Peu avant et peu après la commémoration du soixantième anniversaire de l’indépendance du Congo-Kinshasa, le 30 juin 2020, j’ai zappé sur toutes les chaines de télévision du pays captées sur Canal Plus. Les termes nationalisme et souveraineté de même que les noms du Premier ministre Patrice Lumumba et des présidents Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila Kabange ont ravi la vedette à tous les lexèmes et patronymes existant sur terre. « Il n’est pas facile d’être le Zaïre », clamait Mobutu tout au long de son long règne. Le professeur Isidore Ndaywel e Nziem semble lui donner raison quand il écrit: « Un siècle après Berlin, le Zaïre redevenu Congo est encore et toujours au cœur de toutes les convoitises. Ses dirigeants d’hier et d’aujourd’hui et peut-être ceux de demain, peu importe qu’ils s’appellent Kabila, Mobutu ou Lumumba, se trouvent toujours confrontés, face à des appétits du dehors, à la même exigence du ‘devoir d’ingratitude’. La durée de leur mandat est inversement proportionnelle à leur capacité d’honorer ce principe » (Le Soir,19-20 juin 1999).
A l’origine de la première et la deuxième guerre occidentale contre le Congo se trouve, a-t-on toujours soutenu, le devoir d’ingratitude ou le nationalisme des dirigeants congolais. Hier, le nationalisme du Premier ministre Patrice Lumumba. Hier encore, avec des conséquences vécues aujourd’hui, celui du président Laurent-Désiré Kabila. Le nationalisme étant un de ces vocables politiques chargés d’ambiguïté, en raison de sa complexité et de sa fluidité à travers le temps et l’espace, il convient qu’on s’y arrête pour mieux apprécier l’affirmation ci-dessus.
Le terme nationalisme a vu le jour en Grande-Bretagne pour aussitôt émigrer en France dans le courant du XIXè siècle. Depuis lors, il a été chargé de quatre significations. La première, péjorative, stigmatise « certaines formes outrancières de patriotisme, devenant alors synonyme de chauvinisme ». Tel est, par exemple, l’état d’esprit des militants de l’extrême droite en Occident. La deuxième signification, positive, désigne « les revendications d’un peuple assujetti aspirant à l’indépendance ». Le Congo-Kinshasa et tous les autres Etats africains l’ont démontré et dépassé sur le plan formel. La troisième est une profession de foi affirmant « la primauté dans l’ordre politique de la défense des valeurs nationales et des intérêts nationaux ». La quatrième renvoie aux « manifestations de la conscience nationale ou du caractère national du pouvoir », opposé à toute hégémonie familiale, clanique, tribale, ethnique, régionale ou corporatiste.
Le fond idéologique du nationalisme peut varier d’un pays à l’autre ou, dans un même pays, d’une époque à l’autre. Mais il se décline partout suivant ces quatre axes: la souveraineté nationale à réclamer, affirmer, défendre ou étendre; l’unité ou la cohésion de la communauté nationale à défendre ou à renforcer; le passé historique commun à exalter et, enfin, la prétention à l’universalité caressée par tous les dirigeants nationalistes à travers le monde.
Comment cette idéologie se décline-t-elle au Congo-Kinshasa, de l’indépendance à nos jours? Du nationaliste Patrice Lumumba, la postérité retiendra surtout l’affront qu’il a infligé au roi des Belges le 30 juin 1960, jour de la proclamation de l’indépendance du pays, et sa volonté farouche d’être le Premier ministre d’un Etat véritablement indépendant.
L’indépendance du Congo-Kinshasa, on s’en souvient, fut négociée et non conquise par les armes. Il allait de soi que le chef d’Etat de l’ex-puissance coloniale assiste, sur invitation des autorités congolaises, aux cérémonies marquant l’émancipation du peuple congolais. Deux discours étaient prévus à l’ordre du jour, le 30 juin 1960. « Baudouin 1er, arrivé la veille, rendit hommage à l’œuvre coloniale et invita les nouveaux dirigeants à parfaire l’œuvre accomplie. Président de la République, Joseph Kasa-Vubu manifesta sa reconnaissance à l’égard de l’ancienne métropole » (Ndaywel, E. N., Histoire générale du Congo. De l’héritage ancien à la République Démocratique, Louvain-la-Neuve, Duculot, 1998).
