Les honorables députés et leurs parrains tapis dans l’ombre réclameraient 50.000 dollars chacun pour investir le gouvernement. Saperlipopette! Quelle est donc cette majorité parlementaire qu’il faut payer quand il s’agit de voter des lois importantes?
Gaston Mutamba Lukusa
Nommée le 1er avril, c’est finalement le 11 juin que la Première ministre Judith Suminwa Tuluka pourrait présenter le programme de son gouvernement à l’Assemblée nationale en vue de l’investiture. Mais dans notre pays convoité par tous les Etats voisins et la Chine, on ne sait jamais. Tout peut arriver! La constitution dispose que la composition de l’exécutif tient compte de la représentativité nationale. Avant d’entrer en fonction, le premier ministre présente à l’Assemblée nationale le programme du gouvernement. Lorsque ce programme est approuvé, à la majorité absolue des membres qui composent l’Assemblée nationale, celle-ci investit le gouvernement.
Les inénarrables autorités morales des partis politiques et les députés engendrés et non pas créés par les machines à voter de l’expert ès élection Denis Kadima Kazadi déclarent urbi et orbi qu’il sont frustrés. Ils ne se retrouveraient pas dans le gouvernement. Certaines formations politiques n’ont bénéficié d’aucun poste ministériel tandis que d’autres estiment qu’ils n’ont eu droit qu’à un strapontin. Comme si cela ne suffisait pas la représentativité nationale aurait été foulée au pied. La province du Maniema n’aurait pas été conviée à la grande mangeoire nationale, au Grand Soir! Sapristi!
Ici, l’argent est le nerf de la guerre. D’où le branle-bas de combat. Une partie de la population espérait un gouvernement de moins de 30 ministres comme à l’époque du mobutisme triomphant. Malheureusement, l’équipe actuelle compte 54 ministres contre 57 précédemment. Plus ça change, plus c’est la même chose. Ceci expliquant cela, ce beau monde attend au tournant Judith Suminwa Tuluka avec des gourdins. Stupeur et tremblements! Mais maligne comme tout, elle évite les virages. Elle a préféré rester dans le droit chemin. Comme dit mon ami qui est devenu fou: « la caravane aboie, le chien passe ».
D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, des caucus de l’Assemblée nationale se sont tenus. Des promesses ont été faites aux uns et aux autres sur des compensations. C’est comme le principe d’Archimède: Tout corps plongé dans un liquide subit une poussée verticale vers le haut égale au poids du volume de liquidité déplacé. Il s’agit ici d’argent liquide. Bref, passons! Les honorables députés et leurs parrains tapis dans l’ombre réclameraient 50.000 dollars chacun pour investir le gouvernement. Saperlipopette! Quelle est donc cette majorité parlementaire qu’il faut payer quand il s’agit de voter des lois importantes? Enfer et damnation!
En 2011, à l’époque du kabilisme décadent, les honorables parlementaires avaient réclamé chacun une somme de 50.000 dollars pour voter la révision de la constitution. Ils reçurent finalement chacun 25.000 dollars. Avant, le président de la République était élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n’est pas obtenue au premier tour du scrutin, il est procédé, dans un délai de quinze jours, à un second tour. Depuis, le président de la République est élu à la majorité simple des suffrages exprimés. On est passé de deux tours à un seul. En homme de principes, Joseph Kabila voulait peut-être tricher aux élections présidentielles une fois plutôt que deux! D’après mon ami qui sait tout, selon un sondage mené en avril par le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), 48% de la population croit malgré tout que le pays va dans la bonne direction. Pour GEC, la capacité du gouvernement à répondre aux attentes croissantes de la population, notamment en matière de redevabilité, de sécurité, de stabilité économique et de réduction de la pauvreté, sera cruciale pour maintenir la confiance et l’optimisme observés dans le sondage.
On dit chez nous que la patience ne connaît pas le temps.
GML
