J’ai tenu, ce mercredi 24 septembre 2018, à 3 heures du matin, à vous écrire, une fois de plus, très en colère, malheureusement, pour vous exprimer mon indignation, ma frustration et mon sentiment de révolte par suite de votre comportement et votre attitude d’homme désinvolte, d’inquisiteur sans gêne, de sadique au sourire carnassier, de thanatologie, qui prend plaisir à faire souffrir bon nombre de mes concitoyens dont certains sont morts en prison, dans des conditions atroces infra-humaines tandis que d’autres… à l’exemple d’Eddy Kapend, Georges Leta Mangasa, Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, et tant d’autres compatriotes qui, pour une raison ou une autre, sont en détention illimitée, deux décennies durant. Ceci est un cas unique en son genre, sans que, juridiquement, justice équitable ne soit rendue en faveur des infortunés!
En conclusion, il ne serait pas exagéré de ma part, de considérer que toutes ces formes d’abus et d’arrestations sans ordre clair et apparent, ne seraient qu’un règlement de compte, d’un prétendu fils de Laurent Désiré Kabila dont la filiation est sujet à caution, qui veut tout simplement cacher la part de vérité que détiendraient certains détenus, compagnons de lutte de votre père, qui, pour une raison simple à deviner: pourraient troubler votre prise de pouvoir et de ses attributs.
D’origine rwandaise, sans doute, vous voilà aujourd’hui, à la tête de l’un des Etats les plus riches au monde, la République Démocratique du Congo, en termes de potentialités de ressources de sol et de sous-sol
En effet, je tiens à vous rappeler, que même si le Maréchal Mobutu avait ses défauts inhérents, d’ailleurs, à tout être humain, il faut retenir toutefois que ce dernier avait su, durant 32 ans de règne, préserver l’unité et l’intégrité du territoire national.
D’ailleurs, chacune de ses journées de l’époque étaient toujours parfumées d’espoir, d’amour, de sérénité, parce que Joseph Désiré Mobutu était toujours à l’écoute de son peuple. Ce dernier avait créé, à l’époque, tout un Département des affaires politiques, pour redynamiser la vie de la nation. L’économie était au service du peuple, et non l’inverse, comme aujourd’hui, où la classe moyenne est devenue quasi inexistante.
N’est-il pas vrai que vous vous êtes approprié, armes à la main, de toutes les richesses, en matières précieuses, et en monnaies fortes, dont disposait la République Démocratique du Congo, pour sa survie, et celle de son peuple?
N’est-il pas vrai que votre fratrie disposerait de réserves importantes en lingots d’or, diamants et autres matières précieuses à Dubaï, en Europe et en Asie?
Que représente pour vous, à la date d’aujourd’hui, le projet de 5 chantiers, claironnés avec fracas, au début de votre mandat? Ne s’agissait-il pas ici d’une mystification, d’un vernis, et/ou d’un trompe-l’œil, destiné à masquer votre véritable face de brigand de grand chemin ayant vécu, une jeunesse désœuvrée et sans éducation de base?
Evidemment, vous êtes hanté par votre passé peu glorieux, mais tumultueux, tout de même. Tous les effets pervers se manifestent, malheureusement aujourd’hui, avec pour conséquence l’incapacité de gérer un Etat moderne et la légèreté d’appréciation dans la gestion des prises de décisions importantes, normalement destinées à promouvoir le mieux-vivre ensemble!
Allergique à toute contradiction, vous n’avez pas hésité un seul instant d’exécuter le Député national, Zacharie Ne Muanda Nsemi, pour son parler vrai, dans un simulacre d’évasion organisé par votre seule décision, au centre pénitencier de Makala. Même si depuis vos différents partenaires, de surcroîts affamés, des réseaux sociaux, ne cessent de diffuser les anciennes prestations de Ne Muanda Nsemi, en essayant de faire croire à l’opinion que le Grand Maître, Notable Ne Kongo, serait toujours en vie. Et pourtant, à mon avis, s’il était réellement en vie, un tribun de la parole comme lui, parlerait pour continuer à donner une orientation à son peuple. Et d’ailleurs, pourquoi l’avoir remplacé si rapidement, par le professeur Wamba dia Wamba, qui, comme il en a l’habitude, déjà tenu à couvrir l’assassinat politique d’un frère, frère qui affichait sa discordance avec un imposteur tutsi-rwandais? En vérité, vous n’avez aucune considération ni aucun sens de respect pour vos semblables humains dont vous ne cessez de détruire la vie!
