Grève des professionnels de santé: L’Etat congolais responsable des souffrances indicibles des malades

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime sa vive désapprobation contre l’insouciance de l’Etat rdcongolais et observe avec moult inquiétudes la radicalisation de la grève amorcée dans les hôpitaux publics par les professionnels et administratifs de santé depuis lundi 28 août 2017 mettant ainsi un terme au service minimum garanti dans les hôpitaux publics depuis le 21 juillet 2017.

Ladite radicalisation est consécutive au non respect des revendications légitimes de la catégorie socioprofessionnelle sus évoquée dont entre autres l’indexation des salaires au taux budgétaire de mille quatre vingt cinq (1.425) Francs Congolais (FC) pour un (1) dollar ($) américain, l’application du taux de référence de la prime de risque des médecins décidée en octobre 2004 par le gouvernement 1+4, la planification de l’engagement des jeunes médecins, la promotion en grade des professionnels et administratifs de santé, l’amélioration de paiement des professionnels et administratifs de santé, le paiement de 3.865 médecins qui ne touchent ni leur salaire, ni leur prime selon les relevés du 25 juillet 2017, l’omission de certains médecins sur les listing de paie alors qu’ils prestent depuis de nombreuses années…

Le refus par le gouvernement congolais de répondre positivement aux revendications ci-dessus est à la base des souffrances indicibles infligées aux milliers des malades abandonnés à leur triste sort et des décès enregistrés dans de nombreux hôpitaux publics de la RDCongo.

Pour la VSV, le gouvernement congolais est le seul responsable de cet état de chose dû à la non répartition équitable du revenu national accroissant ainsi des injustices criantes dont les professionnels et administratifs de santé, les enseignants, les professeurs d’université, les magistrats, les fonctionnaires de l’Etat… qui grognent de partout ne peuvent plus supporter le poids aujourd’hui alors que les animateurs des institutions bénéficient des salaires faramineux et autres avantages au détriment de la population congolaise.

La VSV informe l’opinion publique qu’elle a palpé du doigt la triste et dure réalité vécue par les malades dans les hôpitaux publics de Kinshasa en effectuant des visites au sein de quelques institutions hospitalières ci-dessous:

  • l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex Maman Yemo)
  • Hôpital Général de Référence de Kintambo
  • Hôpital Roi Baudouin 1er de Masina
  • Hôpital de l’Amitié Sino-Congolaise
  • Cliniques Universitaires de Kinshasa.

A titre illustratif, le constat amer suivant a été fait à l’Hôpital Général de Référence (ex Mama Yemo): Pas de service minimum assuré; Tous les services sont fermés. Seuls les services de banque du sang et centre dialyse sont opérationnels; Le traitement des malades moyennant « motivation illégale de trois milles francs congolais (3.000 FC) » de l’infirmier présent a été suspendu avec la radicalisation de la grève; Pas de soins médicaux administrés aux malades; des malades et gardes malades désespérés, abattus et ne sachant à quel saint se vouer…

Selon des sources concordantes, l’Hôpital Général de Référence (ex Mama Yemo) enregistrerait en temps normal quinze (15) à vingt (20) morts par jour. Sur base de ce chiffre, la VSV est donc convaincue qu’avec la radicalisation de la grève, beaucoup de décès sont enregistrés dans les hôpitaux publics sous la barbe des autorités congolaises.

Il convient de souligner que contrairement au gouvernement congolais plongé dans son indifférence totale aux souffrances des malades et des décès qui en résultent, les professionnels et administratifs de santé ont quand même fait preuve de bonne foi en mettant en place le système de polarisation de la grève et l’orientation de certains malades dans les centres hospitaliers privés où malheureusement les soins médicaux coûtent énormément chers.

La VSV rappelle à l’Etat congolais sa mission de protéger la santé de toutes et tous et de garantir à toutes et tous en général et en particulier aux plus démunis des soins médicaux adéquats conformément aux instruments nationaux, régionaux et internationaux relatifs aux droits socio-économiques.

Tout en réitérant avec véhémence sa vive désapprobation pour l’abandon des malades, et ce, en violation du droit de ceux-ci aux soins médicaux adéquats, la VSV proteste vigoureusement contre l’indifférence et l’insouciance criante du gouvernement rdcongolais ayant conduit à la radicalisation de la grève accroissant ainsi les souffrances des malades et les décès enregistrés dans les hôpitaux publics.

Somme toute, la VSV recommande aux animateurs des institutions de la République démocratique du Congo de:

  • diminuer leur train de vie en vue de répondre positivement aux revendications légitimes des professionnels et administratifs de santé en vue de mettre un terme aux souffrances des malades et aux nombreux décès enregistrés dans les hôpitaux publics;
  • indemniser toutes les victimes de la grève ou leurs membres des familles pour les préjudices subis;
  • procéder à la mise en place immédiate et sans délai d’une politique de répartition équitable du revenu national pour mettre fin aux injustices criantes entre diverses couches socioprofessionnelles en RDCongo.

Fait à Kinshasa, 01 septembre 2017.

 

La Voix des Sans Voix pour Les Droits de l’Homme (VSV)

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