Accusé de tentative de coup d’État en RDC, Jean-Jacques Wondo attend le verdict en appel. Sa famille se mobilise et en appelle à la Belgique.
Gérard Gaudin
- Publié le 22-01-2025 à 18h58
- Mis à jour le 22-01-2025 à 18h59
L’épouse de Jean-Jacques Wondo ne croit pas à l’implication de son mari dans ce putsch raté. ©Photo News
La famille et les amis de Jean-Jacques Wondo, ce Belge d’origine congolaise condamné à mort en première instance à Kinshasa (lire ci-contre) pour sa participation présumée à une « tentative de coup d’État » en République démocratique du Congo (RDC) se sont adressés à la presse mercredi à Bruxelles. Ils demandent aux autorités belges de tout faire afin qu’il puisse accéder à des soins médicaux, alors que son état de santé se dégrade en prison.
Le verdict du procès en appel de 38 personnes devant une cour militaire est généralement attendu ce vendredi. Mais nombre d’observateurs soulignent que le dossier à l’encontre de celui qui occupait le poste de directeur adjoint à l’administration générale des Maisons de Justice en Fédération Wallonie-Bruxelles est vide.
Un des 37 condamnés à mort
En première instance, il a été condamné à la peine capitale, tout comme 36 autres personnes, dont six étrangers. Tous ont été reconnus coupables en septembre par un tribunal militaire d’association de malfaiteurs et d’attentat pour sa participation présumée à une tentative de coup d’État. Le procès en appel a débuté le 10 octobre dernier.
Selon ses proches, dont son ami Jérôme Kengawe Ziambi, Jean-Jacques Wondo « n’a rien à voir avec ce qui s’est passé« . « Pour moi, ce n’est pas un procès« , a-t-il affirmé mercredi devant la presse.
« Depuis le début, mon mari clame haut et fort son innocence« , a dit son épouse, Nathalie.
La crainte, c’est que la peine de mort soit confirmée en appel, peut-être dès vendredi, a pour sa part souligné la directrice générale adjointe des Maisons de Justice, Marie-Nathalie D’Hoop.
Elle est, parmi d’autres, à l’initiative, d’une lettre ouverte désormais signée par plus de 700 personnes, dont l’ex-présidente de la Chambre, Éliane Tillieux, et le procureur général de Bruxelles Frédéric Van Leeuw, et d’une campagne #FreeJeanJacquesWondo.
Pour une prise en charge médicale urgente
Les signataires demandent aux autorités congolaises une « prise en charge médicale urgente en milieu hospitalier de Jean-Jacques Wondo, la réalisation de tout examen médical que son état de santé exigerait, la réalisation d’examens ad hoc qui permettraient d’objectiver l’absence d’empoisonnement ainsi que l’accès à tous les rapports médicaux produits durant sa détention « .
La lettre ouverte demande aussi à l’État belge de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que Jean-Jacques soit pris en charge médicalement. Le dernier rapport médical date du mois d’août et le détenu cracherait du sang depuis vendredi dernier.
Il a reçu mardi la visite de la consule belge.
Les communications avec ses proches en Belgique sont aussi compliquées par le fait que les avocats ne sont plus autorisés à rentrer dans la prison avec un téléphone portable.
La victime collatérale d’une tentative de putch
Jean-Jacques Wondo est emprisonné depuis huit mois à la prison militaire de Ndolo sous l’accusation d’avoir participé à une – rocambolesque – tentative de putsch perpétrée le 19 mai dernier à Kinshasa sous la houlette d’un opposant au régime du président Félix Tshisekedi. Le palais de la Nation, une résidence présidentielle, avait été attaqué de nuit par des hommes armés, dont quatre ont trouvé la mort lors d’échanges de tirs avec les forces de sécurité.
Le surlendemain, Jean-Jacques Wondo, venu en RDC pour une mission d’humanisation de l’Agence nationale de renseignement (ANR), est entendu par sa hiérarchie, sur la base d’une photo, datant de 2016, le montrant à Bruxelles, en compagnie de chef des putschistes, Christian Malanga.
Deux jours plus tard, alors qu’il devait prendre un vol pour Bruxelles, il est arrêté et transféré à la prison de Ndolo, gérée par la Demiap, les renseignements militaires congolais.
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