Déclaration de la « VSV » face aux enjeux socio-politiques de l’heure en RD Congo

La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) suit avec une attention toute particulière la situation socio-politique actuelle en République Démocratique du Congo marquée entre autres par la démission, ce vendredi 29 janvier 2021, du gouvernement du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba après le vote par 367 députés nationaux de la motion de censure contre ledit gouvernement, mercredi 27 janvier 2021.

La VSV salue l’acte posé par l’ancien chef du gouvernement malgré les prises de positions antirépublicaines de certains membres de sa famille politique qui sous divers prétextes ont déclaré qu’il n’allait pas démissionner et cela en violation de la Constitution de la République Démocratique du Congo qu’ils prétendaient défendre.

La VSV salue également l’esprit républicain combien encourageant de plusieurs membres et cadres du FCC (Front commun pour le Congo) qui se sont exprimés clairement qu’ils vont faire une opposition républicaine.

Aussi, la VSV invite-t-elle les membres de l’Union Sacrée à éviter tout règlement des comptes, toute politique de chasse à l’homme contre les nouveaux opposants en privilégiant l’esprit de la réconciliation, de la cohésion et de la concorde nationales.

Seuls les auteurs des crimes de sang (à titre illustratif, l’assassinat de l’ancien président Laurent Désiré Kabila, assassinat des défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, Pascal Kabungulu, Rossy Mukendi, Thérèse Kapangala,…) des crimes économiques avérés et des crimes imprescriptibles doivent répondre de leurs actes conformément aux lois de la RDCongo et conformément aux instruments juridiques relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la RDCongo.

La démission du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba ouvre indubitablement la voie à la nomination par le Président de la République d’un formateur du gouvernement ou mieux d’un autre Premier ministre qui, nous espérons bien, se mettra au travail pour l’amélioration des conditions sociales des populations congolaises et pour la lutte effective contre l’insécurité à l’Est de la RDCongo. Les massacres des personnes à l’Est au mépris des droits humains en général et du droit à la vie, du droit à la sécurité et du droit au respect de l’intégrité physique de la personne humaine ont trop duré et trop, c’est trop comme il n’y avait pas des dirigeants responsables en RDCongo.

La VSV espère qu’après Sylvestre Ilunga Ilunkamba ne sera pas égal à avant Sylvestre Ilunga Ilunkamba en ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des populations congolaises et la poursuite de l’insécurité caractérisée par des massacres et l’occupation de certaines parties de ce beau et grand pays au cœur de l’Afrique qu’est la RDCongo.

La VSV demande au Président de la République de tendre l’oreille à toutes ces voix qui s’élèvent actuellement pour dire que la situation des droits de l’Homme a commencé à se détériorer petit à petit contrairement aux six premiers mois du début de son pouvoir en ce qui concerne la jouissance des droits civils et politiques ainsi que les droits socio-économiques bien qu’il soit encore vrai que ladite situation n’est pas aussi pire que celle du régime précédent.

Il convient de souligner ici que l’insécurité à l’Est de la RDCongo avec les nombreux massacres enregistrés demeure et doit demeurer un sujet très préoccupant que le nouveau gouvernement devra mettre au centre de ses préoccupations dans tous les Conseils des ministres pour rassurer tout le monde. A ce sujet, le changement de certains commandements, la permutation de certains commandants ayant longtemps opérés à l’Est vers l’Ouest et la relève obligatoire des troupes s’avère indispensable et pourraient rassurer la population congolaise quant à la volonté et à l’engagement de restaurer la paix dans cette partie de la RDCongo par le pouvoir de Kinshasa.

La fin de la coalition FCC-CACH tant réclamée par tout le monde y compris  le déboulement  presque consommé de l’ancien régime peut être un motif d’espoir pour les congolaises et congolais qui croient que le Chef de l’Etat qui a les mains libres aujourd’hui peut maintenant bien répondre à leurs aspirations profondes en ce qui concerne, à titre illustratif, la fourniture adéquate et régulière en eau et en électricité à Kinshasa et en provinces, la réhabilitation ou la construction des infrastructures routières et hospitalières, l’amélioration des conditions socio-professionnelles des agents et fonctionnaires de l’Etat et surtout des militaires, policiers et autres agents des services de sécurité et ce, grâce à une politique bien pensée et émaillée de la volonté politique de toutes les autorités congolaises en vue de maintenir l’adhésion indiscutable dont fait montre la majorité des congolais envers l’Union Sacrée de l’opposition et son Initiateur, le Président de la République.

Cependant, la fin de la coalition peut se révéler un couteau à double tranchant. En effet,  il est à craindre  l’effritement de l’adhésion populaire en cas de  frustrations de la majorité des populations congolaises si avant Sylvestre Ilunga Ilunkamba est égal à après Sylvestre Ilunga Ilunkamba car l’opinion publique continue à croire que c’est l’ancien Président et le FCC qui n’ont pas permis à l’actuel chef de l’Etat de matérialiser sa vision pour l’avènement de l’Etat de droit et l’amélioration du social de toutes et de tous pour une vie meilleure dans la dignité.

Aussi, la VSV croit que le Président de la République doit donner des signaux clairs dès le début avec l’Union Sacrée de la nation pour que celle-ci ne soit pas assimilée à la coalition FCC-CACH notamment:

  • La mise en place rapide d’un Gouvernement Non éléphantesque différent de celui éléphantesque et budgétivore de Sylvestre Ilunga;
  • La réduction du train de vie des animateurs des Institutions de la République et bien d’autres suivie de la publication des salaires des Ministres et du Président de la République, les émoluments des parlementaires et dotations dues aux différentes institutions;
  • La répartition équitable du revenu national pour mettre fin aux injustices très criantes entre diverses couches socio-professionnelles;
  • Le respect sans faille de tous les droits de l’Homme pour mettre fin à l’actuelle tendance à l’accroissement des violations des droits de l’Homme.

Fait à Kinshasa, le 30 janvier 2021.

 

LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)

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