Le phénomène d’empoisonnement crée la psychose à Bujumbura

Photo de la semaine : le phénomène d’empoisonnement crée la psychose à Bujumbura

Cela va faire plus d’une année que de nombreux cas de malades et présentant des symptômes d’empoisonnement font recours à la médecine traditionnelle.Il suffit que la personne sente des douleurs au niveau du ventre ou un peu de la fièvre, diarrhée ou vomissements, la première idée qui vient en tête est d’aller consulter un médecin traditionnel dans une des maisons spécialisées dans l’empoisonnement.Il s’agit de maisons avec pignon sur rue, bien connues de l’administration à la base, car tout le monde s’y rend au besoin. (SOS Médias Burundi)

Photo de la semaine: le phénomène d’empoisonnement crée la psychose à Bujumbura

Différents endroitsqui semblent spécialisés en la matière sont bien connus : Gatumba, Bubanza, Kamenge, Kanyosha, Rohero et bien d’autres.

« Un ami à moi m’a transféré l’adresse quand je lui ai fait part de mes malaises. Je me suis rendu à Kamenge au nord de la capitale Bujumbura sans passer par un hôpital quelconque. J’y ai trouvé tant de monde et chacun cherche à savoir avant tout qui lui a fait ça. Ce jour-là, moi j’ai eu la chance d’être transféré ailleurs parce que mon cas ne pouvait pas être traité », témoigne un habitant du sud de Bujumbura.

Ce dernier indique qu’il est allé par la suite consulter un médecin interniste qui a par la suite diagnostiqué un empoisonnement et l’a traité.

Une autre dame témoigne : « Je passais des jours sans appétit et j’avais également des douleurs au niveau du bas-ventre. Quelqu’un m’a conseillée de vérifier si je n’avais pas été empoisonnée. Lorsque je m’apprêtais à y aller, une autre voix me disait d’aller voir avant tout un médecin, et c’est ce que j’ai fait. Imaginez qu’à ma grande surprise, je me suis retrouvée enceinte de trois mois sans le savoir ».

Ces cas sont fréquents ces derniers jours surtout dans la capitale économique. Il y en a même qui visitent ces lieux plus d’une fois.

« J’avais mal partout et je me suis soigné pendant plus d’une semaine sans résultat. J’ai décidé de chercher ailleurs et mon test s’est révélé positif. J’ai eu des médicaments et je me suis déjà remis. Avant c’était ma femme et après, c’était mon tour », lance un autre habitant, content de s’en être tiré.

Le test est moins cher chez ces guérisseurs traditionnels et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup de gens préfèrent le faire avant tout.

« Avec 2 000 francs burundais, on a droit à une petite quantité de poudre dans la main sur laquelle tu mets quelques gouttes de salive. Le résultat est positif quand la poudre devient rouge et rien ne change quand c’est négatif », ont révélé nos contacts.

Selon ceux qui les fréquentent, ce sont des endroits qui ne font pas peur comme à l’époque des sorciers et des féticheurs. Ils disent qu’ils sont bien accueillis avec des chaises pour attendre leur tour.

Le prix des médicaments varie généralement entre 20 000 à 30 000 francs suivant la gravité des cas, mais il peut aller au-delà.

Le traitement dure entre trois et cinq jours et le tradipraticien juge après un contrôle.

Des médecins contactés à ce sujet confirment cet état de choses.

Ils regrettent toutefois que les gens ne pensent pas d’abord à faire des consultations à l’hôpital pour d’éventuels examens cliniques.

Ils déplorent également le fait qu’il y ait des personnes qui viennent en hospitalisation alors qu’il est trop tard, parce que les médicaments ont entraîné de graves conséquences sur leur état de santé.

Des psychologues témoignent que de tels cas deviennent de plus en plus fréquents. Malheureusement cela entraîne un comportement de méfiance dans la société.

Un autre grand problème est que la personne affectée commence à s’imaginer celui qui serait derrière cet acte parmi ses amis, membres de la famille, collègues, voisins, etc. Cela provoque aussi des actes de vengeance qui vont parfois jusqu’à des assassinats.

En mairie de Bujumbura, ce phénomène d’empoisonnement préoccupe plus d’un et pousse actuellement les gens à développer d’autres comportements pour leur protection.

Beaucoup sont ceux qui ont diminué leurs mouvements dans des cabarets, d’autres préfèrent ne rien prendre lors des fêtes ou même au bureau et cherchent des solutions alternatives.

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Photo : un guérisseur traditionnel africain, DR

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