
Lundi 17 mars 2005. Anticipant les sanctions de l’UE de quelques heures, le président Paul Kagame a annoncé la rupture des relations diplomatiques entre son pays et le Royaume de Belgique, l’ancienne puissance tutélaire. Une première! En février dernier, le dirigeant rwandais avait « suspendu » (sic!) l’aide au développement belge. Dans une déclaration à la presse, ce lundi, le chef de la diplomatie belge, Maxime Prévot, a annoncé la « suppression » pure et simple de cette assistance avant d’appliquer la réciprocité à l’égard des diplomates rwandais. Le Namurois parait décidé à croiser le fer avec le maître de Kigali. On apprenait, dans la soirée, que l’AFC/M23 a décommandé la participation de ses membres aux pourparlers de Luanda débutant mardi 18 mars.
Lundi 17 mars, le Rwanda a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique. D’aucuns y voient un geste fort qui s’inscrit dans une longue série de tensions entre les deux pays. Un avis atténué par d’autres. Pour ceux-ci, le leader rwandais serait en plein désarroi. Kigali accuse Bruxelles de « prendre parti » pour Kinshasa et d’avoir soutenu la RDC bien avant et pendant la crise actuelle. Les relations entre le Rwanda et la Belgique étaient déjà au plus bas, avec la suspension, en février 2025, de la coopération au développement. Une mesure qui soulignait la frustration du chef de l’Etat rwandais face à ce qu’il appelle une « campagne agressive » menée par la Belgique contre son pays.
Les racines profondes de cette rupture
Les tensions actuelles entre le Rwanda et la Belgique ne constituent pas un simple incident diplomatique. Elles s’inscrivent dans un contexte historique marqué par des relations complexes, influencées par des événements du passé, notamment la période coloniale et ses lourdes conséquences pour la région. La Belgique, en tant qu’ancienne puissance coloniale en RDC, a longtemps été perçue par certains pays de la région, dont le Rwanda, comme un acteur ambivalent et parfois partial dans les affaires congolaises. Depuis la chute de Mobutu, la Belgique, à travers l’Union Européenne, a soutenu des initiatives de paix en RDC, mais ce soutien est souvent perçu comme une forme d’ingérence.
Les conséquences d’une rupture
La rupture des relations diplomatiques entre le Rwanda et la Belgique pourrait avoir des implications bien au-delà des deux pays. Le Royaume, membre fondateur de l’Union Européenne, a soutenu la RDC dans sa lutte contre les groupes armés, notamment le M23, appuyé par Kigali. En fait, Bruxelles n’a fait que rappeler les dirigeants rwandais au respect du droit international. A savoir notamment, le respect de l’intangibilité des frontières et de l’intégrité du territoire. Le gouvernement rwandais, dans son communiqué, dénonce ce qu’il considère comme une « déstabilisation » orchestrée par la Belgique et ses alliés. Cette rupture, bien que symbolique, pourrait avoir des répercussions sur la stabilité régionale. La situation sécuritaire dans l’est de la RDC, notamment dans les deux provinces du Kivu, reste incertaine. Il faut craindre que cette querelle diplomatique rwando-belge complique la recherche d’une solution pacifique au conflit. L’AFC/M23 a déjà annulé le voyage de ses délégués à Luanda. Et ce en réaction, dit-on, aux sanctions de l’UE à l’encontre des membres de la « rébellion ».
Lundi 17 mars 2025, l’Union Européenne a frappé un nouveau coup contre le Rwanda en imposant des sanctions ciblées contre plusieurs responsables du M23 et des membres de l’armée rwandaise accusés de soutenir ce groupe rebelle. La liste des sanctions, qui inclut des personnalités clés du M23 et des figures militaires rwandaises, envoie un signal fort à l’oligarchie au pouvoir: la pression internationale sur le Rwanda, à travers l’UE, ne cesse de se renforcer. Le climat de méfiance et de confrontation ne cesse de croître, et cette situation semble se diriger vers un isolement diplomatique de plus en plus prononcé du Rwanda.
La diplomatie de la RDC et la montée des tensions
Il est difficile d’ignorer l’impact de la diplomatie congolaise dans cette montée des tensions. La RDC, sous l’impulsion de son gouvernement, a intensifié ses démarches diplomatiques pour dénoncer ce qu’il perçoit comme une ingérence rwandaise dans ses affaires internes. La question du M23, soutenu selon Kinshasa par le Rwanda, reste au cœur des différends entre les deux pays. Depuis 2021, la RDC n’a cessé de chercher à rallier ses partenaires internationaux, dont la Belgique et l’Union Européenne, dans la condamnation du Rwanda.
