Le partenariat entre le Président Felix Tshisekedi et Monsieur Joseph Kabila ne sera durable que si le premier rassure le deuxième. Si Monsieur Joseph Kabila n’est pas rassuré, il se passera du Président Félix en mettant en place d’autres stratégies.
La déclaration faite par le Président Félix Tshisekedi à Washington de déboulonner le système dictatorial qui est en place n’a pas rassuré Monsieur Joseph Kabila. La réaction virulente du FCC contenue dans son communiqué du 8 avril 2019 contre les propos du président est en une preuve irréfutable.
La nomination par le président Tshisekedi des mandataires à la SNCC et la GCM, sans consulter Kabila et le FCC, n’a fait que renforcer la méfiance entre les deux partenaires. La réaction du FCC et le complot monté contre le Président de la République au niveau de l’Assemblée Nationale en sont aussi la preuve.
La méfiance s’est déjà installée malgré la cohésion apparente entre les deux partenaires.
Pour le Président Tshisekedi, avec son bon cœur de chrétien, c’est déjà du passé, mais pour Joseph Kabila et le FCC, ce sont des alertes qui les obligent de mettre en place de nouvelles stratégies que j’appelle « stratégies d’encercler du partenaire ».
C’est possible que je me trompe. Mais Monsieur Joseph Kabila et le FCC sont des calculateurs. Je ne suis pas du FCC, mais j’apprécie leur manière de travailler stratégiquement avec une vision et des conséquences bien ordonnées et chronométrées. J’apprécie leur manière de travailler même si je sais que ce n’est pas profitable aux congolais. C’est leur survie (intérêt) politique qui est la motivation de tout.
L’annonce, samedi 22 mai 2019, par Monsieur Joseph Kabila de participer aux travaux du Sénat n’est pas une annonce gratuite ou isolée. Elle fait partie de la stratégie. C’est une question de préparer l’esprit de congolais. Il est possible que Joseph Kabila se fasse élire Président du Sénat ou qu’il y soit seulement présent pour d’autres raisons.
Comme Madame Mabunda l’avait déjà dit, la mise en accusation du Président Tshisekedi n’est pas exclue. Beaucoup ont déjà oublié cette déclaration faite sur RFI, mais elle fait aussi partie de la stratégie.
Si Laurent-Désiré Kabila a été écarté du pouvoir, par ses partenaires Rwandais et Ougandais pour n’avoir pas respecté les termes du partenariat, par une option radicale de son assassinat afin de donner le pouvoir à quelqu’un qui était proche au Rwanda, il sera difficile que le président Tshisekedi soit écarté de la même manière. C’est préjudiciable aux intérêts du FCC qui n’est pas encore sûr de la réaction des congolais. Pour eux, le Président Tshisekedi est un dispositif transitoire dans leur stratégie. Quand ils seront surs de contrôler tout et qu’ils se rendront compte que le Président Tshisekedi n’est plus contrôlable, ils l’écarteront en recourant aux termes de la Constitution que nous voulons tous qu’on respecte. Ils vont le destituer et le Président du Sénat prendre le pouvoir pour un temps. Il peut être Monsieur Joseph Kabila lui-même ou quelqu’un qui est très proche. L’essentiel est que la présidence revienne aussi au FCC. La gourmandise du FCC de contrôler toutes les autres institutions de la République, sans tenir compte de son partenaire, en dit trop sur leurs intentions. S’ils ont l’occasion de reprendre la présidence de la République, ils ne vont pas hésiter.
En agissant ainsi et en faisant semblant de respecter la Constitution, au nom de la souveraineté des Etats, terme très cher à Monsieur Joseph Kabila et au FCC, aucun Etat occidental n’interviendra dans les affaires intérieures du Congo. Même pas les Etats Unis.
Et comme la Communauté internationale, l’ONU, est toujours divisée sur la RD Congo, la situation tournera à l’avantage de Monsieur Joseph Kabila et du FCC.
Je m’adresse à tous les Congolais et aux amis des Congolais que nous ne devons pas dormir. L’alternance n’est pas encore sécurisée.
Nous devons nous organiser pour que si pareille chose arrive qu’elle nous trouve debout et déterminés à barrer la route à une autre confiscation maligne du pouvoir.
Kinshasa, le 24 juin 2019
Me Jean Claude Katende, Le Gardien du Temple.
— « Le pouvoir politique ne peut pas faire du bien s’il n’est pas entre les mains d’une femme ou d’un homme de bien »