Kinshasa : La circulation routière devient compliquée

Il y a quatre semaines, le gouvernement annonça, urbi et orbi avoir trouvé une solution miracle pour régler la question des embouteillages de Kinshasa. C’était comme l’œuf de Christophe Colomb, il fallait donc juste y songer ! Le gouverneur de la Ville, Daniel Bumba, qui n’était pas dormant comme le prétendent beaucoup de méchantes langues ainsi que les autorités politiques décrétèrent que dorénavant il y aura circulation routière à sens unique et alternée sur certaines artères de 5H00 à 10H00 et de 15H00 à 21H00. Pour démontrer leur détermination, le premier jour il y eut une cohorte de policiers, d’agents de la Commission nationale des préventions routières et la police militaire pour faire respecter les bandes dédiées. Ce fut aussitôt le chaos ! Ils avaient ouvert la boite de Pandore. Enfer et damnation ! D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, il est difficile aujourd’hui de se mouvoir. Il faut parfois trois à quatre heures pour parcourir en voiture six kilomètres. Ceux qui marchent à pied vont plus vite. Stupeur et tremblements ! Mais, pourquoi ne pas utiliser les trottinettes électriques ?  Là, attention aux embuscades des kuluna (bandits) ! Bref, passons ! Ceux qui ont la vessie fragile ou un problème de prostate, circulent en voiture avec des bouteilles en plastique de 1,5 litres. A la moindre escarmouche, ils pissent dans la bouteille. Ceux qui souffrent d’intoxication alimentaire peuvent s’aventurer à leurs dépens sur les routes. Enfer et damnation ! Pour arriver à l’heure au boulot ou déposer les enfants à l’école, certains se lèvent à quatre heures du matin ! Ce mal que sont les embouteillages, touche tout le monde ne disposant pas d’une escorte armée pour se frayer un chemin.  Rien d’étonnant dès lors que nos députés nationaux s’en mêlent, eux qui se préoccupent avant tout de leur sort. Ceci expliquant cela, Ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Ils ont créé une commission pour accompagner Daniel Bumba Lubaki dans sa lutte contre l’insalubrité, les constructions anarchiques et les embouteillages. Des mesures fortes seront prises contre les embouteillages et les constructions anarchiques qui provoquent des inondations et des drames humains. Nous attendons la suite… Aucun égout n’a été construit depuis 1960, année où le Congo acquit son indépendance sans atermoiements funestes ni précipitation inconsidérée. Et pourtant dès 3.200 ans avant J.C., les Sumériens construisaient des égouts dans leurs cités. Le gouverneur de Kinshasa projette de construire 500 kilomètres de routes chaque année, avec un objectif de 2.000 kilomètres sur cinq ans. En février 2025, 62 kilomètres de voirie prioritaire seraient livrés. Mon ami qui est devenu fou se demande comment il va  faire, alors qu’il peine à payer chaque mois les ministres provinciaux et le personnel de l’Hôtel de ville. Saperlipopette ! D’après mon ami qui sait tout, la ville de Kinshasa ou ce qu’il en reste s’étend sur environ 9.965 km². Il y a près de 8 millions de véhicules en circulation. Cela inclut tous types de véhicules, à savoir les voitures, les motos, les camions, les pousse-pousse. Face à ceci, il y aurait seulement 3.600 km des voiries dont 700 km revêtus mais en délabrement et 2.900 km en terre battue, sablonneuse et poussiéreuse. Le problème vient de là. Pourquoi ne pas mettre en place un péage comme à New York pour accéder au centre-ville. La tarification de la congestion routière a New York a un impact sur tout conducteur entrant dans ce qu’on appelle le Central Business District.  Les véhicules de tourisme sont facturés 15 $, les camions 24 $ ou 36 $ selon la puissance et les motos 7,50 $. Cela pousse les citoyens à emprunter les transports en commun comme il y en a. On dit chez nous que la patience ne connaît pas le temps.

GML

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