Depuis quelques jours, le président Tshisekedi a entamé une tournée dans le Grand Kasaï pour ce que l’on pourrait appeler une « tournée de remerciements« . Remerciements car lors des élections de 2018, ces populations ont élu massivement le président Felix Tshisekedi Tshilombo. L’affluence massive et enthousiaste de ces populations semble n’avoir subi aucune démobilisation.
Partout où il est passé, le premier citoyen du pays a fait, dans un Tshiluba quasi-parfait, son mea-culpa et exprimé ses ambitions en prévision des prochaines échéances électorales prévues à la fin de l’année 2023.
Le chef de l’Etat a fait le constat amer de la situation de cet espace du centre du pays: absence d’infrastructures, pas d’électricité ni eau potable, routes inexistantes, … le Président a mis douze heures pour parcourir les 150 kilomètres qui séparent Mbuji-Mayi et Kabinda.
L’homme vient de palper la dure réalité du terrain.
Partout où il est passé, Fatshi a entendu les mêmes plaintes au sujet de son entourage. En effet, la vindicte populaire se dirige contre les conseillers et autres membres de son cabinet. Il est reproché à ces derniers de jouir des privilèges sans la moindre contrepartie en termes de service rendu à la collectivité.
Que va faire le président ? Il est pris entre le marteau et l’enclume: protéger ses conseillers et s’attirer les foudres du peuple ou apparaître encore une fois comme l’homme qui est à l’écoute de ce peuple qui lui avait fait quitter les accords de Genève. Un choix cornélien.
A Kananga, le Président de la République a perdu le fil de son discours tant le public réclamait « le bic rouge ». Traduction: Que le Président « dégage » les incompétents qui ne l’aident pas!. Interrompu à plusieurs reprises, il a répété plusieurs fois qu’il avait compris les demandes insistantes des « Luluabourgeois ».
Tous les regards seront désormais tournés vers le numéro un Congolais qui devra tirer non seulement les leçons mais aussi les conséquences de ce qu’il a vu et entendu dans sa tournée dans le Grand Kasaï.
Simon-Pierre Biambamba Mbibi