Nommé le 7 avril 2017, le Premier ministre congolais, Bruno Tshibala Nzenzhe, vient de totaliser une année à la tête du gouvernement. « L’effet Tshibala » n’a pas été au rendez-vous au cours de ce laps de temps. L’ambiance générale au pays reste marquée par l’intolérance, l’insécurité et l’arbitraire. Les « securocrates » continuent à faire plus la pluie que le beau temps.
Lors de son investiture, le successeur de Samy Badibanga Ntita avait articulé un programme comportant cinq priorités: organisation des élections « dans le délai convenu », stabilisation et relance de l’économie nationale, amélioration des conditions de vie de la population et restauration de la sécurité de personnes et de leurs biens. On cherche en vain, la moindre embellie.
Ancien proche parmi les proches d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba dont le parti UDPS se réclame de la social-démocratie, le « Premier » Tshibala peine à « réformer ». Il n’a pas su transformer la doctrine de combat qu’il prêchait jadis en une idéologie d’Etat. L’homme qui avait qualifié d' »épitaphe » l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 11 mai 2016 autorisant « Joseph Kabila » à rester en fonction – jusqu’à l’élection du nouveau Président – est devenu un vulgaire « situationniste ».
Comme tout politicien « débauché », Tshibala est un « chef » de gouvernement sans pouvoir. Il n’exerce qu’une apparence de l’imperium. L’effectivité du pouvoir se trouve au Palais de la nation.
Humiliation suprême, sur ordre du « dircab » à la Présidence de la République, Néhemie Mwilanya Wilondja, aucun membre du gouvernement porteur d’un ordre de mission signé par le « Premier » ne peut sortir du territoire national sans le « go ahead » du même « dircab ». « Bruno » préféra courber l’échine plutôt que faire des vagues.
A quelques huit mois de la date fixée pour la tenue des élections, le scepticisme reste total sur la réelle volonté du Président sortant à faire organiser des consultations politiques libres, transparentes et honnêtes.
Le seul changement intervenu au cours de ces 12 mois se situe, sans malice, au niveau du train de vie de l’ex-secrétaire général adjoint de l’UDPS. Moralité: l’exercice du pouvoir d’Etat reste plus que jamais l’instrument privilégié d’enrichissement. Tous les politiciens l’ont compris…
B.A.W.