Discours de Trump en différé: en Belgique, la polémique sur le « cordon sanitaire » médiatique devient politique

Lundi dernier, la RTBF, la radio-télévision publique francophone, a décidé de diffuser le discours d’investiture de Donald Trump avec un différé de deux minutes. La chaîne publique a en fait appliqué une particularité de la Belgique francophone, à savoir la possibilité d’établir un « cordon sanitaire médiatique »: les médias refusent de recevoir ou de diffuser en direct les partis ou les discours jugés anti-démocratiques. De quoi s’agit-il?

Deux minutes de différé pour « prendre le temps de l’analyse et du décryptage » s’est justifiée à l’antenne la direction de la RTBF, rappelant les propos « racistes, d’extrême droite et xénophobes » prononcés par Donald Trump dans le passé.

Autant de raisons, selon la chaîne publique d’appliquer le cordon sanitaire médiatique, une spécificité de la Belgique francophone, que détaille François Debras, politologue à l’université de Liège. « Le cordon sanitaire médiatique empêche les partis politiques non démocratiques d’avoir un temps de parole libre et en direct à la radio ou à la télévision. On peut les interviewer, mais en différé, et on peut également cadrer leurs propos ».

Voir un cordon médiatique généralement utilisé contre l’extrême droite s’appliquer à Donald Trump, a ulcéré le chef de file de la droite francophone, le président du Mouvement Réformateur, Georges-Louis Bouchez qui a qualifié la RTBF de « ministère de la Censure et de la Propagande » alors que dans le même temps, d’autres médias francophones diffusaient le discours en direct.

RFI

Be the first to comment

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*