Les Congolais sont découragés à migrer illégalement en Belgique

Gaston Mutamba Lukusa

Freddy Roosemont, directeur général de l’Office des étrangers, a tenu le 13 juillet à Kinshasa, à peu près ce langage: La Belgique connaît un accroissement important des demandeurs d’asile en provenance de la RD Congo. Pour ceux qui ne le sauraient pas, l’Office des étrangers gère tous les étrangers présents et à venir sur le sol belge. Il gère l’arrivée, le séjour et l’expulsion éventuelle des étrangers. A l’en croire, en 2023, la Belgique a enregistré un total de 35.507 demandes d’asile. Les six premiers pays d’origine des demandeurs sont l’Afghanistan, la Syrie, la Palestine, l’Iraq, l’Ukraine et la République démocratique du Congo. Stupeur et tremblements! La Belgique a enregistré en 2023, plus de 1.200 demandes d’asile de ressortissants congolais et plus de 650 depuis le début de cette année. Ça ne s’explique pas alors que le Congo est censé devenir bientôt l’Allemagne d’Afrique! Enfer et damnation!

Suivant le grand manitou de l’Office des étrangers, la plupart des demandes sont constituées de fausses déclarations et de faux documents dans le but d’obtenir un titre de séjour. Rien d’étonnant dès lors qu’elles soient rejetées. Ces agissements constituent un détournement de procédure. Les faux réfugiés politiques survivent alors dans la clandestinité, sans bénéficier d’aucune aide sociale, avant d’être expulsés vers le pays d’origine. Ceci expliquant cela, rien ne sert de quitter son pays pour des raisons économiques et demander l’asile politique qui sera refusé. Il faut plutôt  utiliser les filières légales pour séjourner dans le plat pays. Chaque année l’ambassade de Belgique à Kinshasa délivre plus de 10.000 visas aux étudiants ou dans le cadre des visites familiales, du tourisme, de voyages d’affaires. Selon mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, beaucoup de Congolais n’entretiennent qu’un seul rêve: quitter le pays. Ils souhaitent partir pour des raisons économiques. Ils veulent fuir les désagréments qu’ils subissent. Ils cherchent à tourner le dos à la pauvreté, au chômage, à la mauvaise gouvernance.

Des filières existent pour faciliter la migration clandestine. Certains détenteurs de visas préfèrent parfois rester en Belgique après la fin de leur séjour. Saperlipopette! A une certaine période, des calotins s’adonnaient aussi à l’émigration clandestine avant que le Cardinal Etsou n’y mette le holà! Ils avaient appris qu’il y avait carence de prêtres dans certaines paroisses et que les curés étaient payés à temps par l’Etat belge. Comme on le sait, l’argent est un langage universel même s’il y a deux mille ans, quelqu’un avait dit que nul ne peut servir deux maîtres, Dieu et l’argent. La nature a horreur du vide, disait Aristote. Bref, passons!

Mon ami qui est devenu fou cherche aussi à quitter le pays. Il espère non seulement bénéficier en Belgique du statut d’expatrié mais aussi épouser une blonde. Sapristi! Selon mon ami qui sait tout, la vie n’est pas toujours rose à l’étranger. Des Congolais de la diaspora se retrouvent soit au chômage, soit exercent de petits boulots soit travaillent au noir. Ils sont souvent employés dans le bâtiment et travaux publics, la petite restauration, la coiffure, le gardiennage, l’assistance médicale, les sports et la musique. Heureusement que leurs envois de fonds contribuent à la lutte contre la pauvreté au pays. Ces transferts de de devise forte ont atteint 1,4 milliards de dollars en 2023, venant de 2 milliards quelques années plus tôt soit plus que l’aide publique développement. La plupart des Congolais rêvent cependant de rentrer au pays dès qu’il sera mieux géré. C’est pour cela qu’ils sont intolérants face aux pouvoirs qui ne parviennent pas à améliorer les conditions économiques et sociales.

On dit chez nous que mieux vaut souffrir à l’étranger que de rester pauvre chez soi.

GML

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Readers Comments (4)

  1. Je peine à croire qu’un allemand (même d’Afrique) quitte son pays pour la Belgique. Freddy Roosemont doit être un jaloux, un haineux. Il n’aime pas Fatshi béton. Que personne ne se fie à ses déclarations. On ne quitte pas l’Allemagne pour la Belgique.
    Fatshi na Fatshi, béton na béton !

