Le 26 mai prochain, les Belges iront aux urnes pour élire les députés régionaux et les députés « fédéraux » (Chambre de représentants). La Belgique est composée de trois Régions: la Flandre, la Wallonie et Bruxelles-Capitale. Le pays compte trois communautés: flamande, germanophone et wallonne. Ce même 26 mai, les citoyens des « 27 » Etats membres de l’Union européenne vont choisir les nouveaux députés européens. Membre du cdH (Centre des démocrates humanistes), issu du monde bancaire, le Belgo-Congolais Alidor Masamba, 51 ans, est candidat député à la Région Bruxelles-Capitale. Il occupe la 63ème place sur 72. Au cours d’un entretien à bâtons rompus, il évoque les priorités de son parti et sa vision de l’avenir. Le 26 mai, « Alidor » ne sera pas le seul Belge d’origine congolaise à participer à cette compétition réputée impitoyable. D’autres prétendants sont en piste. C’est le cas notamment de: Nicole Bomele Nketo (DÉFI), André Kalonda (DÉFI/11), Jacob Kamuanga Tujibikile (cdH/18), Pierre Kompany (cdH), Gisèle Mandaïla (DÉFI), Ghislaine Molai (PS), Olivier Mukuna (Liste Be.One), Lydia Mutyebele Ngoie (PS/24), Madeleine Tubala wa Kabeya (CD &V/ liste 17 n°12). La jeune Elozi Lomponda (MR/9) est candidate à la Chambre.
Alidor Masamba est arrivé en Belgique à l’âge de 10 ans. Il n’a cessé de faire des allers-retours entre Kinshasa et Bruxelles. Détenteur d’un MBA (Master of business administration), il est issu du milieu bancaire où il a acquis dix années d’expérience. Il a pu voyager dans plusieurs pays d’Asie. Pour lui ce savoir-faire tient lieu de « plus-value ». « C’est en travaillant dans le monde bancaire que j’ai développé de l’empathie, l’écoute, dit-il. Depuis lors, je reste orienté solution ».
Qui ne connait les « Ecoles Masamba » situées dans la commune kinoise de Limete? Avant de se lancer dans le monde bancaire, « Alidor » dit « avoir baigné » dans le monde de l’enseignement. Il a fait partie du conseil d’administration de cet établissement qui est considéré par les Kinois comme la toute première école privée de la capitale. « C’est bien mon passé de membre du conseil d »administration des écoles Masamba qui a forgé en moi une passion pour l’éducation des enfants. Il s’agit de permettre aux jeunes de savoir lire, écrire et calculer. Sans omettre de les encadrer à travers l’école de devoir ».
A en croire « Alidor », c’est l’attachement aux « valeurs familiales » qui l’a poussé un jour à prendre sa carte de membre au Centre des démocrates humanistes (cdH). Il y a de cela 10 ans. « Je dois avouer que je ne suis devenu un militant actif que depuis deux ans ».
Les sondages sont loin d’être favorables aux « humanistes » tant aux élections régionales qu’aux législatives? Masamba n’en a cure. Pour lui, la formation politique que dirige Maxime Prévot est une « société fraternelle qui met réellement l’humain au centre de ses préoccupations ». Il répète à plusieurs reprises le slogan de campagne: « Autrement maintenant! ». Une trouvaille du successeur de Benoît Lutgen.
Alidor Masamba se dit conscient du chemin à parcourir pour se faire une « notoriété ». « C’est le sens du combat que je mène. Je vais chaque jour à la rencontre des gens pour me faire connaitre, vulgariser le projet humaniste et écouter les préoccupations des gens ».
AMÉLIORER LE QUOTIDIEN DES GENS
Sur le plan théorique, les spécialistes en communication politique assurent que le premier facteur qui fait gagner n’est autre que le « candidat » lui-même. Celui-ci doit convaincre par ses qualités autant que ses propositions censées correspondre aux attentes du « marché électoral ». C’est la fameuse « humeur du moment ». Ce n’est pas tout. Il faut de l’argent pour battre campagne (imprimer des affiches, organiser des meetings etc.) et bénéficier du soutien d’une machine partisane.
Selon « Alidor », le cdH s’est fixé des priorités qui visent essentiellement à « l’amélioration du quotidien de la population ». A savoir: l’emploi, la santé, la justice et l’équité, l’éducation. « Notre parti tient à la formation en alternance ». Comme pour expliciter cette idée, Masamba dit souhaiter que les demandeurs d’emploi suivent des stages de 9 mois de formation qualifiante en entreprise. « J’ai remarqué que la plupart de demandeurs d’emploi sont déconnectés des réalités pour la simple raisons qu’ils ont passé beaucoup de temps à assimiler la théorie mais très peu de pratique ». Il souhaiterait également que les jeunes, dès l’âge de 16 ans, soient mis en contact avec le monde du travail à travers des « jobs ». Pour lui, c’est un moyen pour permettre aux adolescents « de prendre conscience de la valeur de l’argent ».
Pour le candidat n°63 du cdH aux Régionales bruxelloises, le « logement » fait partie du projet de ce parti. « Il n’est pas normal que le demandeur d’un logement social ait à attendre neuf ans alors qu’il passe devant des immeubles inoccupés dans la ville de Bruxelles ». Selon lui, la ministre Céline Frémault en charge notamment du Logement dans la Région Bruxelles-Capitale a prévu une « allocation d’attente » d’un montant de 150€/ mois. « Le but est de soulager le budget du demandeur de logement ». Madame Frémault est également vice-présidente du cdH bruxellois. « J’exhorte les électeurs à prendre un temps de réflexion avant d’aller voter. On ne vote pas pour faire plaisir à un ami. C’est un grand moment. Je demande aux électeurs de voter pour les candidats qui peuvent améliorer leur quotidien. Je les invite à voter pour la liste cdH. Et qu’il vote Alidor Masamba au numéro 63 ».
Baudouin Amba Wetshi