La RD Congo a conclu avec succès la dernière revue du programme avec le FMI

Les conditions de vie de la population n’ont pas changé malgré le programme du FMI. Le chômage reste élevé. L’eau potable et l’électricité demeurent des denrées rares. Le FMI recommande de faire avancer les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, de renforcer les dispositifs de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et d’améliorer le climat des affaires, pour soutenir le développement du secteur privé.

Gaston Mutamba Lukusa

Dans un communiqué daté du 3 juillet, le Conseil d’administration du FMI (Fonds monétaire international) annonce urbi et orbi que la RD Congo a achevé la sixième et dernière revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Elle a permis le décaissement de 152,2 millions de DTS (environ 224,7 millions de dollars) pour soutenir les besoins de balance des paiements. Le total des décaissements à ce jour est de 1,066 milliards de DTS (environ 1,573 milliards de dollars). C’est une très bonne chose même s’il paraît que c’est moins que les sommes détournées du Trésor public. Sapristi!

Le FMI affirme que le taux de croissance du PIB reste élevé grâce aux mines. De même, les réserves de change se sont accrues. L’inflation qui est actuellement élevée, pourrait diminuer en fin d’année. Tout va très bien Madame la Marquise! Le FMI recommande de faire avancer les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, de renforcer les dispositifs de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et d’améliorer le climat des affaires, pour soutenir le développement du secteur privé. Suivant mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, les conditions de vie de la population n’ont pas changé malgré le programme du FMI. Le chômage reste élevé. L’eau potable et l’électricité demeurent des denrées rares. Les routes sont défoncées. Les prix prennent l’ascenseur tandis que le pouvoir d’achat des familles prend les escaliers.

Et comme si cela ne suffisait pas, la dette envers le FMI a augmenté. Enfer et damnation! Tiens, Lénine disait que les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. Ceci n’expliquant pas cela, des programmes d’ajustement ont été conclus depuis des années pour corriger les déséquilibres de la balance des paiements, stabiliser le taux de change et lutter contre l’inflation. Notre pays convoité par tous les Etats voisins et la Chine a même pu bénéficier des rééchelonnements de sa dette extérieure. Cependant ces programmes n’ont jamais été conduits jusqu’à leur terme. Ils ont été interrompus pour cause du non-respect des critères de performances. Il n’y a eu aucune volonté politique pour imposer les réformes. D’ailleurs, la RD Congo est régulièrement classée parmi les plus mal gouvernés au monde. La discipline budgétaire, la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat et la mise en place des mesures d’austérité sont mal considérées par les dirigeants, car ne répondant pas aux intérêts immédiats. C’est ainsi que le maréchal Mobutu s’écria: « on ne mange pas la rigueur » quand il fut question de réduire sa dotation budgétaire.

Ces programmes ne rencontrent pas non plus l’adhésion populaire. Autant ils sont rejetés par des politiciens autant ils le sont par la société civile. Et à la moindre escarmouche, ce sont des émeutes comme actuellement au Kenya. Il est reproché au FMI de violer la souveraineté nationale, de prôner l’austérité et le renoncement aux dépenses à caractère social. Stupeur et tremblements! D’après mon ami qui est devenu fou, le FMI n’a jamais développé un pays. La Banque mondiale est la femme du FMI. Ils complotent ensemble. Saperlipopette! Suivant mon ami qui sait tout, seuls des pays sérieux avec des gouvernants honnêtes ont pu se développer grâce au FMI et la Banque mondiale. Ces deux institutions qui sont voisines sont situées à Washington DC. Il faut être membre du FMI pour adhérer à la Banque mondiale. Chacune informe l’autre des activités et des programmes. Elles tiennent aussi des assemblées annuelles conjointes.

On dit chez nous que quand une chèvre disparaît, le fumet de la sauce du voisin devient suspect.

GML