Le rapport mondial sur la corruption 2020 de l’ONG Transparency International a été rendu public ce mercredi 27 janvier 2021. Cette association, dont le siège se trouve à Berlin, est actuellement la plus grande organisation internationale non gouvernementale entièrement vouée à la lutte contre la corruption dans le monde.
Le thème principal de son dernier rapport annuel a trait à la pandémie de COVID-19. Suivant Transparency International, la COVID-19 n’est pas seulement une crise sur le plan sanitaire et économique, mais également une crise sur le plan de la corruption, du fait du grand nombre de vies perdues en raison des effets insidieux de la corruption qui affaiblissent une réponse mondiale juste et équitable. Des actes de corruption durant la crise liée à la COVID-19 ont été rapportés dans le monde entier. L’indice de perception de la corruption (IPC) note 180 pays et territoires selon leurs niveaux perçus de corruption dans le secteur public, sur la base d’appréciations d’experts et d’hommes d’affaires. « 100 » signifie très peu corrompu, et « 0 » signifie très corrompu.
En RD Congo, l’Inspection Générale des Finances avait aussi dénoncé des malversations financières liées à la gestion des fonds alloués à la lutte contre le coronavirus. Le dernier rapport mondial sur la corruption classe la République Démocratique du Congo au 170ème rang mondial sur 180 pays, avec un score de 18. Les 10 pays les moins corrompus sont par ordre le Danemark (88), la Nouvelle-Zélande (88), la Finlande (85), Singapour (85), la Suède (85), la Suisse (85), la Norvège (84), les Pays-Bas (82), l’Allemagne (80) et le Luxembourg (80). La Belgique (76) est classée au 15ème rang mondial, les USA (67) au 25ème rang tandis que la France (69) se retrouve à la 23ème position. Au bout de la queue, parmi les pays les plus corrompus (avec un score de moins de 16), on retrouve le Venezuela (15), le Yémen (15), la Syrie (14), la Somalie (12), et le Soudan du Sud (12). Les pays africains les moins corrompus sont les Iles Seychelles classées au 27ème rang mondial avec un score de 66 et le Botswana qui est au 35ème rang mondial avec un score de 60. L’Afrique du Sud se trouve quant à elle classée au 69ème rang mondial avec un score de 44.
Transparency International constate que la corruption est l’un des principaux obstacles à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, et la pandémie de COVID-19 rend ces objectifs encore plus difficiles à atteindre. Les effets à long terme de la corruption sur les systèmes de soins de santé nous rappellent que la corruption amplifie souvent les effets d’une crise. La corruption est répandue à tous les niveaux de la réponse à la COVID-19, qu’il s’agisse de l’accès aux tests de dépistage, aux traitements et aux autres services de santé, ou de la passation de marchés publics de fournitures médicales et de la préparation générale aux situations d’urgence.
L’Afrique Subsaharienne demeure la région la moins bien classée en termes d’indice de perception de la corruption. Pour inverser la tendance, Transparency International recommande aux gouvernements d’Afrique subsaharienne de prendre des mesures décisives, en particulier dans les économies déjà affaiblies par la récession économique découlant de la Covid-19.
Une lutte efficace contre la corruption en RD Congo, qui est très mal classée, exige non seulement des réformes juridiques et institutionnelles mais aussi un changement des mentalités.
Gaston Mutamba Lukusa