L’un des Treize Parlementaires Signataires de la « Lettre Ouverte adressée le 1er nombre 1980 au Président Mobutu »
Les Grands Peuples
Les Grands Peuples, à travers le Monde entier, honorent les Meilleurs d’entre eux et perpétuent pour l’Eternité leurs Mémoires, leurs Souvenirs et leurs Hauts Faits par l’édification des Monuments, des Mémoriaux et des Stèles pour eux; l’octroi de leurs Noms aux Universités, aux Complexes scolaires, aux Sites, aux Hôpitaux, aux Bâtiments, aux Quartiers, aux Communes, aux Boulevards, aux Avenues, aux Ronds-points, aux Grand-places et aux Cimetières; l’organisation des Cérémonies commémoratives en leurs noms les jours qui leur sont dédiés par toute la Nation, la proclamation des jours fériés en leur honneur, l’enseignement de leurs Hauts Faits aux jeunes dans les écoles, la publication des livres et des articles sur leurs biographies…
Ces Héros ainsi honorés s’illustrent dans différents domaines de la vie nationale: découvertes scientifiques; engagement exemplaire dans le combat politique, démocratique, social, écologique et humanitaire; sports, publication des livres, triomphe face à une crise, à une tragédie, à une guerre, à une maladie, mort au combat, victimes de la guerre, martyrs pour une cause noble et juste, meilleur leadership, meilleure gouvernance, victoire contre la corruption, victoire contre les détournements des deniers publics, victoire contre l’impunité des criminels, victoire militaire, personnel de santé, personnel de sauvetage…
Ces actes qui consistent à honorer les Héros et les Martyrs font partie des mécanismes, des procédures et des moyens mis en œuvre par les différentes sociétés pour donner aux jeunes générations la boussole, les modèles, les références, les repères… à suivre. Et ces actes forgent, dans le peuple, le patriotisme, l’identité culturelle, la conscience historique, l’unité, la solidarité nationale…
A notre tour, nous nous acquittons, ce jour, de notre devoir de mémoire, d’hommage, d’humilité, de reconnaissance et de gratitude envers:
- L’Honorable Gabriel Mugaruka, l’un des Meilleurs d’entre nous, Signataire de la « Lettre Ouverte des Treize Parlementaires adressée le 1er novembre 1980 à Mobutu »;
- Tous les Treize Parlementaires qui, par la Lettre Ouverte, ont été les Initiateurs du Mouvement d’Opposition politique démocratique contre le régime tyrannique de Mobutu et la mégestion du Pays par le MPR Parti-Etat;
- Tous les Fondateurs, Co-Fondateurs et Pionniers de l’UDPS qui ont créé, le 15 février 1982, « l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social », en sigle UDPS, en tant qu’un parti politique d’Opposition démocratique structuré et organisé contre le MPR Parti-Etat;
- Tous les Cadres qui ont assumé des responsabilités au sein de l’UDPS aussi bien au sein de la Direction Politique qu’au sein des Cellules, des Sections, des Représentations et des Fédérations (à intérieur du Pays et dans la Diaspora Congolaise);
- Tous les Membres, tous les Héros et tous les Martyrs de l’UDPS (Membres et Martyrs connus et inconnus) qui ont refusé de trahir la Vision et l’Idéal de l’UDPS; de se décourager et de courber l’échine face à la répression impitoyable et sanglante (les assassinats politiques, les massacres de masse, les arrestations, les emprisonnements, les relégations, les bannissements, les tortures, les expropriations extrajudiciaires, les traitements, cruels, inhumains et dégradants): ils sont allés jusqu’au sacrifice suprême de leur vie pour le triomphe de notre Cause noble et juste et ils sont tombés avec dignité et honneur sur le champ de la bataille, tête haute, imperturbablement dressée en avant, et tenant entre leurs mains le Flambeau de notre Combat politique, le Drapeau de l’UDPS et le Drapeau de la Patrie;
- Tous les 2.850 Délégués à la Conférence Nationale Souveraine (CNS, 7 août 1991 – 6 décembre 1992);
- Enfin le Combattant Inconnu de l’UDPS et du Peuple Congolais: il représente ces membres de l’UDPS et tous nos Compatriotes qui ont intériorisé la Vision de l’UDPS et du Progrès; se sont engagés publiquement ou dans la discrétion, le secret et le silence dans le Combat politique pour le Changement démocratique. Nombreux d’entre eux ne se sont jamais affichés publiquement comme étant des membres de l’UDPS. Leurs noms ne figurent pas dans les Annales officielles de l’UDPS. Certains parmi eux ont été victimes de la répression sous toutes ses différentes formes (publique et brutale, ou insidieuse, subtile et masquée; perte d’emploi, blocage du salaire, renvoi de l’université, devenir un handicapé, perte de la vie… Le Soldat inconnu de l’UDPS les représente tous par et grâce à son anonymat.
