Onze des quinze responsables des radios privées et communautaires de Kananga (Kasaï Central), ont dénoncé, dans une déclaration rendue publique ce mercredi 8 mai dans la soirée, l’instrumentalisation de la Direction Générale Des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales Et De Participations (DGRAD) par le nouveau gouverneur Martin Kabuya Mulamba.
« Nous avons constaté que la DGRAD a refusé d’encaisser les cautions présentées au motif que le nouveau gouverneur a menacé d’action disciplinaire le directeur provincial de cette régie financière si jamais il laisse fonctionner les radios qui n’ont pas battu sa campagne au moment où il était candidat gouverneur » peut-on lire.
Comme preuve de ce que les responsables des radios privées considèrent comme une immixtion de Kabuya dans la fermeture de leurs médias, « la réouverture nuitamment de la chaîne d’un politicien, ancien gouverneur et membre du même regroupement politique que l’actuel gouverneur: le nouveau gouverneur Martin Kabuya a donné l’ordre au directeur provincial de la DGRAD par téléphone de lever les scellés nuitamment à la radio Malandji de son allié politique ». Les signataires se disent prêts à s’acquitter de leurs obligations fiscales et demandent à la DGRAD de prouver que toutes les radios de la province sont en ordre: « dénonçons la procédure engagée par la DGRAD et exigeons la réouverture sans délai des radios. Dans le cas contraire, que la DGRAD produise à sa hiérarchie avec copie à l’Assemblée provinciale les preuves de paiement des radios non scellées sur toute l’étendue de l’ex Kasaï Occidental en l’occurrence la radio Dibaya Tabala, propriété de monsieur Kabuya ».
Enfin, ils appellent le gouverneur Martin Kabuya a s’abstenir de tout comportement susceptible de troubler l’ordre public et la paix sociale. Au président Tshisekedi, les responsables des radios fermées l’exhortent à avoir un regard sur les attitudes du gouverneur Kabuya caractérisées par le règlement des comptes et les dérives totalitaires.
Quinze de vingt et une radios privées de Kananga n’émettent pas depuis le 3 mai dernier. La DGRAD qui les a scellées leur réclame de concert avec l’Arptc plusieurs millions de francs congolais des taxes, impôts et redevances. Les cautions proposées par les responsables ont été refusées par la DGRAD.
Sosthène Kambidi/Actualite.CD