Depuis plusieurs semaines, il pleut des cordes à Kinshasa ou ce qu’il en reste. D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, tout s’arrête ici quand il pleut. A l’instar du sucre ou du sel, le Kinois est donc soluble dans l’eau. Il devient invisible sur les routes. La pluie est un grand prétexte pour ne pas travailler, pour ne pas respecter les rendez-vous.
A la suite des pluies diluviennes, le niveau du fleuve Congo est monté de quelque 3 à 4 mètres. Gare aux glissements de terrain et aux inondations! Des crues meurtrières ont déjà été enregistrées en mai dans le Kivu. Cette catastrophe a touché des milliers de personnes. C’est au tour maintenant du Grand Equateur d’être une victime expiatoire. Enfer et damnation! Depuis près de deux semaines, il y a des inondations dans les territoires de Bomongo (Equateur) et de Budjala (Sud-Ubangui) mettant les populations en désarroi. Les eaux du fleuve Congo et divers cours d’eau ont quitté leur lit. Stupeur et tremblements! Des écoles sont fermées, des routes sont détruites, des cultures sont ravagées. Il paraît que ce sont les conséquences du changement climatique. Saperlipopette!
Suivant mon ami qui sait tout, le changement climatique est causé par l’augmentation de la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ces gaz sont produits par les activités humaines telles que la combustion de combustibles fossiles, la déforestation, l’agriculture intensive. Le pétrole, le gaz naturel et le charbon sont naturellement les principaux facteurs du réchauffement de la planète. Ce qui se traduit par des conséquences néfastes sur l’environnement et la vie humaine, tels que l’élévation du niveau de la mer, les inondations, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes, la fonte des glaciers et la perte de la biodiversité. D’après certains scientifiques, les effets des changements climatiques seront bien moindres si la température mondiale augmente de 1,5°C plutôt que de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Fort de cela, l’Accord de Paris de décembre 2015, avait recommandé de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale à un niveau inférieur à 2°C.
Ceci expliquant peut-être cela, Eve Bazaïba, notre distinguée ministre de l’Environnement a recommandé, lors de la COP 28 qui se déroule à Dubaï, de taxer les marques Jaguar et Lacoste pour financer la biodiversité. Ces sociétés utilisent abusivement l’image du crocodile et du jaguar qui pullulent dans nos forêts. Suivant la loi sur la protection de l’image, tout celui qui utilise l’image d’autrui à des fins commerciales sans son consentement, doit payer. C’était comme l’œuf de Christophe Colomb, il fallait y songer! Seulement, il n’y a aucun jaguar dans notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine! Saperlipopette! Peut-être qu’à cause du changement climatique, le jaguar a enfin émigré chez nous et se prélasse dans nos forêts. Le super prédateur vivait jusque-là tranquillement en Amérique Latine, se nourrissant de moult caïmans, de capybaras, de tapirs, de pécaris, de cervidés, de serpents. Espérons que ce n’est pas un lapsus linguae.
Toute action entraine une réaction égale ou opposée. C’est la troisième loi de Newton. Les climatosceptiques remettent en question la cause humaine comme étant à la base du réchauffement climatique. A les en croire, le gaz à effet de serre n’est pas la seule source du changement climatique. Ces scientifiques affirment que notre planète a déjà connu des situations similaires. Bref passons!
Depuis un temps, mon ami qui est devenu fou est secoué par un rire sardonique. Son voisin qui est « wewa » (conducteur de taxi moto) lui a dit que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Joignant le geste à la parole, il sortit sa moto à 4h30. Mais son chemin croisa celui des « kuluna » (voyous). Enfer et damnation! Ils lui prirent sa moto, son appareil de téléphonie cellulaire et des sous. D’après lui, il ne faut jamais se presser.
On dit chez nous que la persévérance est un talisman pour la vie.
GML