Suite à notre article intitulé « Que reste-t-il du massacre de Lubumbashi » daté du 5 février dans lequel son nom a été cité notamment dans l’incident survenu avec des hôteliers de la commune d’Arose, en Suisse, lors de la participation du chef de l’Etat congolais au « Forum de Davos », David Belyard (David Beya Batakalwa) nous a demandé de publier le droit de réponse que l’ambassade du Congo-Kinshasa à Berne a adressé au journal suisse « Blick ». N’ayant pas traité en profondeur cet aspect, Congo Indépendant publie ce texte par simple courtoisie. Rédaction.
Nous prions à l’éditeur de Blick de trouver dans les lignes ci-dessous le droit de réponse de la République Démocratique du Congo à l’article portant le titre en allemand « Kongos Delegation prellt am WEF die Zeche in Arosa-abgezockte Hoteliers stincksauer, Fette Klunker aber kein Gelb ». Un principe de droit à l’attention des professionnels des médias qui dénoncent certains faits divers stipule que toute personne ou institution mise en cause dans un site internet, un journal ou un périodique peut d’office obtenir un droit de réponse. Ainsi le droit de réponse se définit comme la possibilité accordée par la loi à toute personne ou institution abusivement épinglée dans un journal ou périodique de présenter son point de vue, ses explications ou ses protestations au sujet de sa mise en cause, dans le même support et dans les mêmes conditions.
C’est avec étonnement et consternation que l’Ambassade de la République Démocratique du Congo auprès de la Confédération Helvétique à Berne et la Mission Permanente de la République Démocratique du Congo auprès de l’Office des Nations Unies à Genève ainsi que la délégation qui accompagnait le Président de la République Démocratique du Congo aux travaux du 50ème Forum Economique Mondial(WEF) de Davos, viennent de lire l’article paru dans le tabloïd à sensation Blick produit par les journalistes Dominique Trais et Anian Hierli. Au vu de son contenu léger et truffé d’incohérences frisant la xénophobie voire même le racisme, cet article peut être qualifié de scandaleux et de diffamatoire. Davos étant une rencontre des personnalités et des hommes d’Affaires provenant du monde entier, un journaliste digne de ce nom doit s’abstenir à enlever le caractère universel à ce Forum par des écrits irresponsables.
Notre droit de réponse s’articule à ce stade à la forme de l’article:
- Les deux journalistes du quotidien Blick, Dominique Trais et Anian Heierli ont rapporté une version des faits non vérifiés leur livrés par Messieurs Marco Buhler, propriétaire de l’hôtel Chamanna Bed & Breakfast et Hansjorg Oliviera da Cruz, propriétaire de l’hôtel Bellevue sis à Arosa. Il convient de rappeler que les professionnels de la presse sont soumis à une éthique et une déontologie de journaliste qui les obligent lorsqu’une personne physique ou morale est mise en cause par une tierce personne que le journaliste qui rapporte ces faits puisse s’enquérir de la version de l’autre partie à titre de contradiction pour éviter des affirmations qui pourraient contenir des imputations dommageables. Car nous ne sommes plus à l’époque de la diligence où les gens étaient accusés à tort et jetés en pâture sans qu’ils se soient défendus au préalable.
- Pour éviter le sensationnalisme et pour que les personnes physiques ou morales ne puissent se rendre justice elles-mêmes, le Code de procédure civile de la Confédération Helvétique dispose clairement ceci en matière des contentieux civils: « les Cours et Tribunaux sont institués en Suisse pour instruire les différends et dire le droit ». La presse à sensation n’est pas du tout une administration de la justice encore moins l’Office d’un juge d’instruction!
- Deux faits montrent les comportements cyniques des deux journalistes et des deux propriétaires d’hôtels, c’est-à-dire leur esprit manifestement de nuire:
- Primo, ils ont profité du week-end pendant que les missions diplomatiques congolaises sont fermées;
- Secundo, les occupants des deux hôtels étant déjà partis, les hôteliers auraient pu soumettre leurs doléances à la Représentation diplomatique congolaise et attendre sa réaction avant toute action. Rappel des faits pertinents: Pourquoi les membres de la délégation congolaise avaient-ils logé dans les hôtels d’Arosa? Arosa est une station des sports d’hiver (ski) qui se situe à plus de 80 kilomètres de Davos. Toujours est-il que compte tenu de la topographie des montagnes qui séparent ces deux stations des sports d’hiver, il faut mettre environ 1h52 par route pour rejoindre les deux stations sur des petites routes scabreuses des montagnes. Et cela contrairement aux affirmations des hôteliers qui parlaient plutôt de 11 kilomètres et éventuellement d’un funiculaire entre les deux stations.
- En effet, compte tenu du fait que tous les hôtels à Davos ne disposaient plus de places d’hébergement durant les travaux du Forum Economique Mondial, la plupart des participants avaient fait des réservations dans les hôtels des villages adjacents ce y compris Arosa.
