Les chancelleries ont déjà concocté un plan d’évacuation des expatriés via Brazzaville.
Le 19 novembre, débute officiellement la campagne électorale pour les candidats Présidents de la République, députés nationaux et députés provinciaux. Mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée affirme que ce sera chaud. Très chaud! Les candidats sont déjà en campagne électorale prématurée. Stupeur et tremblements!
Bien avant le lancement officiel de la campagne électorale, les acteurs politiques sont déjà sur le sentier de la guerre. Ils se sont engagés dans un mano à mano impitoyable. Nous assistons à des discours de haine et à des actes violents. Il y a des frictions entre les partis politiques. Des candidats et des militants ont essuyé des jets de pierre venant des camps adverses. Enfer et damnation! La crainte est que cela ne dégénère et embrase tout le pays. Ceci expliquant cela, les chancelleries ont déjà concocté un plan d’évacuation des expatriés via Brazzaville. Bref, passons!
Le vote est non seulement tribal mais aussi pécuniaire. Ceci expliquant cela, les acteurs politiques distribuent à tout-va de l’argent, des aliments et des pagnes. Ils inaugurent des forages de puits d’eau et même des ponts construits au mépris des normes. Ils payent des « collations spéciales » à ceux qui viennent assister aux rassemblements, tutti quanti. C’est la grande redistribution des revenus volés! Les vaincus d’hier sont devenus à leur tour les grandes puissances d’aujourd’hui! Heureusement que le ridicule ne tue pas sinon il n’y aurait pas tant d’habitants à Kinshasa. Saperlipopette!
Les inénarrables pasteurs des églises de réveil qui sont passés maîtres dans l’art de soulager les poches des vivants et de sauver les âmes des défunts se pourlèchent les babines. Des candidats défilent pour recevoir l’onction et la garantie du vote des fidèles. Tout cela, moyennant des espèces très sonnantes et trébuchantes. Stupeur et tremblements!
Mon ami qui est devenu fou est perplexe. Il ne sait plus pour qui voter. Il comptait voter Fatshi Béton. Cependant, il a parcouru la liste des candidats mais ne retrouve pas son nom! Enfer et damnation!
Sous la supervision du CSAC (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication), les candidats présidentiels vont débattre à la Radiotélévision nationale congolaise du 15 novembre au 25 novembre. Nous connaitrons ainsi leur offre politique et leur opinion sur la res publica. Pour ceux qui ne causent pas le latin comme le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, la res publica veut dire la chose publique. Il s’agit des intérêts généraux du pays. Gare à ceux qui ont une élocution difficile ou un langage peu structuré. Les électeurs qui comprennent le français et qui n’ont pas un faux diplôme risquent de les sanctionner. Tout va changer, tout doit changer, disait le maréchal Mobutu. Malheureusement, plus ça change, plus c’est la même chose!
Il y a 26 candidats à l’élection présidentielle. C’est la chienlit! D’après mon ami qui sait tout, il existe une volonté extérieure d’éviter à l’opposition de disperser ses voix. En 2018, l’opposition politique a pu trouver un candidat commun à Genève face à Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila. Cet accord fut vite dénoncé par Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. En 2011, des négociations eurent lieu en Afrique du Sud pour arriver à un accord sur une candidature commune. Les membres de l’opposition s’empoignèrent sur la question du partage équitable et équilibré des portefeuilles ministériels. Ce lundi 13 novembre en Afrique du Sud, les délégués des candidats déclarés ténors à l’élection présidentielle vont entamer des discussions sur une candidature commune. Ils vont tenter de fignoler le cadre des négociations. Si les lieutenants s’entendent, les candidats vont se rencontrer en chair, en os et en lunettes le 18 novembre pour peaufiner l’accord sur une seule candidature. Qui vont s’aligner? Que le meilleur l’emporte!
On dit chez nous que parfois la nuit dure longtemps, mais le jour finit toujours par arriver.
GML
