Les ADF sont de plus en plus violents dans les territoires de Beni (Nord-Kivu) et dans une partie de la province de l’Ituri. Plusieurs facteurs expliquent ce regain de forme de la part de ce mouvement en dépit des offensives lancées depuis octobre 2019 par l’Armée congolaise. Selon un nouveau rapport, la fermeture de certaines bases militaires de la MONUSCO en raison des contraintes budgétaires qui n’a pas été suivie d’un redéploiement proportionnel des FARDC dans les zones laissées vides par le repositionnement des effectifs des casques bleus dans le cadre de la « protection par projection ».
Publié lundi, ce rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH revient sur les atteintes et violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire par des combattants des ADF et des membres des forces de défense et de sécurité dans les territoires de Beni au Nord-Kivu et de l’Irumu et Mambasa en Ituri, entre le 1er janvier 2019 et le 31 janvier 2020.
Pour rappel, à partir de 2017, plusieurs bases militaires principales et des bases opérationnelles temporaires de la MONUSCO situées sur la RN 4 ont été fermées.
« Ces bases formaient une ceinture de sécurité qui s’étendait d’Eringeti à Paida via Kasinga. Ce vide a permis aux ADF, dont le champ d’action avait été jusque-là limité, d’étendre leur présence vers les villes d’Oicha, Mayimoya et Beni. La fermeture des bases de Luna, Kasinga et Muzambayi ont entraîné une réduction conséquente de la couverture sécuritaire et favorisé les attaques dans cette zone », dit ce rapport.
La réduction des ressources budgétaires a conduit également à la réduction de l’effectif militaire.
L’autre raison de la multiplication de ces attaques ADF est le pillage des vivres et des médicaments.