Revenons à la Lettre Ouverte dont l’Honorable Gabriel Biriganine a été l’un des Treize Signataires
Même dans un conte de fée, personne n’aurait pu imaginer le meilleur scénario que celui qui a marqué la conscience patriotique et démocratique, le courage, la détermination, la bravoure, la maîtrise de l’histoire nationale et l’abnégation des Treize Parlementaires Signataires de la Lettre Ouverte.
Cette Lettre a été la première analyse critique, rigoureuse et publique de l’ensemble du système politique du MPR et de ses méfaits. Elle se termine par dix propositions faites à Mobutu pour démocratiser le système, dix propositions qui sont un résumé d’un projet de société démocratique national moderne.
La Lettre Ouverte fut un acte de défi et d’héroïsme exceptionnels. Nombreux Congolais et étrangers n’hésitèrent pas à qualifier de suicidaire l’acte posé par les Treize Parlementaires car la Lettre Ouverte fut écrite et adressée au Président Mobutu le 1er novembre 1980, c’est-à-dire:
- Avant la Perestroïka (c’est-à-dire avant le Vent venu de l’Est); le nom donné aux réformes économiques et sociales menées par le président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev en Union soviétique d’avril 1985 à décembre 1991, selon trois axes prioritaires respectivement économique, social et éthique: l’accélération, la démocratisation et la transparence. Le mot signifie en russe « reconstruction », « restructuration ».
- En pleine Guerre Froide: époque où le Président Mobutu et son régime bénéficiaient encore du soutien massif multilatéral et bilatéral de tous les pays occidentaux pour préserver en RDC (l’un des Géants d’Afrique et du Monde) les intérêts et l’influence des Occidentaux face au Bloc Communiste.
- Au moment où le Guide Mobutu était encore au sommet de sa gloire et de sa puissance; le Maréchal disposait des droits absolus et illimités y compris sur la vie ou sur la mort de tous les Congolais; tous les Congolais tremblaient devant un Mobutu déifié, rampaient devant lui et dansaient pour lui.
- Toute la Classe politique congolaise était à genoux devant Mobutu; le Parti-Etat MPR avait réussi à consacrer la polarisation extrême de tout pouvoir et le monopole de tout discours politique, avec Kinshasa comme point culminant de l’Etat-Spectacle: La Lettre Ouverte a été écrite et adressée au Président Fondateur au moment où le Parti Unique était le Lieu de l’envoûtement collectif par la prestidigitation d’une « animation politique » faite de rassemblements hystériques et vertigineux.
- Par sa qualité littéraire, sa cohérence, son contenu qui embrasse l’ensemble des secteurs de la vie nationale et sa valeur politique, cette Lettre reste un Document politique inégalé conçu et écrit par un Groupe politique de l’Elite Congolaise et a réhabilité l’Elite nationale congolaise.
La Création de l’UDPS
La dynamique exponentielle déclenchée par les Treize Parlementaires a produit, malgré une répression impitoyable et sanglante, un effet contraire à celui auquel Mobutu et ses collaborateurs s’attendaient: la participation, de 1980 à 1982, à ce Combat héroïque, des Fondateurs, Co-Fondateurs, Pionniers, Cadres et Membres de l’UDPS qui, ensemble, ont créé, le 15 février 1982, un parti politique d’Opposition démocratique structuré et organisé dénommé « l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social », en sigle UDPS.
Le Discours historique de Mobutu le 24 avril 1990
L’adhésion massive du Peuple à ce Combat qui dura dix ans en clandestinité (1er novembre 1980 – 24 avril 1990) a contraint Mobutu à prononcer, le 24 avril 1990, un discours historique dans lequel il a annoncé trois décisions:
- L’abolition du MPR Parti-Etat et de son rôle dirigeant, et la transformation du MPR en un fait privé;
- Sa démission de la Présidence du MPR et de facto, sans s’en rendre compte et sans l’annoncer publiquement et officiellement, sa démission corollaire de la Présidence de la République, car selon sa propre constitution, il fallait être le Président du MPR Parti-Etat pour être de facto le Président de la République;
- L’instauration du pluralisme politique et syndical.
La Conférence Nationale Souveraine (CNS, 7 août 1991 – 6 décembre 1992)
- Ils firent la relecture de toute l’histoire du Congo;
- Ils analysèrent en profondeur toute la situation du pays;
- Ils diagnostiquèrent l’origine, la nature de la crise congolaise, sa cause principale, ses métastases dans l’ensemble de notre Société;
- Ils nous réconcilièrent avec tous nos Anciens, nos Héros et nos Martyrs car ils revalorisèrent, en les intégrant dans une synthèse supérieure, tous les Acquis positifs obtenus par notre Peuple dans sa lutte depuis l’esclavage jusqu’en 1992;
- Ils léguèrent à la postérité, à travers les Actes de la CNS, les Fondements d’un Etat de droit démocratique moderne et prospère, c’est-à-dire la Réponse appropriée à la quête fondamentale de notre Peuple, la Solution définitive et durable à la Tragédie congolaise; ces Actes de la CNS sont toujours très actuels.
06 01 2023.
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Dr François Tshipamba Mpuila
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