La faiblesse de la monnaie nationale a toujours été provoquée par le déficit budgétaire et l’insuffisance des devises. Comme l’économie est extravertie, il existe un lien mécanique entre la dépréciation de la monnaie nationale et le taux d’inflation. Le pays vit des Importations qu’il faut régler en devises. En dehors des mines, on ne produit presque plus rien localement.
Depuis le début de l’année, le franc congolais perd de la valeur. Le dollar yankee qui se négociait contre 2.000 francs en janvier a grimpé jusqu’à atteindre 2.700 francs pour retomber à 2.450 après la vente des devises par la Banque centrale du Congo. La monnaie nationale fait du yo-yo, ce qui n’est pas bon pour les affaires. Le peuple craint que le dollar n’atteigne bientôt le seuil psychologique de 3.000 francs. Stupeur et tremblements! Pour ceux qui ne le sauraient pas, lors de son lancement, le 30 juin 1998, 1 dollar s’échangeait contre 1,3 francs seulement. Enfer et damnation! Depuis, tout le monde vit au taux du jour. En principe le chien remue la queue, mais ici c’est plutôt la queue ou taux de change qui remue le chien ou économie nationale. Un vrai mal!
Cela rappelle la fable de Jean de La Fontaine intitulée « Les animaux malades de la peste »: Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom). Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. Bref, passons!
La faiblesse de la monnaie nationale a toujours été provoquée par le déficit budgétaire et l’insuffisance des devises. D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, le dollar joue un rôle central dans la vie socio-économique de notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine. Tout le monde compte et rêve en dollars. Chacun a besoin du dollar pour acheter une maison, pour payer les frais des restaurants et des hôtels, les articles des magasins, la dot, les frais médicaux, les enterrements, la télévision, le loyer, le chauffeur, le domestique, les billets d’avion, le minerval, les crédits de communication etc. C’est tout naturellement que leurs prix augmentent quand le franc se déprécie. C’est une sorte d’impôt invisible qui frappe tout le monde indistinctement. Saperlipopette! Dès que le dollar s’apprécie par rapport au franc, il y a réajustement automatique des prix à la hausse. Selon mon ami qui connaît tout, comme l’économie est extravertie, il existe un lien mécanique entre la dépréciation de la monnaie nationale et le taux d’inflation. Le pays vit des Importations qu’il faut régler en devises. En dehors des mines, on ne produit presque plus rien localement. C’est le paradoxe du syndrome hollandais. Comme dit mon ami qui est devenu fou, c’est un pays où tout le monde fait semblant. Les employés font semblant de travailler et les employeurs font semblant de les payer. Enfer et damnation!
Pour stabiliser le taux de change, le gouvernement a décidé le lundi 17 juillet que plus aucun paiement du Trésor ne sera effectué aux guichets de la Banque centrale, que dorénavant les paiements des impôts et des fournisseurs seront effectués en francs, tutti quanti. C’est l’hôpital qui se fout de la charité! Un afflux de francs congolais sur le marché entraine toujours une forte demande de dollars. Il faut juste une bonne programmation financière et de la discipline budgétaire.
Tiens, la Banque centrale du Congo n’est plus indépendante dans la conduite de la politique monétaire! Comme si tout cela ne suffisait pas, revoilà Gentiny Ngobila, le gouverneur de la Ville sur le sentier de la guerre. Après avoir scalpé Godé Mpoy, ancien président de l’Assemblée provinciale, c’est au tour de Gérard Mulumba dit Gecoco, vice-gouverneur, de devenir une victime expiatoire. Bis repetita! Il a eu aussi le toupet de questionner la gestion et la salubrité de la ville de Kinshasa ou ce qu’il en reste. Avant lui, l’ancien vice-gouverneur Néron Mbungu fut « électrocuté » et destitué en avril 2021 pour les mêmes questionnements. La peur s’ajoute à la peur. Enfer et damnation!
On dit chez nous que le mensonge est comme le sable: il est doux quand on s’y couche, mais dur quand on se lève.
GML