L’ordre protocolaire fut alors bousculé par le Premier ministre Lumumba qui, sur le conseil du sujet belge dénommé Jean Van Lierde, « fit le contre bilan de la colonisation, dénonça ses revers, à savoir les injustices, les inégalités, l’exploitation, le mépris » (Ndaywel, Op. cit.). Certes, le discours du roi Baudouin 1er était historiquement incorrect, en évoquant la colonisation sous l’angle mythique ou propagandiste de la mission civilisatrice. Celui du président Kasa-Vubu était non conforme à la Loi Fondamentale, car il n’avait pas daigné en informer le premier ministre. Ces détails, passés inaperçus, n’avaient aucune importance aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale. Les deux discours étaient politiquement corrects. On ne pouvait pas en dire autant du troisième. Non seulement il était historiquement injuste, puisque la colonisation ne se résumait pas aux seules humiliations subies par les colonisés « matin, midi et soir », mais surtout éminemment incorrect sur le plan politique et des règles élémentaires de savoir-vivre. Car, quand on assume de si hautes fonctions, on n’arrache pas le droit à la parole quand le protocole ne l’accorde pas. Par ailleurs, même dans la tradition des Tetela, l’ethnie de Lumumba, on n’invite pas un hôte de marque à une fête pour l’humilier en lui crachant tout le mal qu’il aura fait. Ce faux pas contribuera à sonner le glas pour le Premier ministre et la nation entière, les impérialistes l’ayant dès lors dans leur ligne de mire. Pour toutes ces raisons, le nationalisme de Lumumba est ici synonyme d’impétuosité et n’honore nullement son pays.
A la décharge du Premier ministre congolais, on pourrait prétendre qu’il se voulait l’apôtre de « l’indépendance totale et immédiate ». La politique étant l’art du possible, Lumumba avait-il les moyens d’atteindre son objectif, alors que l’économie, l’armée, l’administration territoriale et les cabinets du président, du premier ministre, des ministres et de tous les autres hauts fonctionnaires de la jeune république étaient entièrement entre les mains des ex-colonisateurs? Quand on accède au pouvoir dans ces conditions-là, n’est-il pas suicidaire d’engager le bras de fer avec l’ex-puissance coloniale? Non, la première guerre occidentale contre le Congo-Kinshasa n’était pas l’aboutissement logique du nationalisme de Lumumba. Le pays était victime de l’idéalisme, du radicalisme et de la formation politique insuffisante de son premier ministre, qui, comme le souligne le professeur Ndaywel dans son livre ci-dessus, « en deux mois de gouvernement, avait accumulé une série quasi exceptionnelle d’erreurs politiques », notamment le fait de n’avoir pas mis en place une politique favorable à « l’unité et la cohésion de la communauté nationale ».
Les dirigeants congolais n’avaient pas compris que le 30 juin 1960 n’était pas le jour de l’indépendance de leur pays, mais la date à partir de laquelle ils avaient la possibilité officielle d’œuvrer pour la souveraineté nationale. Celle-ci était un long processus dont la date du 30 juin, aussi mémorable fut-elle, ne constituait qu’une étape et non une fin en soi. En d’autres termes, les Congolais avaient acquis l’indépendance formelle le 30 juin 1960, mais il leur restait de conquérir paisiblement l’indépendance effective. Le nationaliste Lumumba a échoué à mener à bien cette entreprise, qui, dans l’intérêt supérieur de la nation, devait s’étendre sur plusieurs générations. Sa façon d’honorer le devoir d’ingratitude était d’une grande naïveté et, surtout, néfaste pour son peuple.
