COMMUNIQUE IRDH/2023/01/20
Lubumbashi, 12 Janvier 2023. L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) condamne le propos deshumanisant, humiliant et dégradant du ministre national en charge des Hydrocarbures, en séjour à Lubumbashi. Tel discours est contraire à la Constitution qui donne à tout dirigeant politique le devoir de concourir à l’éducation civique, l’unité et la cohésion nationales.
En effet, devant ses nombreux partisans, le président national du parti politique Autre Vision du Congo (AVC), M. Didier Budimbu Ntubuanga, ministre en fonction du gouvernement Sama Lukonde, avait, le 07 janvier 2023, au cours de son séjour de Lubumbashi, qualifié ses adversaires politiques de « chauves-souris » (Ba Popo), « des étrangers » (Bapaya, ya biso te), insinuant une filiation illégitime d’un opposant politique, contrairement à celle à « 100% de Fatshibeton » dont il connaît le père et la mère.
Des tels propos, inutilement dégradants, humiliants et deshumanisants, risquent de désarmer le citoyen ordinaire de sa compassion, son sentiment d’appartenir à la même espèce humaine et même nation congolaise. Ils sont très dangereux. S’ils ne sont pas condamnés, ils finiraient par entraîner un public partisan à développer de la haine et du mépris vis-à-vis des cibles, jusqu’à ce qu’un jour des actes violents en résultent.
Pour cette raison, l’IRDH invite le Premier ministre Sama à interpeller le ministre Budimbu et le mettre à la disposition du Parquet Général près la Cour de Cassation, aux fins d’enquêtes qui qualifieraient les faits en droit et des poursuites judiciaires.
Au ministre en charge de la sécurité intérieure, de prendre des mesures préventives urgentes contre tous les chefs des partis politiques qui tiendraient des propos similaires, incitatifs à la haine.
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Me Hubert Tshiswaka Masoka