Sachez, toutefois, que Ne Muanda Nsemi que vous venez de faire disparaître contre sa volonté, avait un grand destin. Il a mené un grand combat pour la cause de la liberté. Une vie toute entière, la sienne donc, fut consacrée à lutter pour les siens.
Hélas, tristement, ce dernier s’est senti, sans doute, trahi par les siens, certains Ne Kongo qui ont vendu la mèche à son assassin. Et ceci est révoltant dans une société civilisée!
Je me permets de vous dire la vérité en face, sans complaisance, ni détour: vous avez été naïf, durant votre règne sans partage en R.D.C., profitant abusivement de l’hospitalité du peuple congolais, pour asseoir votre domination! Très souvent, celle-ci a été accompagnée d’un acte délibéré d’espérance de profit, intentionnel par certains de vos proches, ce qui a trouvé votre complaisance d’arriviste! La vérité est que vous êtes parachuté au poste de Chef de l’Etat, par un accident de l’Histoire… mais les artisans complices de cette parodie burlesque rendront bel et bien des comptes, tôt ou tard!
Enfin, et par ailleurs, n’est-ce pas vous, poussé par des raisons de convenance politique sans doute, qui avez sollicité l’expertise enrichissante du Député National et Chef Spirituel Ne Muanda Nsemi, pour qu’il vous propose des pistes de solutions, dans des moments de crise et de turbulences aggravées par votre régime politique?
N’est-ce pas vous, qui, à l’occasion, avez réservé un accueil royal, un accueil digne de son rang, à Ne Muanda Nsemi, pour vous apporter l’éclairage, et l’appui nécessaire pour la survie de votre régime bâtard… alors que vous n’avez été qu’un piètre promoteur de l’utopie possible, l’annonce avec fracas d’un projet mort-né de « cinq chantiers »?
C’est pourtant vous qui, pour une raison fort peu définie, avez dans un passé récent, ordonné le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo, alors que ces charniers ne possédaient aucune arme conventionnelle pour répliquer à votre milice, dont la plupart des éléments sont quasi indisciplinés!
De ce qui précède, je vous révèle qu’il est établi que l’évasion de Ne Muanda Nsemi de la prison centrale de Makala, n’a été qu’un simulacre, un coup monté, savamment orchestré, par vous-même avec la connivence de certains de vos complices, que vous avez soudoyé, pour taire le meurtre ou mieux, l’assassinat politique d’un nationaliste de son temps, alors qu’aucune raison d’Etat ne pouvait logiquement justifier la mise à mort d’un parlementaire de la République, en pleine possession de son immunité et de ses attributs!
Un homme pourtant qui avait un grand destin, et qui a mené un grand combat pour la cause de la liberté, in fine, Ne Muanda Nsemi a consacré toute sa vie à lutter pour les siens, sans distinction de tribu, de religion, et de rang social.
Voilà pourquoi je me permets de vous dire qu’il n’y a pas de crise politique majeure au Congo Kinshasa, selon votre appréhension, mais que l’on assiste plutôt à la violence d’un homme acariâtre, sanguinaire, dictateur et antidémocratique qui veut supprimer de la face de la terre l’identité du peuple congolais, en anéantissant ses droits et la souveraineté de son peuple, porteur du pouvoir…
Ne vous sentez-vous pas ridicule d’avoir pris en otage le peuple congolais, ainsi que toutes les institutions de la République, et d’exercer par seul défi, le pouvoir d’Etat, alors que votre mandat a déjà légalement pris fin à la date du 19 Décembre 2016, à minuit?
Enfin, n’êtes-vous pas gêné de vous pérenniser au pouvoir d’Etat, alors qu’aucune route de desserte agricole n’est praticable de nos jours pour alimenter les marchés locaux, en produits et consommation de base?
En tout état de cause, je conclus cette lettre ouverte en vous rappelant que vous n’avez été pendant 17 ans de règne sans partage, qu’un criminel sans vergogne et que, par ailleurs, votre stupidité n’a d’égale que votre ignorance! Le jugement de l’Histoire ne pourra guère vous être clément, et que vous-même et vos complices, subiront le sort tragique qu’a connu Samuel Doe, de triste mémoire.
Dans cette période charnière où le peuple congolais éprouve de la difficulté de se tenir debout, laisse-le tomber! Mais, tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout!
Pour le moment, ayant compris la vraie histoire de la fausse libération de 1997, prôné par l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, AFDL en sigle, et les enjeux de l’avenir, ce peuple meurtri a réellement compris qu’il est temps pour lui de se mettre debout, de se tenir debout tout seul, avec ses jambes…
Pour sa dignité et son salut!
Par Bamba di Lelo
Docteur en Sciences Politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
E.mail: jbadi@hotmail.be