A quelques 500 jours de la tenue des élections générales (présidentielle et législatives) au Congo-Kinshasa, un nouveau parti politique vient d’obtenir son agrément par arrêté n°25/CAB/VPM/MININTERSEDECAC/AOK/065/2022 du 18 juillet 2022 du ministère de l’Intérieur. Nom: « Alliance pour les actions de développement du Congo », A.A.D.C, en sigle. C’est une militante de « première heure » de l’UDPS qui en est la Présidente nationale. Il s’agit d’Adèle Kabena Muauka. L’AADC se réclame, elle aussi, de la social-démocratie. Cette nouvelle formation politique est représentée au Benelux (Belgique, Pays-Bas et G.D. de Luxembourg) par le Bruxellois Diogène Ependa. Sociologue de formation, marié et père de quatre enfants, ce dernier exerce la profession d’agent immobilier.
Selon des sources, le Congo-Kinshasa serait sur le point de frôler le chiffre de 1.000 partis politiques reconnus officiellement. Rien d’illégal dans la mesure où l’article 6-1 de la Constitution n’en limite guère le nombre. La tentation est néanmoins forte de parler d’un « trop plein ».
Ces partis politiques sont basées principalement dans la capitale. Ils se « disputent »… une dizaine d’idéologies. A savoir notamment: le libéralisme, le nationalisme, le socialisme, le communisme, l’écologisme, l’humanisme, le centrisme etc.
Depuis belle lurette, la grande majorité des partis politiques congolais préfère – plus par snobisme que par convictions – se réclamer de la social-démocratie, très populaire dans les pays de l’Europe du Nord. Le Suédois Olof Palme en fut le grand chantre. Le PPRD de « Joseph Kabila » et l’UDPS revendiquent l’appartenance. Comment reconnait-on un social-démocratique?
Les sociaux-démocrates luttent contre les inégalités sociales. Réformateurs, ils ont pour autre dada l’Etat de droit et la bonne gouvernance. Ils ont en horreur ce qui est et se battent pour réformer la société. C’est le fameux « Changement ».
A Kinshasa, l’AADC affirme son adhésion aux idéaux sociaux-démocratiques ainsi qu’à l’humanisme. Bref, aux valeurs de gauche. Il s’agit de « libérer l’homme de toutes les contraintes qui l’étouffent », peut-on lire sur un prospectus. Président interfédéral de la diaspora congolaise du Benelux, Diogène Ependa de souligner que le nouveau parti entend « mettre l’homme au commencement et à la finalité de l’action de l’Etat ». D’aucuns diront: c’est du déjà entendu!. Ependa n’en démord pas: « Nous ferons ce que nous disons ».
D’après des sources, « Mama » Adèle Kabena serait une femme d’affaires doublée d’une militante de la « première heure » de l’UDPS. Pourquoi a-t-elle jugé bon de créer son propre parti en lieu place de contribuer à la redynamisation de l’UDPS? Devrait-on compter la présidente de l’AADC parmi les « déçus » de l’évolution du parti cher à feu « Tatu Etienne »? « Mama Adèle » a-t-elle été déçue par l’Union sacrée de la nation aux allures de navire sans boussole ni capitaine? Visiblement embarrassé par ces questions, « Diogène » se contente de dire: « L’AADC voudrait proposer autre chose ». Quoi donc? « Nous entendons réellement mettre l’accent sur le social des Congolais tout en encourageant les femmes à s’engager dans la vie politique ».
D’après des informations encore fragmentaires, Adèle Kabena Muauka caresserait le rêve fou de rassembler à nouveau tous les membres de l’équipe de rêve qui entouraient jadis le regretté président Etienne Tshisekedi wa Mulumba. « Une chose est sûre: la présidente de l’AADC voudrait, en tant que leader, remettre à l’ordre du jour l’exemplarité et l’intégrité dans la vie politique », conclut Diogène Ependa. Verra-t-on demain les Valentin Mubake Numbi, Kapita Shabangi, Corneille Mulumba et autre François Mpuila Tshipamba réunis à nouveau au sein d’une même formation politique?
Tout en souhaitant bon vent à cette nouvelle formation politique, les Congolais jugeront sur pièce si l’AADC était tout sauf un « parti mallette »…
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B.A.W.