Des « amis » de Félix-Antoine Tshisekedi (Fatshi) ont lancé, au-delà des clivages idéologiques, un comité de soutien dénommé « Dynamique Fatshi Président ». La nouvelle organisation a fait sa sortie le samedi 3 novembre. Les initiateurs se sont fixés pour objectif d’œuvrer à la victoire du candidat Tshisekedi Tshilombo à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre prochain. Le postulant était représenté à cette manifestation par son épouse, née Denise Nyakeru. Le même samedi, Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du « Front commun pour le Congo » (FCC) à la présidentielle, présentait son équipe de campagne composée de plus de 500 personnes.
A moins de trois semaines du lancement de la campagne électorale notamment pour l’élection présidentielle, la mouvance kabiliste dite « Front commun pour le Congo » et son « candidat » à la présidentielle Emmanuel Ramazani Shadary continuent à déployer leurs « biceps » et à occuper l’espace médiatique.
Après sa « présentation » le samedi 27 octobre au Stade Tata Raphaël, le « dauphin » désigné par le « raïs » a publié, samedi 3 novembre, à Kinshasa, la liste éléphantesque des membres de son équipe de campagne. Celle-ci est composée de 48 cellules. Chacune est chapeautée par un coordonnateur.
Des observateurs sont surpris de trouver sur ladite liste non seulement des membres du gouvernement et des parlementaires mais aussi des gouverneurs de province. Sans omettre des officiers de l’armée et de la police. Face à cette situation où l’impartialité de l’Etat est foulée aux pieds – par des animateurs des institutions publiques s’étant alignés derrière un des candidats Président -, les mêmes observateurs s’interrogent si les citoyens auront effectivement le dernier mot dans le cadre d’élections libres et équitables.
ALTERNANCE DÉMOCRATIQUE
A Bruxelles, la « Dynamique Fatshi Président » a choisi le même samedi pour faire sa sortie. La cérémonie a eu lieu dans un grand hôtel bruxellois.
Dans un dépliant distribué à l’assistance, les membres de cette organisation se définissent comme une « structure indépendante composée des personnalités issues de différentes tendances politiques et de la société civile ».
Après avoir fait le constat que le Congo-Kinshasa fait face à une « crise », les membres de la « Dynamique » disent avoir acquis la conviction que « la seule voie de sortie à cette crise sans précédent passe par des moyens pacifiques au travers d’élections libres, crédibles et transparentes ». De même, l’alternance démocratique, constitue, selon eux, « la voie par excellence pour sortir de cette crise » par l’avènement aux postes de responsabilité « des hommes et des femmes capables de relever le défi ».
Aussi la « Dynamique » a-t-elle pris la résolution d’œuvrer pour la victoire de « Fatshi » du fait qu’il « incarne le renouvellement de la classe politique » et que son programme prône notamment le rétablissement de l’Etat de droit.
« CANDIDAT COMMUN »
Un intervenant venu d’Irlande – Bissa Kembe Tiya, pour ne pas le citer – a tenu des propos qui méritent l’attention. « Il ne suffit pas de dire ‘Fatshi Président’ pour que l’objectif soit atteint », s’est-il exclamé. Et d’ajouter: « Nous voulons récupérer notre pays. Nous voulons le changement mais tout le monde n’agit pas dans ce sens ». L’homme de déplorer, au passage, la polémique qui ferait rage actuellement au sein de l’opposition. « Nous devons bannir la division et les insultes. Nous avons besoin d’unité car notre objectif c’est le Congo », a-t-il souligné.
Un autre intervenant nommé Doudou Inaka est plus tranché: « L’opposition doit désigner un candidat commun à la l’élection présidentielle ». Car elle aura en face d’elle le rouleau compresseur du FCC. Pour lui, « seul un candidat unique pourrait garantir les chances d’une victoire ».
Un participant à cette rencontre préfère parler à l’auteur de ces lignes sous le sceau de l’anonymat: « Le problème de l’UDPS est lié à un certain conservatisme qui frise l’intolérance ». Il poursuit: « Certains manitous de ce parti sont allergiques à la critique. Alors que la critique permet de corriger les erreurs. Même Jésus était critiqué. ‘Félix’ doit recadrer ses lieutenants tel que Peter Kazadi et veiller à l’unicité de la parole de l’UDPS. C’est lui le leader du parti. Il doit rappeler tout le monde à l’ordre ». Et de conclure: « En répliquant aux attaques contre les Baluba, Peter Kazadi a fini par écorner l’image de Fatshi… »
Membre de la « Dynamique Fatshi Président », Mamani Bokota d’inviter l’assistance à adhérer dans la nouvelle structure: « Ne soyons pas des spectateurs, agissons et soyons des acteurs ».
B.A.W.