Sans doute, devons-nous souligner avec clarté et fermeté que notre condamnation de la politique de Lumumba n’implique nullement adhésion ni complaisance à l’égard de son assassinat sur commande occidentale. Car, l’assassinat pour servir les intérêts politiques et économiques de nations étrangères d’un premier ministre démocratiquement élu et désigné constitue un crime contre l’humanité. Un crime imprescriptible qui, dans le cas présent, attend toujours réparation alors même que le pays a connu des gouvernements dits nationalistes et souverainistes.
Au nationaliste Patrice Lumumba a succédé un autre, le non moins nationaliste Mobutu Sese Seko dit « Guide éclairé », arrivé au pouvoir dans les fourgons de l’Oncle Sam. Tout au long de son interminable règne, Mobutu a affirmé et défendu la souveraineté nationale, en dépendant entièrement de l’Occident. Il a exalté l’unité nationale, en menant au sommet de l’Etat une politique clanique, tribale et régionale. Le passé historique commun des Congolais a été revisité et sublimé par la philosophie politique du recours à l’authenticité, pendant que les attributs de celle-ci étaient importés de l’Occident et que cette philosophie salvatrice était corrompue par le « djalelo » ou culte de la personnalité. L’économie du pays a été nationalisée, mais pour permettre au clan Mobutu et à ses nombreux clients congolais et maîtres occidentaux de piller systématiquement l’Etat et de le détruire en fin de compte.
Face aux appétits du dehors, Mobutu a fait semblant d’honorer le devoir d’ingratitude, alors que sa reconnaissance était totale. Comble d’ironie, les opérateurs économiques occidentaux cherchant leur profit dans le cadre d’une logique de productivité et de rentabilité (ce qui est, après tout, la logique dominante de l’Occident capitaliste) ont mis la clé sous le paillasson les uns après les autres, pour laisser la place aux charognards vivant dans une logique purement minière, spéculative et parasitaire, accompagnant ainsi les Congolais dans leur descente aux enfers.
Le 17 mai 1997, un troisième nationalisteétait officiellement né sous le ciel congolais: le « Libérateur » Laurent-Désiré Kabila, porté au pouvoir par des armées étrangères. Celui-ci disposait d’un capital de sympathie important, surtout grâce à la manière dont les Yankees, suivant une tradition du Far West bien cultivée, ont prématurément et diamétralement opposé sa personne à celle du prédateur Mobutu. Kabila avait-il tiré les leçons qui découlaient du nationalisme aux effets pervers de ses prédécesseurs? Rien n’est moins sûr!
Sur le plan intérieur, Kabila a mené une véritable politique de désunion nationale aux antipodes de l’idéologie nationaliste. Volontiers triomphateur et préférant vaincre plutôt que de convaincre ses administrés, il a refusé tout dialogue et s’est lancé dans un exercice arbitraire et autoritaire du pouvoir. Fort de son statut de tombeur (visible) de l’inamovible Mobutu, il s’est investi du monopole idéologique. Son nationalisme s’est exprimé uniquement sur le plan externe. En refusant de se plier aux injonctions occidentales, en montrant qu’il ne se laisserait rien imposer de l’extérieur, le « tombeur » de Mobutu a réellement voulu défendre la souveraineté nationale. Il a tenu à affirmer « la primauté de la défense des valeurs nationales et des intérêts nationaux dans l’ordre politique ». Mais quand on connaît sa politique sur le plan interne, on est bien en droit de se poser la question de savoir si les intérêts nationaux ne sont pas ici synonymes des intérêts particuliers, comme du temps de Mobutu.
L’indépendance effective est certes une idée fort séduisante. Mais un pays totalement sinistré peut-il la mettre en œuvre, surtout à l’heure de la mondialisation comprise non pas dans son idéal, c’est-à-dire l’ouverture généralisée des peuples aux autres peuples et des nations aux autres nations, mais dans sa réalité foncièrement antihumaniste, c’est-à-dire l’ultra-capitalisme devenu un outil d’uniformisation, de domination et d’aliénation? Kabila avait lui-même répondu à cette question à l’issue du défilé militaire célébrant le premier anniversaire de son pouvoir, le 17 mai 1998: « Nous avons demandé aux grands de ce monde de mettre en place un plan Marshall pour notre pays. Au lieu de cela, ils nous posent des conditions sur le respect des droits de l’homme » (Le Figaro, 18 mai 1998).
