La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre: Jean-Jacques Mamba rejoint l’AFC de Corneille Nangaa et le mouvement terroriste M23. L’intéressé l’a fait savoir, lundi 26 février, au cours d’une conférence de presse tenue, semble-t-il, à Bruxelles.
A Bruxelles, les gérants de salles où se tiennent généralement les conférences de presse sont incrédules. Ils n’ont guère souvenance d’un « point de presse » animé par « un certain » Jean-Jacques Mamba. Et pourtant, l’intéressé a publié, lundi 26 février, un texte intitulé: « Conférence de presse. Bruxelles, le 26 février 2024 ». Il n’y a ni vidéo. Ni photo. Même Belga, l’Agence la mieux informée en Belgique, était en quête d’informations à ce sujet.
En réalité, « Jean Jacques » n’a pas de tendance « autodestructeur ». Intelligent, l’homme sait parfaitement que tout ce qui ressemble au Rwanda de Paul Kagamé ainsi qu’au M23 n’a pas la cote actuellement dans les milieux congolais. L’AFC (Alliance du fleuve Congo) de Corneille Nangaa, mêmement. Ce dernier mouvement a été créé le 15 décembre dernier au Kenya.
On apprenait – de bouche à oreille -, dans la matinée de lundi, que l’ancien porte-parole du Mouvement de libération du Congo et « candidat malheureux » aux élections législatives du 20 décembre 2023, a annoncé son ralliement à l’AFC de Nangaa.
Dans ce texte intitulé « Conférence de presse », « l’orateur » dresse un réquisitoire sans appel contre « la gouvernance » du président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui serait, selon lui, « pire » que l’ex-président Joseph Kabila.
Selon une dépêche de l’Actualité.CD, l’ambassadeur de Belgique à Kinshasa devait être convoqué par le ministre congolais des Affaires étrangères. De même, le chef de la mission diplomatique de la RDC en Belgique devrait être « appelé en consultation ». On espère que c’est un fakenews. A défaut, la diplomatie belge aura tous les rieurs de son côté.
CANDIDAT MALHEUREUX AUX LEGISLATIVES DE 2023
Jean-Jacques Mamba Kabamba est né le 5 août 1975 à Liège, en Belgique. Il a fait des études universitaires à Bruxelles et en Flandre. Elu, en 2018, député national de la Lukunga (district qui couvre les communes kinoises de Barumbu, Kitambo, Gombe, Lingwala, Ngaliema et Mont Ngafula), la dame chance ne lui a pas souri aux législatives du 20 décembre 2023. Ceci explique-t-il cela? On est enclin de répondre par l’affirmative.
Pour Mamba, la faute incombe à Fatshi dont la « gouvernance est fondée sur le tribalisme exacerbé ». Et de poursuivre que le président Tshisekedi a fait un « coup d’Etat constitutionnel du 20 au 27 décembre » en réalisant un « score stalinien ». Score qui a, d’après lui, entrainé la « désintégration de l’opposition institutionnelle ».
Comme pour expliquer le motif de son adhésion à ce mouvement insurrectionnel, l’ancien porte-parole du MLC de clamer que l’actuel chef de l’Etat congolais « est un obstacle à la paix, à l’unité nationale et la convivialité régionale ». Mamba voudrait-il accuser Felix Tshisekedi « d’avoir provoqué » la guerre avec le M23 et la RDF?
Pour la petite histoire, « Jean Jacques » s’est rendu « célèbre en initiant une motion pour éjecter Jean-Marc Kabund du poste de premier vice-président du Bureau de l’Assemblée nationale. A l’époque Kabund était le « Tout puissant » président intérimaire de l’UDPS.
Pour Mamba, « seul le départ Felix Tshisekedi du pouvoir pourra garantir un climat propice au rétablissement de l’ordre institutionnel ». Sans rire, il conclut: « l’Alliance du fleuve Congo est disposée à discuter des conditions de cette reddition de M. Tshisekedi en ce compris des garanties de sécurité pour lui-même, sa famille et ses proches ». Deux questions reviennent dans la bouche des amis et proches de Mamba: « Quelle mouche a pu piquer ce jeune homme si intelligent? » « Jean-Pierre Bemba Gombo était-il au courant des velléités révolutionnaires de l’ex-porte-parole de son parti? »
Baudouin Amba Wetshi
