Mardi 24 mai 2022 –Économie
Désiré Balazire
Désiré Balazire, ancien directeur général de Congo Airways, a donné une interview à la presse (Econews) dans laquelle il évoque sans ambages les causes qui sont à la base des difficultés actuelles de CONGO AIRWAYS en particulier et de la déstructuration – déstabilisation du secteur de transport aérien en RDC, un secteur vital pourtant mais à l’équilibre fragile.
Pour cet expert du transport aérien, il ne faut pas que le gouvernement induise la haute hiérarchie en erreur avec des mesures populistes et irrationnelles.
De cette interview, on peut lister 10 causes qui sont à l’origine des problèmes dans l’aéronautique civil en RDC. Il s’agit notamment :
1. De la baisse de 40% du prix du billet décidée par Jean-Marie Kalumba, ministre de l’économie déchu. La baisse de tarifs des billets d’avion a privé Congo Airways de 40% de ses revenus et a précipité la faillite de l’entreprise. Une décision purement politique et irrationnelle, dénonce D. Balazire.
2. La création de AIR CONGO, une nouvelle compagnie aérienne publique, en partenariat avec Éthiopian Airlines. « Cette décision ne répond à aucune logique économique. Comment l’Etat peut-elle créer une autre compagnie nationale pendant qu’il y a une compagnie nationale créée avec des fonds publics et qui a fait ses preuves ? », assène-t’il. « La stratégie se fait uniquement en fonction des intérêts d’Ethiopian Airlines… Ce serait une honte de s’allier à un autre pays pour créer une compagnie aérienne nationale, car le pays offre un marché potentiel avec ses 90 millions d’habitants et sa position géographique permet à Kinshasa de devenir un hub. Le gouvernement devrait s’interdire d’induire la Haute hiérarchie du pays en erreur. », explique-t-il.
3. Subventions de l’Etat irrégulières et modiques envers CONGO AIRWAYS, malgré la pandémie de Covid-19.
4. Subventions inexistantes pour le secteur du transport aérien.
5. CONGO AIRWAYS et des privés exploitent des lignes déficitaires sans contreparties des pouvoirs publics.
6. Prix élevé du carburant aérien (Jet A1). Il est supérieur à la moyenne dans la sous-région.
7. Le coût élevé de la maintenance,
8. Le coût élevé de la fiscalité et de la parafiscalité,
9. Le coût élevé des pièces de rechange,
10. La concurrence déloyale des compagnies aériennes étrangères.