
La guerre commerciale pourrait entraîner une instabilité financière et un ralentissement de la croissance mondiale. Selon la Banque centrale du Congo (Notes de conjoncture du 18 avril 2025), la situation économique intérieure est globalement stable. La croissance économique reste soutenue par le dynamisme des industries extractives.

Le 25 avril 2025 le FMI (Fonds monétaire international) a publié une mise à jour de son rapport intitulé « Les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne », avec comme sous-titre » Une reprise interrompue ? » Suivant ce rapport, » Les événements récents ont eu raison de la reprise économique, durement acquise, qui était observée en Afrique subsaharienne. La modification soudaine des perspectives mondiales a assombri l’horizon à court terme de la région et singulièrement compliqué l’élaboration des politiques économiques ». Le document souligne qu’après quatre années de crise, les autorités des pays d’Afrique subsaharienne avaient déjà dû relever un défi de taille en s’efforçant de stabiliser l’économie tout en promouvant les objectifs de développement à long terme dans un contexte où les attentes sociales étaient élevées. Et de poursuivre: « Cette tâche est aujourd’hui rendue encore plus compliquée par un énième choc, sous la forme d’une hausse des coûts d’emprunt mondiaux, d’obstacles supplémentaires limitant les financements extérieurs, d’une contraction de la demande mondiale, d’une baisse des cours de certains produits de base essentiels et d’une accentuation soudaine de l’incertitude économique« . Concernant les projections pour l’Afrique subsaharienne, le FMI prévoit une croissance économique de 4,0% pour l’année 2024 qui devrait ralentir à 3,8% en 2025. Le taux de croissance prévu en RD Congo est de 6,5% en 2024 contre 4,7% en 2025. Selon la Banque centrale du Congo (Notes de conjoncture du 18 avril 2025), la situation économique intérieure est globalement stable, se traduisant notamment par une stabilité de la monnaie nationale sur le marché des changes et le ralentissement du rythme de formation des prix. La croissance économique reste soutenue par le dynamisme des industries extractives. Les réserves internationales se sont situées à 6.640,58 millions de USD, au 16 avril 2025, représentant une couverture de 2,5 mois d’importations des biens et services. Comparativement, certains pays africains subsahariens pourront connaitre un taux de croissance élevé en 2025. Ces pays sont le Sénégal (8,4%), le Rwanda (7,1%), la Guinée (7,1%), le Niger (6,6 %), l’Ethiopie (6,6%), le Bénin (6,5%), la Côte d’Ivoire (6,3%, la Zambie (6,2%),l’Ouganda (6,1%), le Zimbabwe (6,0%). Par suite de l’incertitude créée notamment par la guerre commerciale actuelle, la croissance mondiale devrait chuter à 2,8 % en 2025 et à 3 % en 2026, contre 3,3 % pour ces deux mêmes années dans les projections de janvier 2025, ce qui correspond à une dégradation. Suivant le FMI, ces chiffres sont inférieurs à la moyenne historique de 3,7 % observée entre 2000 et 2019. Dans ces prévisions, la croissance dans les pays avancés devrait s’établir à 1,4 % en 2025. Aux États-Unis, la croissance devrait ralentir à 1,8 % en 2025, soit 0,9% de moins que ce que prévoyaient les prévisions de janvier, une tendance qui s’explique par l’incertitude accrue entourant l’action des pouvoirs publics, la montée des tensions commerciales et le fléchissement de la demande. Dans la zone euro, la croissance devrait s’établir à 0,8% en 2025 contre 0,9% en 2024. La Chine devrait connaître un taux de croissance de 5,0% en 2024 et de 4% en 2025. La croissance dans les pays émergents et les pays en développement pourra être de 4,3% en 2024 et de 3,7% en 2025. Selon le rapport du FMI, « La résilience de nombreux grands pays émergents pourrait être mise à l’épreuve alors que le service de dettes élevées devient plus difficile à une période où les conditions financières mondiales sont défavorables. Un tarissement de l’aide internationale au développement pourrait accentuer la pression sur les pays à faible revenu, les endetter davantage ou les contraindre à procéder à d’importants ajustements budgétaires, ce qui entraînerait des conséquences immédiates sur la croissance et le niveau de vie. Du côté positif, une désescalade des droits de douane et la conclusion de nouveaux accords permettant de clarifier et de stabiliser les politiques commerciales pourraient stimuler la croissance mondiale ». Heureusement, des négociations bilatérales entre les États-Unis et certains pays ont commencé. Et depuis fin avril, les Chinois et les Américains cherchent à entamer des négociations pour parvenir à un accord sur les tarifs douaniers réciproques entre les deux pays.
Gaston Mutamba Lukusa
Leave a Reply