  2. GML,
    Plus sérieusement, je n’ai pas pu m’empêcher d’interroger l’intérêt et la pertinence de la déclaration de M. Roosemont sur les congolais arrivant en exil en Belgique ces derniers mois…
    Je suis arrivé à deux conclusions :
    1. Monsieur Roosemont a voulu se moquer de notre Président en béton qui, malgré moult promesses de bonheur tenues en public, n’arrive pas à changer les conditions de vie de ses concitoyens. Depuis plus de cinq ans, ces derniers attendent de devenir, par exemple, des allemands d’Afrique mais jusque là ne voient rien venir. Au lieu de déguster les succulentes saucisses de Francfort avec des frites + mayo, ils continuent de bouffer du fufu et des mpiodis, parfois avariés.
    2. Monsieur Roosemont est dans la droite ligne idéologique de l’espace politique de l’Union européenne dominé par des partis d’extrême droite qui n’ont comme projet de société et programme politique que la lutte contre l’immigration d’origine africaine. Monsieur Roosemont cherche à dissuader les congolais de fuir le Congo pour la Belgique. C’est de son droit mais il doit savoir que cette immigration est aussi la résultante de la mal-gouvernance du Congo, de détournements des deniers publics, en totale impunité par des dirigeants immoraux, privant ainsi des populations déjà appauvries des politiques publiques et d’opportunités économiques, sources de tout développement et d’espoir d’un avenir meilleur. Malgré leurs politiques restrictives, Monsieur Roosemont devrait savoir qu’ils n’arriveront jamais à dissuader des personnes prêtes à risquer leur vie pour une chance d’amélioration. La Belgique peut murer son royaume. Nous viendrons et nous franchirons tous les murs construits. De quelque hauteur que ce soit.
    Si Monsieur Roosement veut ouvrir les yeux sur le cas congolais, je l’invite à se livrer à un exercice très simple :
    Il sait que beaucoup de dirigeants du Congo d’aujourd’hui ont vécu hier en Belgique. Il n’a qu’à contacter ses petits camarades du fisc belge et comparer les avoirs de ces dirigeants avant 2018 et aujourd’hui. Il comprendra que ces millions VOLES aux congolais et domiciliés dans des banques belges (et ailleurs) sont parmi les causes de la misère que certains congolais essaient de fuir.
    Monsieur Roosemont, oyoki ?
    FREE MIKE MUKEBAYI !

  3. Il ne resterait plus que le responsable belge des services d’immigration des étrangers favorise leur arrivée en Belgique. Donc article de peu d’intérêt selon moi.
    Les Congolais viennent en nombre croissant ces derniers mois en Belgique et Mr Roosemont sait pourquoi. Malgré les prétentions verbales de nos dirigeants d’une prétendue meilleure gestion du pays, le Congo va en fait de plus en plus mal, les Congolais cherchent à migrer pour des meilleures conditions. Nous le savons, celles-ci ne sont pas toujours évidentes mais qu’importe nos Compatriotes ne sont ni suicidaires ni pessimistes, ils essaient chacun à sa place, déjà c’est gagné si leurs transferts d’argent en direction de leur pays sont plus importants que les aides officielles.
    Comment l’état belge peut aider Kinshasa à mieux gérer son pays et limiter ainsi les fuites vers Bruxelles ? Je crains que ce ne soit à sa portée comme non plus il ne peut complètement tarir l’arrivée en masse des Congolais – les migrations ont toujours constitué un mode nécessaire de cohabitation des humains -. Peut-être demander aux Belges d’être plus exigeants dans l’utilisation de quelques millions de l’aide bilatérale avec la RDC

  4. A Monsieur Roosemont,
    Des congolais, brillants étudiants à Yale, Harvard, MIT et ou Stanford, Louvain, Sc Po Paris, etc…n’attendent qu’une chose : l’ouverture de l’Université d’Harvard de Mbandaka pour retourner chez eux. Car chez vous, la vie est trop chère et les hivers trop rudes.
    Pourriez-vous, S.V.P, inciter et encourager votre gouvernement à financer rapidement ce projet de notre bien aimé Président en béton ?
    Si vous le faites et que cette université voit le jour, vous verrez qu’une grande partie de nos étudiants ne viendront plus voler le travail de votre racaille.
    Aidez-nous à avoir notre Harvard, chez nous. Et, surtout, obligez vos banques à cesser de domicilier dans leurs livres les millions volés et planqués chez elles par nos dirigeants.
    Après, on discute si continue à venir chez vous ou plus jamais…

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