- Nous tenons à souligner le fait que ni l’Ambassade de la République Démocratique du Congo auprès de la Confédération Helvétique à Berne, ni la Mission Permanente à Genève n’avaient réservé directement les chambres d’hôtels auprès de Monsieur Marco Buhler, propriétaire de l’hôtel Chamanna Bed & Breakfast et de Monsieur Hansjorg Oliviera da Cruz, propriétaire de l’hôtel Bellevue sis à Arosa. Il y a lieu de noter que les diplomates congolais étaient logés à Saint Gall et ne sont jamais rendus à Arosa.
- Ces sont des prestataires extérieurs qui avaient fait lesdites réservations et qui se sont occupés de la logistique de la délégation, en l’occurrence la société du logisticien Abraham Massala et le cabinet de Maître Beylard David, avocat-conseil.
- La société de Monsieur Abraham Massala avait fait les réservations des 10 chambres à l’hôtel Bellevue via Booking.com pour des arrivées qui étaient prévues le 19 janvier 2020. Comme la délégation n’arrivait que le 21 janvier, toutes lesdites réservations ont été tout simplement annulées auprès de cet hôtel par la centrale de réservation en ligne Booking.com.
- La société de Monsieur Abraham Massala avait trouvé un arrangement de gré à gré avec le responsable de l’hôtel Bellevue, Monsieur Hansjorg Oliviera da Cruz, pour accueillir une partie de la délégation congolaise sous réserve d’une annulation en cas d’imprévus.
- Le cabinet de Maître Beylard David, avocat-conseil, avait fait une réservation de gré à gré des 20 chambres avec Monsieur Marco Buhler, propriétaire de l’hôtel Chamanna Bed & Breakfast, pour des arrivées en date du 21 et les départs prévus pour le 23 janvier, sous réserve d’une annulation en cas d’imprévus. 10. La nuitée du lot des 20 chambres que le cabinet de Maître Beylard David avait réservées à l’hôtel Bellevue coutait 135 CHF.
- Sur les 20 chambres réservées par le cabinet de Maitre Beylard , 15 ont été occupées. A notre grande surprise, Monsieur Marco Buhler, de l’hôtel Chamanna Bed & Breakfast avait fait payer 225 CHF aux membres de la délégation congolaise au lieu de 135 CHF convenus au départ.
- Toutes les personnes qui avaient occupé les 15 chambres à l’hôtel Chamanna avaient payé à l’avance leurs nuitées en présence de Maitre Beylard David et le Check-in était fait entre minuit et une heure du matin!
- Etant donné que les personnes qui devaient prendre possession des 5 chambres restantes étaient encore bloquées à Davos, à 3h00 du matin, Monsieur Bulher de l’hôtel Chamanna avait lui-même annulé lesdites réservations.
- Après le Check-in, les personnes qui avaient pris possession des différentes chambres s’étaient retrouvées dans des pièces sales, sans draps de lits, sans rideaux aux fenêtres, sans savonnettes dans les douches et sans papier hygiénique dans les toilettes.
- Ainsi le lendemain matin, les 15 personnes étaient privées du petit déjeuner qui était pourtant inclus dans le prix de la chambre! Compte tenu de ces conditions insatisfaisantes, les 15 personnes ont quitté l’hôtel le mardi 22 janvier.
- Nous nous insurgeons avec force contre les liens moqueurs et ironiques entre l’habillement décent des délégués congolais et l’accoutrement de l’acteur principal du film un prince à NewYork. En plus les délégués étaient transportés en deux bus van et non en limousine comme le prétendent si ironiquement les deux journalistes. Cela, nous le répétons, frise la xénophobie voire le racisme.
- Par ailleurs, il n’est pas permis aux deux journalistes de publier les photos des individus sans leur autorisation, surtout dans un article de presse diffamatoire. Cela est inadmissible car ces images portent injustement atteinte à leur honneur.
- En outre, il y a lieu de savoir que les délégués congolais qui avaient occupé d’autres hôtels à Arosa se sont acquittés normalement de leurs frais. Nous avons des témoignages des délégués qui ont pris des chambres par exemple à l’hôtel Excelsior, parmi lesquels l’occupant de la chambre 208.
- En faisant publier un article comportant des imputations dommageables dans le tabloïd Blick, Monsieur Marco Buhler, propriétaire de l’hôtel Chamanna et Monsieur Hansjorg Oliviera da Cruz, propriétaire de l’hôtel Bellevue, ont gravement porté atteinte à l’image et à la réputation des institutions suivantes : Présidence de la République Démocratique du Congo, l’ambassade de la République Démocratique du Congo auprès de la Confédération Helvétique et la Mission permanente auprès de l’Office des Nations Unies à Genève.
- A la fin des investigations menées par les Missions diplomatiques congolaises et lesquelles nous donneront certainement raison sur les faits allégués, nous exigerons des excuses publiques de la part du journal le Blick ainsi que des deux hôteliers d’Arosa.
- Nous nous réservons également le droit de saisir les Cours et Tribunaux pour exiger la réparation du préjudice subi.
Fait à Berne, le 27 janvier 2020
Pour l’Ambassade de la RDC à Berne,
Sébastien Mutomb Mujing
Chargé d’Affaires a.i.
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