Dans son entreprise de mystification du régime Kabila, mission qu’il avait accomplie avec succès auprès de Mobutu, le flatteur récidiviste Sakombi Inongo a eu le mérite de souligner, malgré lui, qu’aujourd’hui comme hier l’éveil de la nation congolaise passe par un partenariat avec l’Occident: « De récentes découvertes effectuées grâce aux satellites ont démontré et mis en lumière l’existence de fabuleuses richesses insoupçonnées. Il revient aux Congolais de les mettre en valeur et d’en profiter en premier lieu. Si tel n’est pas le cas, tout risque de nous être enlevé ».
Les propos de Kabila et de son conseiller en communication, qui avait retrouvé son poste favori du temps du mobutisme triomphant (le ministère de l’Information), laissent entendre que pour connaître et mettre en valeur les « fabuleuses » richesses de leur sous-sol, les Congolais, qu’ils se disent nationalistes ou non, doivent recourir à la technologie, aux capitaux et au savoir-faire des Occidentaux. A cet égard, le nationalisme de Kabila s’apparente d’une certaine manière à celui de tous les autres dirigeants africains. En effet, quand il s’agit d’organiser des élections qu’ils finissent par tripatouiller, construire des routes, des écoles, des hôpitaux et bien d’autres infrastructures, les nationalistes africains ne se gênent pas de se conduire comme des mendiants sur la scène internationale et donc de dépendre entièrement des impérialistes occidentaux. En revanche, quand il s’agit de mettre de l’ordre dans l’appareil de l’Etat, de construire des institutions solides ou encore d’élaborer une Loi Fondamentale opposable à tous les citoyens, les décideurs africains refusent toute expertise extérieure au nom de la souveraineté nationale.
Il est aisé de discourir sur l’impérialisme occidental. Mais les dirigeants africains devraient savoir que cela n’a de valeur que s’ils respectent d’abord leurs peuples. En réalité, le nationalisme en Afrique ne défend pas la souveraineté des nations ou la dignité des citoyens, mais le « droit » des gouvernants de garder les populations sous contrôle par la terreur (tracasseries administratives et policières, brimades, arrestations arbitraires, tortures, assassinats, etc.), pendant qu’eux-mêmes se goinfrent au festin du pouvoir. Car le désordre ou l’opacité en tant que mode de gestion étatique est plus profitable à l’affirmation de la puissance, de la gloire et à la quête de l’enrichissement personnel.
Tout compte fait, de Lumumba à Kabila, en passant par Mobutu, le Congo n’est pas victime du nationalisme de ses dirigeants mais de leurs égarements, de leur folie ou encore de leur incapacité à bien gérer les rapports de force qu’un pays convoité doit entretenir avec l’extérieur. Face aux regards rapaces inévitables de l’Occident sur les richesses congolaises, face à la grande capacité de nuisance de la domination occidentale, il y a de l’espace pour plusieurs réponses possibles. Honorer ou ne pas honorer le devoir d’ingratitude ne sont pas les seules alternatives.
Les Congolais devraient se méfier des solutions naïves et séduisantes que leur proposent certaines de leurs élites. Pour ne citer que quelques exemples, dans l’ouvrage « La guerre d’agression contre la République Démocratique du Congo et l’interpellation du Droit international » (Faculté de Droit, Université de Kinshasa, 1998), le professeur Yezi Piana affirme que « le nationalisme et le patriotisme sont les deux armes les plus efficaces contre l’impérialisme ». Le professeur Sayeman Bula Bula, lui, résume dans ces termes le défi à relever face à la nouvelle épreuve vécue sous Laurent-Désiré Kabila: « Résister, toujours résister, est le mot d’ordre que doit cultiver la mémoire collective des Congolais héritiers d’un patrimoine national considérable, objet d’une agression permanente multiséculaire. Jusqu’à ce que les droits des Congolais en tant que peuple uni et en tant qu’individus soit respectés ». Ces mêmes droits que piétinent pourtant les dirigeants congolais eux-mêmes. De son côté, le professeur Lwamba Katansi enseigne que « les Congolais ont enfin appris, aujourd’hui plus qu’hier, qu’ils ont à compter sur eux-mêmes et, partant, sur leur détermination à défendre la patrie et les intérêts supérieurs de la Nation. C’est cette nouvelle philosophie politique qui fait l’adhésion autour de l’homme sage, Mzee, Président de la République, nouvelle philosophie qui fera la force du peuple congolais dans sa marche vers le progrès et le bonheur ».