La diplomatie de la RDC a été particulièrement active dans les forums internationaux, cherchant à obtenir des sanctions contre le Rwanda et ses alliés. Ces efforts ont trouvé un écho favorable au sein de l’UE, ce qui a conduit à des sanctions économiques et diplomatiques contre des figures du gouvernement rwandais et des membres du M23. Kigali, perçu comme un acteur clé dans la crise à l’est de la RDC, voit dans ces mesures une forme d’isolement croissant et un défi à son influence régionale.
Le discours virulent du président Paul Kagame, récemment prononcé à Kigali, ne fait que confirmer cette dynamique de confrontation. Kagame a réaffirmé que le Rwanda n’accepterait pas de se laisser dicter sa conduite par des puissances étrangères, se plaçant en défenseur de la souveraineté nationale et du respect mutuel. Le Rwanda semble se préparer à un isolement diplomatique croissant, mais peut-être aussi à une confrontation prolongée avec ses voisins et avec la communauté internationale.
Un isolement diplomatique qui pourrait durer
L’histoire diplomatique de la région des Grands Lacs est marquée par des ruptures et des tensions similaires, notamment entre les anciennes puissances coloniales et les pays qui luttent pour défendre leur souveraineté. Le Rwanda, qui a longtemps été perçu comme un modèle de gouvernance dans la région, se trouve aujourd’hui confronté à une situation où ses actions en RDC sont devenues un obstacle majeur à ses relations diplomatiques, non seulement avec la Belgique, mais aussi avec d’autres acteurs internationaux.
La question qui se pose est la suivante: cet isolement diplomatique est-il le prix à payer pour protéger ses intérêts dans la région? Le Rwanda, qui a toujours prôné une politique de non-ingérence et de défense de ses frontières, semble déterminé à préserver sa position, quitte à s’aliéner la Belgique et d’autres alliés potentiels.
Cependant, la situation reste incertaine. L’histoire a montré que les relations diplomatiques, aussi tendues soient-elles, peuvent se rétablir avec le temps, surtout lorsque des intérêts communs apparaissent. Mais, à court terme, cette rupture est un nouvel obstacle dans la quête de paix et de stabilité dans une région des Grands Lacs déjà éprouvée par les conflits.
Obed Kakule Vitangi
La fuite en avant de Kagame est un signe de sa nervosité. Il a tellement renchéri le prix du génocide à tel point que les acheteurs se sont rendu compte de la supercherie. Ceux qui ne comprennent pas la l’emprise du Rwanda sur le fameux M23 doivent se rendre à l’évidence. Le prétexte avance par Naanga et compagnie pour boycotter les négociations de Luanda ne trompe personne. L’ordre est venu de Kigali leur demandant de ne pas effectuer le déplacement. Les sanctions européennes n’ont rien à y voir d’autant plus que lors du déplacement du Ministre Rwandais des affaires étrangères à Bruxelles, les responsables européens qu’il rencontré lui ont bien dit que les sanctions allaient tomber le lundi 17 mars. Pourquoi n’ont ils pas décidé de boycotter à ce moment là ? Tshisekedi avait raison de dire que le M23 est une marionnette, une girouette entre les mains de Kagame. La question qu’il faut se poser est celle de savoir cequi va se passer maintenant. La résolution 2773 du conseil de sécurité est claire: le Rwanda doit retirer ses troupes du territoire congolais sans condition. Dos au mur, Kagame s’agite. Son isolement va coûter cher au Rwanda qui vit d’aumône et d’expédients. A force de tirer sur la corde, il finit par rompre.
Cher Obed Kakule,
Rever est toujours gratuit…Si les sanctions de l’UE, et meme des USA, valaint leur pesant, l’Ukraine serait aujourd’hui libre de l’agression Russe. Mais helas… Au moins Zalensky affiche le courage de se presenter au front y consoler ses braves troupes. Le klepto-regime « udefesse » dont chef de file (poltron connu) et jouisseur dansait au mariage de sa niece a Bxlles et se tapait un weekend a Davos pour $440,000 en frais d’hotel tandis que Goma tombait, ne peut pas compter sur ces maigres sanctions pour reprendre Bunangana, Goma et/ ou Bukavu. Les sanctions contre le « petit » Rwanda ne combleront jamais l’incompetence notoire au sommet de la RDC. Entre temps, aux abois, votre jouisseur est seul a Luanda. Les M23 n’etant pas du tout en hate d’aller se faire rouler dans la farine a Luanda !