Chers frères et soeurs,
Chers compatriotes!
Après près d’une quinzaine de jours passés à observer, de ma retraite, comment fonctionnent les dirigeants et les membres des coalitions au pouvoir en R.D.C., et ayant constaté que rien, dans tous les messages que vous avez bien voulu m’adresser, ne nous prête à espérer un avenir meilleur et radieux pourtant promis par tous les acteurs politiques en activité, je reviens vers vous pour partager tout juste quelques uns de ces messages…
Afin de permettre, à ceux d’entre nous qui ne les ont pas vus et qui le peuvent, de réfléchir sur l’état déplorable actuel de la nation congolaise et de proposer les voies et moyens de mettre fin à la guerre de l’Est.
Celle-ci, la guerre, à mes yeux, semble de plus en plus nous échapper et, de ce fait, nous ne maîtrisons ni ses paramètres ni ses voies, ses commanditaires, ses meneurs et les dirigeants congolais au pouvoir l’ayant sournoisement engagée et laissée évoluer sous plusieurs formes préjudiciables! Elle appelle encore notre vive attention!
Rien, en effet, ne réussit au Président de la République et à son gouvernement, et c’est triste: aucune réforme n’a été entreprise, aucune initiative engagée n’a fait long feu, les promesses de campagne des uns et des autres sont restées lettres mortes, tandis que le Rwanda et l’Ouganda, plus réalistes et déterminés à assurer leur ancrage dans notre pays en vue de nous dominer, d’exploiter nos ressources et de réaliser leur développement sur notre dos, n’ont jamais été contraints à lâcher prise, sans doute par ignorance et par faiblesse des gouvernants congolais!
Par contre, ce qui se porte bien, et même mieux, ce sont les propos foudroyants des cadres et les actions de rue des jeunesses des partis au pouvoir curieusement opposées les unes aux autres!
C’est à se demander pourquoi s’étaient-ils alliés à l’occasion des élections du 30 décembre 2018?
Juste pour flouer le peuple congolais et freiner notre élan vers notre libération et l’instauration d’une démocratie véritables? Ou encore juste pour nous distraire et paralyser le pays donnant ainsi le temps aux voisins va-t’en guerre, aux criminels, aux mafieux et autres impérialistes de peaufiner leurs plans diaboliques, d’occupation, de pillages de nos ressources naturelles et/ou de balkanisation de la R.D.C.?
Tenez:
Dans la quasi-totalité de vos derniers messages, à moins que je ne me trompe – c’est humain – je n’ai vu que deux sujets ou presque:
- la bonne humeur quant aux poursuites judiciaires qui pourraient être engagées à l’issue des enquêtes entreprises par la justice contre les corrompus et les détourneurs des deniers sociaux et des fonds publics, et
- « la lutte pour le pouvoir »!
Concernant la justice contre les criminels économiques et financiers dénoncés, mais jusqu’ici impunis, que nous appelons tous de tous nos vœux, je n’ai qu’un seul mot de ceux que mes grands-parents lega avaient dans la bouche pour mettre en garde: « Un enfant se réjouit de la grossesse qui emportera sa mère »!
Autrement dit, attention! Ces enquêtes et poursuites judiciaires, si elles sont rigoureusement bien menées, pourront nous surprendre, agréablement ou désagréablement, en allant jusqu’à emporter dans leurs filets des gros gibiers inattendus…
Et quant au deuxième sujet que j’ai entrevu dans vos messages, la lutte des coalisés et des alliés au pouvoir, on peut se demander de quel pouvoir s’agit-il?
La lutte pour rentrer et/ou pour demeurer au pouvoir, c’est la lutte pour accéder au « pouvoir pour le pouvoir »!
Car, je ne peux m’expliquer autrement que le F.C.C. soit en guerre contre le CACH, qu’à l’intérieur du CACH, l’U.D.P.S. soit en guerre contre l’U.N.C., et qu’à l’intérieur de l’U.D.P.S. du président Tshisekedi, le fils Mukoko et les autres combattants soient en guerre contre ceux du tandem Kabund et Kabuya, etc…
Si bien que lors de la commémoration des 38 ans d’âge de l’U.D.P.S., parti au pouvoir, je n’ai pas entendu un discours rassembleur, ni ouvert aux perspectives d’avenir! Mais, des menaces à la démocratie du genre: « j’y suis, j’y reste », « nous sommes au pouvoir, nous y restons »!