Que des professeurs d’université, qui devraient éclairer l’opinion, tiennent des discours qui seraient à leur place lors d’un meeting électoral, il y a de quoi douter de notre espérance sur notre pays et son destin. Heureusement que la pensée n’est pas unique et que le Congo-Kinshasa compte des intellectuels de haut rang capables d’édifier leurs compatriotes au chapitre du face-à-face inégal entre le nationalisme congolais, aussi pur et dur soit-il, et la suprématie occidentale.
Ministre délégué aux Nations Unies du premier gouvernement du Congo indépendant et ministre de la Coopération du gouvernement Kabila, Thomas Kanza a tiré cette leçon universelle de la première guerre occidentale contre le Congo: « Il faudrait toujours reconnaître à son adversaire et à son créancier plus d’intelligence qu’à soi-même et à son ennemi plus d’imagination et des moyens d’action plus efficaces que les siens propres. Cela éviterait bien de catastrophes impardonnables. L’ignorance est admissible mais elle devient un défaut quand on y persiste alors que les possibilités de s’informer sont à sa portée » (Ndaywel, Op. cit.).
Aujourd’hui comme hier, l’intérêt supérieur de la nation exige que nous gagnions un premier combat déjà difficile pour plusieurs nations mais facile au regard des potentialités immenses de notre pays. Il s’agit de répondre aux besoins de base de la population dans le contexte de l’ordre ou du désordre mondial actuel, plutôt que de nous lancer dans une guerre perdue d’avance pour un idéal, qui s’avère être une chimère: l’indépendance totale et immédiate ou le nationalisme pur et dur. En 2019, le magazine américain Forbes a rendu public son classement dans le domaine des affaires. Celui-ci « évalue 161 pays en se basant sur 15 critères dont le droit de propriété, l’innovation, les taxes, la corruption, la liberté (personnelle, économique et monétaire), la bureaucratie et la protection des investisseurs, la disponibilité de la main-d’œuvre, les infrastructures, la taille du marché et la qualité de vie ». Le Congo-Kinshasa a occupé la 150è place. Parmi les meilleurs pays africains dont le top 10 formé par Maurice (39è à l’échelle mondiale), Afrique du Sud (59è), Maroc (62è), Seychelles (66è), Tunisie (82è), Botswana (83è), Rwanda (90è), Kenya (93è), Ghana (94è) et Egypte (95è), les élites politiques et intellectuelles ne se bombent pas le torse en s’autoproclamant nationalistes; spectacle ridicule auquel on assiste souvent au Congo-Kinshasa. Elles n’organisent pas des émissions télévisées pour s’extasier devant un discours iconoclaste comme celui de Lumumba, faute politique élevée au rang de trait de génie. Elles ne passent pas leur temps à discuter sur des slogans du genre « Ne jamais trahir le Congo », brandi par un Laurent-Désiré Kabila arrivé au pouvoir dans les valises des armées étrangères, ou encore « Le peuple d’abord », agité par un Félix Tshisekedi tombé dans le piège à cons tendu par un despote, en acceptant un deal foulant au pied la vérité des urnes. Dans ces pays-là, les élites règlent les problèmes de gouvernance auxquels elles sont confrontées. Et ça marche! Alors, le nationaliste congolais? Un tas de merde à jeter vite dans les poubelles de l’histoire.
Par Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo