Le tout-Kinshasa-politique marmonne que « VK » a passé un « gentlemen agreement » avec « Papa roméo », alias « Président-raïs ». Aux termes de ce « deal » secret, le premier s’est engagé à s’éloigner du duo « Tatu Etienne »-« Moïse Mtoto wa Kashobwe » et à participer aux travaux du Comité préparatoire du dialogue politique national …très peu inclusif. En compensation, le second, autrement dit le président de la République très très démocratique du Congo, a promis à VK le siège matelassé qu’occupe le Premier sinistre, pardon, le Premier ministre Augustin Hakuna Matata depuis fin avril 2012. Buruma kabisa!
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-Lez-Immondices, VK se serait rendu le mois passé à Lomé où il a été reçu par le satrape local nommé Faure Gnassingbé. Pour ceux qui l’ignorent, Lomé est la capitale du Togo, pays qui a vu naître un certain Edem Kodjo, le complicateur, décidément, le facilitateur du dialogue politique national…très peu inclusif.
A en croire mon ami qui sait décidément tout sur rien, VK aurait fait d’une pierre deux coups en taillant bavette avec le « vieux Edem » à Lomé. Ancien Premier ministre du défunt dictateur togolais Gnassingbe Eyadema, Kodjo est ce qu’on appelle un vieux singe. Il sait que les opposants africains ne parlent plus lorsqu’ils ont la bouche pleine. Il suffit donc de leur donner de quoi manger. Cette nourriture s’appelle « transition ».
Selon mon ami, le « vieux Kodjo » aurait convaincu le président du « gouvernement parallèle », alias commandant suprême des FARDC et de la garde présidentielle, de donner à VK la primature en virant Augustin Hakuna Matata et ses statistiques sur la croissance macroéconomique.
Mauvaise langue, mon ami de me murmurer dans le creux de l’oreille: « Depuis sa défenestration de la présidence du bureau de l’Assemblée nationale en mars 2009, VK a énormément déçu ses partisans qui espéraient le voir gribouiller un nouvel ouvrage ‘Pourquoi j’ai quitté le raïs’. Le précédent intitulé ‘Pourquoi j’ai choisi le raïs’ lui colle à la peau comme une malédiction ».
Au lieu de s’arrêter là, l’ami se fait encore plus malveillant: « Depuis son départ de l’Assemblée nationale, VK a continué à téter les mamelles de la République. Il recevait des ‘mike mike’ via la très ‘vénérable’ Dada Jaynet Hildegonde Désirée Kyungu Mtwale. Le raïs, lui aussi, envoie à son ancien attaquant de pointe des ‘mike mike' ».
Je n’ai pas pu m’empêcher de poser une de ces questions qui irritent souvent mon ami: »As-tu oublié que VK était le seul responsable politique kongomani à avoir dénoncé l’opération ‘Umoja wetu’ avec l’entrée des soldats de Croix gammée, pardon, Kagame sur notre mabele ya Ba nkoko? ». L’ami me fusille du regard et lance: « Descends un peu de ton cocotier. Dès que tu descendras, tu sauras ce que raconte le tout-Kinshasa politique que VK est fauché comme du blé. Moïse de Kashobwe ne lui donne plus rien. C’est ainsi qu’il a appelé le raïs au secours ».
Bien que réputé pour sa langue de vipère, mon ami reste néanmoins un érudit passionné des choses de l’esprit. Il me souffla dans le creux de l’oreille une citation chère à Madame de Staël: « Jamais un homme vraiment supérieur ne souhaitera le rétablissement du pouvoir arbitraire ». Et de conclure: « Le jour où VK prêtera serment comme nouveau ‘Premier’, il aura signé sa mort politique ».
Par Robert Yuka ea Djema
