La corruption des grands électeurs – que sont les députés provinciaux – suit son cours malgré les jérémiades de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) ainsi que les menaces du procureur général près la Cour de cassation et de l’APLC (Agence de prévention et de lutte contre la corruption). L’APLC avait claironné urbi et orbi avoir mis en place un numéro vert pour dénoncer les cas de corruption.
Du 25 au 27 avril, la campagne électorale a fait rage pour les élections des sénateurs, des gouverneurs et des vice-gouverneurs des provinces. Ce lundi 29 avril, les grands électeurs vont procéder au vote dans 20 des 26 provinces que compte notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine. Les scrutins ont été reportés dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Kwilu, du Nord-Ubangi, du Maï-Ndombe et de l’Equateur. Ce qui préoccupe le plus les grands électeurs, ce sont les espèces sonnantes et trébuchantes. Enfer et damnation! En marge des campagnes électorales, l’argent circule en silence comme il déteste le bruit. Les députés provinciaux, courtisés par les candidats font monter les enchères. Le vote s’achète rubis sur l’ongle. Stupeur et tremblements!
Dans cette ambiance délétère, certains candidats ont eu le toupet de présenter leur projet de société et leur programme d’actions! Cela n’intéresserait peut-être que les extra-terrestres. Saperlipopette! La corruption des députés provinciaux suit son cours malgré les jérémiades de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) ainsi que les menaces du procureur général près la Cour de cassation et de l’APLC (Agence de prévention et de lutte contre la corruption). L’APLC avait lancé une fatwa contre le soudoiement. Elle a claironné urbi et orbi avoir mis en place un numéro vert pour dénoncer les cas de corruption. Il n’y a que les voyants qui peuvent dire combien d’appels ont été enregistrés au fameux numéro 158! Ceci expliquant cela, plusieurs candidats se sont retirés de la course.
Selon mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, 31 candidats se disputent le poste de gouverneur de la capitale. Il y a cinq ans, Gentiny Ngobila Mbaka a dépensé environ 5 millions de dollars pour se faire élire gouverneur. L’argent venait en grande partie des commerçants libanais. Mal lui en prit. Il passa cinq longues années à rembourser cet argent au détriment de la ville et de ses administrés. Enfer et damnation!
Malgré les promesses des candidats, il est difficile de redresser Kinshasa. Les habitants ne cessent de croître de façon exponentielle par suite de l’afflux des populations venues des provinces fuyant les guerres et la précarité. Elles s’installent cahin-caha dans des constructions anarchiques. Il n’y a pas d’eau courante., il n’y a pas d’électricité pour tout le monde. La ville ressemble à un grand village. Les glissements de terrain meurtriers sont fréquents. La voirie est défaillante. Il y a des embouteillages monstres. Les gangs urbains pullulent. Les tracasseries policières sont monnaie courante. Enfer et damnation! Il n’y a pas d’infrastructures de drainage des eaux. Des constructions ont été érigées sur des collecteurs d’eaux d’égout et sur des bassins d’orage. Plusieurs rivières qui traversent la ville sortent régulièrement de leurs lits après les pluies. Certains quartiers se retrouvent régulièrement sous eaux. Sapristi!
D’après mon ami qui sait tout, Kinshasa s’étend sur une superficie de 9.965 km². Mais la population, évaluée entre 10 et 15 millions d’individus, s’agglutine sur moins de 2.000 km². La demande d’énergie électrique est de 1.250 MW contre une offre de 550 MW seulement, d’où les délestages. La capacité théorique de production d’eau est de 550 m³ contre une demande de 1.000.000 m³, d’où les pénuries d’eau. Moderniser Kinshasa qui est en pleine décrépitude, équivaut à accomplir les douze travaux d’Hercule. On ne sait plus réurbaniser Kinshasa. Elle est complètement déglinguée. Il faut plutôt construire ailleurs une nouvelle capitale.
On dit chez nous qu’une parole n’est pas parole parce qu’elle est prononcée, elle est parole parce qu’elle est entendue.
GML