Devant la perspective de céder le pouvoir d’Etat « au nouveau président élu » le 19 décembre prochain, « Joseph Kabila » a perdu la tête. Il est devenu fou au point de vouloir « burundiser » le Congo-Kinshasa. Le Burundais Pierre Nkurunziza lui sert désormais de modèle de référence.
Comme au Burundi, le locataire du Palais de la nation et ses sbires ont commencé par s’en prendre aux biens. Si rien n’est fait pour « stopper », par tous les moyens, cette folie furieuse, demain ce sera trop tard. Tueur froid aux mains propres, l’homme aura passé à la phase suivante. Une phase qui sera émaillée par des assassinats ciblés, maquillés en « crimes crapuleux ».
Il ne fait plus l’ombre d’un doute que des représentants des forces politiques et sociales sont dans le viseur des séides du pouvoir kabiliste.
Et pourtant. Ces acteurs sociopolitiques ne posent que deux exigences pour le moins nobles: le respect de la Constitution et des délais légaux pour le processus électoral. Rien de plus.
Lors de la promulgation de loi fondamentale en vigueur un certain 18 février 2006, « Joseph Kabila » avait annoncé « la fin de la récréation ». D’aucuns avaient cru, à tort, que l’ex-Zaïre faisait enfin son entrée dans le petit cercle des nations respectueuses de l’Etat de droit.
Lors de son investiture le 9 décembre 2006 et le 20 décembre 2011, « Joseph Kabila » avait fait mieux en jurant « devant Dieu et la nation d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République ». Quid de cet engagement solennel? Quid de l’apolitisme de la police et de l’armée proclamé dans la Charte suprême?
On apprenait, le mardi 26 avril, que le siège, à Lubumbashi, de l’Union des nationalistes et des fédéralistes (UNADEF), une formation politique dirigée par Christian Mwando, a été saccagé dans la nuit du lundi 25 avril avant d’être incendié le lendemain.
C’est un acte de terrorisme d’Etat qui porte la signature des barbouzes au service exclusif d’un « Joseph Kabila » qui prend de plus en plus la posture d’un chef d’Etat voyou. A preuves?
L’ex-patron de la police nationale John Numbi Banza Tambo, le suspect numéro 1 dans l’assassinat de Floribert Chebeya et la disparition de Fidèle Bazana, a « repris du service » dans l’ancienne province du Katanga en général et dans le Haut Katanga en particulier. L’homme est réputé pour ses « méthodes expéditives ». Certains pourraient rétorquer que Numbi bénéficie de la présomption d’innocence. Pourquoi pas? Reste que la clameur populaire continue à retentir.
Selon certaines indiscrétions, « Joseph Kabila » a fait appel à l’ex-chef milicien Kyungu Mutanga, alias « Gédéon ». Celui-ci s’est évadé le 7 septembre 2011 de la prison de « haute sécurité » de la Kasapa manifestement avec la complicité des autorités tant au niveau national que provincial. Le fugitif serait en possession d’un « talkie walkie » branché sur la fréquence de la garde prétorienne de « Kabila ». Devrait-on parler de recel de malfaiteurs? Dis-moi qui tu hantes…
C’est le lieu de dénoncer le carriérisme autant que l’inertie qu’affiche le Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Celui-ci se tait pendant que la « maison Congo » brûle. « Mapon » se garde de faire des vagues de peur de mettre en péril son poste ainsi que les privilèges y afférents. L’article 91 est sans équivoque dans ses alinéas 2 et 4: « Le gouvernement conduit la politique de la Nation ». « Le gouvernement dispose de l’administration publique, des forces armées, de la police nationale et des services de sécurité ».
Jusqu’à quand le très falot « chef » du gouvernement congolais va-t-il assumer ses responsabilités pendant que « Joseph Kabila » a transformé la force publique en milice de la « majorité présidentielle »? Jusqu’à quand Matata va se comporter en observateur passif pendant que le « raïs » menace la paix et la sécurité dans le pays?
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire « Jeune Afrique » n°2115 du 24 au 30 juillet 2001, « Joseph Kabila » déclarait ces mots: « (…). Nous, nous nous sommes battus contre lui (Ndlr: Mobutu) les armes à la main, au péril de notre vie ». Le « Congo libéré » serait-il considéré comme un « butin de guerre » par « Joseph Kabila » et les initiateurs de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL)?
Les Congolais doivent se lever pour faire échec à la « burundisation » lente mais sûre de leur pays. Alarmisme? Nullement! Le 19 décembre prochain devient une date trop loin. Il y a urgence de mettre fin au cirque tragique qui se déroule au sommet de l’Etat…
Baudouin Amba Wetshi