Monsieur Hervé Matundu, 22 ans, élève de la 6ème année des humanités pédagogiques a eu ses membres y compris le testicule broyés, samedi 20 février 2021 vers 13 heures à la suite d’un accident causé par le bus n° 2261 AG/01 appartenant à la société ex-la Congolaise des Hydrocarbures (COHYDRO), devenue depuis 2017, Société nationale des hydrocarbures, en sigle Sonahydroc et conduit par un de ses agents, monsieur Jo Ilunga non autrement identifié actuellement en détention à la prison centrale de Makala.
Cet accident dont plusieurs personnes ont fait le témoignage a malheureusement conduit le même jour vers 23 heures au décès de la victime après moult tentatives pour sauver la vie de cette dernière dans beaucoup de centres de santé et hôpitaux par les membres de famille et proches de la victime.
Le parquet de Kinkole saisi peu après l’accident a instruit le dossier et des témoins ont été invités et entendus. Curieusement, le magistrat instructeur du dossier ne parviendra pas à boucler l’instruction du dossier suite à un procès-verbal reçu d’un officier de police judiciaire qui n’aurait même pas selon la famille été présent lors de l’accident. Ledit PV de cet OPJ prétendait que c’était un autre véhicule, sans pourtant l’identifier, qui aurait écrasé la victime. Malgré cette contradiction, le parquet de Kinkole a demandé à Sonahydroc d’enterrer le corps de Hervé d’abord. Pour passer outre cette demande du magistrat, le dossier sera transmis, sous RMP 5101/PGD 233/PMA/2021 à la 4ème rue Limete où le conducteur de Sonahydroc, auteur de l’accident mortel aurait un proche pour le tirer des démêlés judiciaires.
Tout semble être mis en place pour que Sonahydroc soit déchargée de l’affaire avec la libération de la prison du conducteur de son véhicule aux fins de ne procéder ni à l’enterrement du corps de la victime ni au dédommagement de sa famille pour tous les préjudices subis.
La VSV informée de cette violation des droits humains notamment le droit à la vie, à la sécurité et à l’intégrité physique a saisi depuis début mai 2021, plusieurs autorités de la RDCongo et la société Sonahydroc pour que ce dossier apparemment torpillé par celle-ci soit traité en toute impartialité et indépendance par la justice congolaise.
La VSV demande à Sonahydroc de prendre ses responsabilités pour:
- L’enterrement du corps de la victime qui traine et moisit à la morgue de l’hôpital St Joseph de Limete depuis plus de trois (3) mois car sa famille démunie ne dispose pas des moyens financiers pour l’enterrer dignement;
- Le dédommagement de la famille pour tous les préjudices subis.
In fine, la VSV demande à la société Sonahydroc de cesser avec toutes les manœuvres visant à la dédouaner de cette affaire. L’Etat de droit, c’est aussi le droit d’une victime à la réparation pour toute violation des droits humains lui infligée par une personne, un groupe de personnes, une société.
Fait à Kinshasa, le 10 juin 2021.
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)