Et le « désordre congolais », que je ne cesse de stigmatiser, s’accroît davantage à travers les signatures des contrats de partenariat économique en ce moment où le pouvoir est vacillant et ne maîtrise aucun paramètre du développement!
C’est notamment le cas de ce partenariat conclu entre le gouvernement intérimaire belge, sans aucun pouvoir d’engager la Belgique, qui est simplement chargé d’expédier les affaires courantes, et le gouvernement Tshisekedi-Ilunga en pleine turbulences F.C.C.-CACH.
De même, je ne vois pas d’utilité urgente à conclure des partenariats d’affaires pour le développement de la R.D.C., avant même que la paix n’intervienne.
En particulier, comment le gouvernement Tshisekedi-Ilunga s’est-il décidé de conclure pareils partenariats avec, à titre d’exemple, une firme multinationale américaine sous la houlette de l’Envoyé spécial US de Trump, très connu pour ses positions déterminées en faveur du démembrement de notre pays en ce moment où tous nous redoutons sa balkanisation? N’est-ce pas que l’Envoyé spécial du président américain, en confirmation de son penchant à sa thèse pour le démembrement de la R.D.C., a aussitôt déclaré à qui voulait l’entendre que « la R.D.C. est très grand pour le développer, soulignant au passage qu’il faut donc le balkaniser pour y parvenir »?
Quelqu’un connaît-il un pays au monde que les puissants Américains ont développé?
Par contre, tous les enfants du monde connaissent les pays qu’ils ont détruits…
Comment les Congolais de l’entourage du chef de l’État, parmi lesquels il y a, nous dit-on, des enseignants d’Universités, qui se disent ou se veulent spécialistes ou experts en tout ce qu’il faut faire pour administrer et gouverner le pays, ne voient pas ce qu’il ne faut pas faire, mais qui se fait assidûment dans l’actuelle gouvernance tshisekediste comme cela ne se fait nulle part ailleurs?
Plus étonnant encore, comment la R.D.C., aujourd’hui, sous la démocratie du régime d’anciens opposants à la dictature de Mobutu, s’accommode-t-elle des crimes politiques, financiers et économiques, des violations des droits humains et des peuples et des antivaleurs comme on n’en a jamais vus hier au Zaïre, sous la « dictature mobutiste » qu’ils n’ont cependant jamais eu de cesse à critiquer et à vilipender sans raisons?
Comment le gouvernement Tshisekedi-Ilunga s’est-il laissé prendre au piège des « Banyarwanda » en autorisant la tenue d’un « forum intra-communautaire », une réunion subversive en quelque sorte, de la « Tutsi power » à Kinshasa, eux dont nous savons qu’ils s’activent imperturbablement à planter chez nous en R.D.C. le décor du « communautarisme » dont personne dans le monde moderne, en tout cas pas mes savants-collègues philosophes, ne veut entendre parler dans les universités occidentales?
Comment des gens sensés peuvent-ils continuer à croire aux fallacieuses et mensongères proclamations de la volonté de paix des « banyamulenge », un peuplade fictif qui, comme je l’ai récemment démontré, n’a jamais existé sous l’État indépendant du Congo, ni sous le Congo-Belge, ni encore moins sous la R.D.C. et surtout pas au Zaïre? Un peuplade qui n’a jamais formulé la moindre demande de pardon pour tant de destructions, de crimes et d’atrocités qu’ils nous ont infligés et qu’ils ne sont pas décidés à arrêter?
Pourquoi le pouvoir congolais issu des armes et de la démocratie kabilistes se fait-il si malvoyant, si malentendant et si complaisant à l’égard des fossoyeurs de notre pays?
Pourquoi ce pouvoir n’écoute-t-il pas les cris et la voix du peuple pour que nous puissions enfin espérer rebâtir véritablement un État de droit dans notre pays, un État qui puisse répondre aux attentes de notre peuple au lieu de continuer à œuvrer toujours, depuis qu’il est là, à agir pour la satisfaction des intérêts étrangers?
Ne sait-il pas que l’État de droit dont veut notre peuple doit être plus protecteur de la population congolaise, de l’intégrité de notre territoire national ainsi que des droits, des intérêts, des valeurs culturelles et des ressources du Congo et des Congolais?
Espère-t-il se réveiller quand il sera trop tard?
Message du 20 février 2020 au peuple congolais
Le Vieux,
Dr Mukulumanya wa N’Gate Zenda.