Une bonne gouvernance est jugée par ses résultats concrets qui améliorent les conditions, les circonstances et l’environnement socio-économique de la vie de chaque jour.
Jeunes filles et jeune garçons, habitants des villages, villes et cités de la RDC, vous êtes vous-mêmes témoins et victimes de l’inaction et de la mégestion des dirigeants de votre pays qui vous ont transformés en misérables de la terre. Si vous tombez encore dans les distractions et le piège de « donner du temps », « attendre un peu », « être patient », etc., vous vous retrouverez cinq ans à dater d’aujourd’hui avec le même bilan des miséreux de la terre. Et le cercle vicieux de votre misère sera sans fin.
La vérité que vous devez reconnaître est la suivante: avant les élections et après les élections demeurent la même chose. « Donner du temps », « être patient », etc., ne fera que prolonger vos misères. Non. Il ne faut pas donner du temps, il ne faut pas être patient: action maintenant. Vos nouveaux leaders ont crié tout haut pendant les campagnes électorales qu’ils avaient des plans d’actions concrètes, des stratégies pour relancer le développement du pays. Que faut-il encore attendre? Vos nouveaux leaders doivent immédiatement passer à l’action, et vous devez exiger cela.
Après les élections ne sera pas différent d’avant les élections sans vos pressions, sans vos engagements pour pousser les nouveaux dirigeants aux actions de transformation socio-économique. Les faits sont là, devant vous tous: après les élections, rien n’a encore changé, et rien ne changera si vous n’exigez pas ce changement. La RDC demeure dans son état de délabrement sur tout point de vue: les violences par les policiers, soldats et miliciens continuent à travers le pays; l’insécurité à l’Est du pays est terrible; les infrastructures (routières, ferroviaires, maritimes et aériennes) de transport demeurent désastreuses; vos policiers et soldats, vos fonctionnaires de l’Etat demeurent impayés et affamés avec toutes les conséquences que cela implique; l’éducation demeure chaotique et dégénérée; les infrastructures de santé et les infrastructures sanitaires demeurent médiocres; la pauvreté et la misère sont toujours rampantes, etc. La liste est longue et vous savez bien ces faits car vous les vivez dans vos villages, villes et cités. Ce n’est pas en restant passifs et en étant patients, ce n’est pas par donner du temps aux nouveaux leaders que les transformations vont se faire. Non. C’est chaque jour, chaque semaine, chaque mois que vous devez exiger que les nouveaux dirigeants puissent passer à l’action, et que vous puissiez déjà commencer à voir des résultats positifs d’actions sur le terrain.
C’est maintenant que vous devez exiger de voir les programmes d’actions concrètes pour la réhabilitation des chemins de fer qui, dans le temps, avaient relié des villages, villes et cités à travers la RDC, mais sont tombés en état de délabrement à cause de l’inaction et manque de maintenance, à cause de mauvaise gouvernance, corruption et barbarisme sanguinaire érigés en mode de gouvernance par les régimes qui se sont succédé en RDC. C’est maintenant que vous devez exiger de voir commencer l’application des plans d’actions concrètes pour restaurer la sécurité à travers le pays, pour reformer l’armée, la police et les services de sécurité afin de redonner dignité à vos soldats, policiers et agents de sécurité qui vivent misérablement et se retournent contre vous pour vous terroriser et vous exploiter afin de nourrir leurs familles. C’est maintenant que vous devez exiger de voir des actions concrètes débutées pour reformer l’enseignement afin que les élèves et étudiants puissent vraiment acquérir et développer des connaissances, capacités et habiletés les permettant, à la fin de leurs études, de créer des compagnies, entreprises et unités de production pour résoudre les problèmes de saletés dans les villes et cités, résoudre les problèmes de santé en transformant sur place les plantes médicinales en médicaments et produits pharmaceutiques, résoudre les problèmes d’hygiène, résoudre les problèmes de famine, résoudre les problèmes de déboisement et désertification, résoudre les problèmes de pollutions dans vos villes et cités, etc.
Sociétés civiles, jeunesses, étudiantes et étudiants, églises, populations des villages, villes et cites, mettre pression sur vos nouveaux leaders pour faire des actions ne veut pas dire que vous êtes contre eux. Non. C’est un service que vous leur rendez. C’est un encouragement que vous leur donnez. Si vous ne criez pas tout haut, si vous ne faites pas entendre vos voix, si vous ne marchez pas pour exiger de voir débutées immédiatement les actions de reformes et de développement, vous aller ainsi involontairement donner feu vert aux nouveaux dirigeants de ne pas s’inquiéter de commettre d’erreur ou d’amasser les richesses du pays pour leurs intérêts personnels. Dans vos villages, villes et cités, vous devez organiser des marches pacifiques pour faire entendre vos voix sur ce que vous voulez voir les nouveaux leaders faire immédiatement. Ainsi, vous serez des partenaires incontournables dans la gouvernance de votre pays. Au cas contraire, vous vous réveillerez cinq ans après pour de nouveaux pleurnicher que les dirigeants n’ont rien fait alors que vous leur avez fait confiance qu’ils allaient cette fois-ci développer le pays comme ils ont promis dans leurs discours des campagnes électorales. Non. Jeunes filles et jeunes garçons, étudiantes et étudiants, professeurs, défenseurs des droits humains, pasteurs et serviteurs du Seigneur, sociétés civiles, ne vous trompez pas. L’heure actuelle est cruciale. C’est le moment de marcher, parler, exprimer et exiger ce que vous voulez voir accompli par vos nouveaux dirigeants.
C’est donc entre vos mains de demeurer dans l’attente, la complaisance et la misère, ou faire entendre vos voix chaque jour, chaque semaine et chaque mois à travers marches pacifiques, conférences-débats dans vos écoles, sur vos campus, dans vos villages, villes et cités afin d’encourager et de contraindre vos nouveaux leaders à travailler dans la transparence pour le développement du pays, et non pas piller pour leurs ventres comme le régime médiocre qui devrait être au pouvoir pendant des décennies pour brandir comme bilan: réhabilitation du boulevard de trente Juin à Kinshasa.
Par Tongele N. Tongele, Ph.D.
Docteur en génie mécanique et professeur d’université aux USA
tongele@cua.edu