Chargés de poursuivre les « consultations avec les forces vives de la nation » dans le Zaïre profond, pardon, dans l’arrière-pays de la République très très démocratique du Congo, les gouverneurs des provinces ont au remis, jeudi 25 juin, un rapport enthousiaste au « président raïs », alias « papa Roméo », alias commandant suprême des FARDC, de la police nationale et de la Garde Républicaine.
Porte-flingue, pardon, porte-parole des « Gouv », Julien Paluku a déclaré après l’entrevue avec « raïs-président » que 99% des populations des onze provinces de la République très très démocratique du Congo ont, à l’unanimité – vous avez bien entendu -, souhaité que le dialogue national soit organisé afin que « les élections qui profilent à l’horizon soient apaisées ».
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-lez-immondices, les responsables d’instituts de sondages et autres statisticiens ont dû tomber de leurs chaises. A en croire l’ami, depuis jeudi 25 juin, des « Bana Kin » ont affublé Kahonga (c’est le post-nom de Paluku) du surnom peu gracieux de « super-menteur ».
Mon ami qui aime tout expliquer sur un ton doctoral de lancer: »Paluku prétend que 99% des Kongomani des onze provinces sont favorables au dialogue cher au raïs-président ». Il poursuit sur un ton familier: « Julien a oublié que pour convaincre, il doit donner des réponses à quelques questions élémentaires. Quel est le mécanisme qui lui a permis de percer l’opinion publique? Y a-t-il eu un sondage? Qui a organisé ce sondage? Quelles sont les questions qui ont été posées aux sondés? Quel était l’échantillonnage? »
Pour mon ami, le « raïs », alias « papa Roméo », aurait dû suivre l’exemple de « Seseskul », alias « Grand Léopard », lors des « consultations populaires » que celui-ci avait lancées en janvier 1990. « Seseskul avait contourné les hauts cadres du Mourir Pour Rien (MPR) en engageant un face-à-face d’anthologie avec la plèbe, dit-il. En passant par des ‘Gouv’ qui ont tout à perdre en cas d’élections libres et transparentes, le raïs risque de passer à côté de la vérité ».
Anti-kabiliste primaire, mon ami qui sait décidément tout sur rien de poursuivre: « Le dialogue préconisé par le raïs ne vise qu’à retarder l’alternance. En dehors de quelques jusqu’au-boutistes du PPRD, qui est ce Congolais fait de chair et de sang qui souhaiterait retrouver le fils adoptif de Mzee à la tête du pays le 20 décembre 2016? » L’ami de répondre: « Personne! ». « Julien Paluku est un minable flatteur, assène-t-il. Sait-il ce qu’endure une population incapable de satisfaire ses besoins les plus alcalines en eau courante, électricité, soins de santé et éducation de qualité dignes d’un grand peuple? Imagine-t-il la souffrance d’un père de famille incapable d’entretenir les siens comme des êtres chers? »
L’ami de conclure nos discussions en m’informant que le « raïs-président » a eu à évoquer avec les « Gouv » – hormis naturellement « Moïse » le Katangais – les « plaintes » déposées auprès du PGR Pperdiste, « Flory », par le conseiller très spécial du « raïs » en matière de corruption. Selon l’ami, le « raïs » a demandé aux « Gouvs » qu’« en tant qu’homme politique et homme d’Etat, on ne peut pas se fier aux rumeurs ».
Polémiste, l’ami de conclure: « Avec de tels hommes d’Etat dont l’haleine pue le mensonge, la République très très démocratique du Congo n’a pas besoin d’ennemis… »
Par Issa Djema