Après le passage du candidat du FCC à la présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary, dans le « Grand Equateur », le FCC-PPRD Patrick Nkanga Bekonda a fait le « service après-vente » en « vantant » les qualités du « produit Shadary ». Le député national MP-UCL, le très atypique Henri-Thomas Lokondo Yoka, lui, a exhorté la population de cette ville à « faire le bon choix ». Qui dit mieux?
Conseiller politique du président hors mandat « Joseph Kabila » et candidat n°50 aux élections législatives à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur (103.902 km²), Patrick Nkanga Bekonda a tenu une conférence de presse dimanche 9 décembre pour remercier les « Ban’Ekanga », autre appellation des habitants de l’ex-Coquilhatville, pour « remercier » ceux-ci de « l’accueil chaleureux » réservé au FCC Emmanuel Ramazani Shadary, candidat n°13 à la présidentielle du 23 décembre prochain.
Assurant le « service après-vente » de son candidat, Nkanga a « expliqué » aux « équatoriens » la véritable personnalité du candidat du FCC. Selon lui, Ramazani Shadary « est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». A la question de savoir pourquoi les électeurs équatoriens devraient « voter massivement » pour lui, l’ancien président de la ligue des jeunes du PPRD de répondre: « Il [Ramazani Shadary, Ndlr] connait très bien cette province et a le souci pour son développement ».
« CODE 032 »
L’histoire ne dit pas si « Patrick » a été entendu par les « équatoriens » qui n’ont aucune souvenance d’une quelconque réalisation à mettre sur le compte du pouvoir kabiliste père et « fils ». L’histoire ne dit pas non plus si les natifs du « Grand Equateur », la province d’origine du maréchal Mobutu Sese Seko, avaient oublié l’esprit revanchard ayant animé le régime AFDL-PPRD-MP au point de les affubler du surnom infamant de « Code 032 ». Le chiffre « 32 » représentant le nombre d’années passées par le « Grand Léopard » à la tête de l’Etat zaïro-congolais.
En fait, le juriste Patrick Nkanga n’a pas dit la vérité. La venue de Ramazani Shadary à Mbandaka n’a pas provoqué un succès de foule. Bien au contraire. L’accueil était tout simplement glacial. D’ailleurs, une bataille rangée a opposé les « militants » du PPRD-FCC à ceux de certains partis de l’opposition. Plusieurs blessés ont été dénombrés.
Nkanga l’a d’ailleurs reconnu implicitement en condamnant « quelques dérapages » qui ont été constatés à travers la ville. Des affiches de propagande de certains postulants étiquetés PPRD-FCC ont été vandalisées.
La charité commençant par soi-même, le fils du regretté Jean-Paul NKanga Bongo s’est cru en droit de justifier sa candidature par la nécessité d’un « renouvellement de la classe politique ». C’est à croire qu’il suffirait que les « vieux » dégagent pour laisser la place aux « jeunes » pour que les mentalités changent y compris la mauvaise gouvernance qui s’illustre par une « conception patrimoniale » du pouvoir d’Etat. Une maladie dont souffrent toutes les générations.
Selon « Patrick », son adversaire porte un nom: le sous-développement de la province de l’Equateur. Ses priorités seraient au nombre de 7: éducation, santé, énergie, agriculture, environnement, pêche et élevage. « On fait la politique pour servir et non pour se servir ». Du déjà entendu! Il a conclu sa conférence en invitant ses « compatriotes » à faire un « choix judicieux » et de s’abstenir de tout « vote sentimental ».
« VOTER UTILE »
Membre de la majorité sortante réputé pour son franc-parler autant que sa dialectique anticonformiste, Henri-Thomas Lokondo, président de l’Union congolaise pour la liberté (UCL), s’est adressé, au cours du même week-end, aux habitants de Bongondjo, une banlieue de Mbandaka . C’était à l’issue d’une caravane motorisée.
« HTL », comme l’appellent ses proches, a invité la population « équatorienne » à « voter utile » en se laissant guider uniquement par « sa conscience ». Et ce en mettant l’accent sur les « qualités morales » et la « compétence ».
Politologue de formation, Lokondo a rappelé que les électeurs ont non seulement le pouvoir du dernier mot mais surtout jouent « le rôle d’arbitre pour sanctionner ceux qui n’avaient pas bien travaillé durant les mandats précédents ».
Pour la petite histoire, le « Grand Equateur » ressemble à un « désert industriel » par manque d’électricité. Et pourtant, la région ne manque pas d’atouts. La population n’a pas accès à l’eau courante. Pas d’électricité, pas d’eau. Une anecdote: les autorités provinciales ont l’habitude de recourir aux blanchisseries kinoises pour le nettoyage à sec de leurs habits…
B.A.W.