Le prix Nobel de la paix et directeur de l’hôpital Panzi de Bukavu, Dr Denis Mukwege, a indiqué avoir plaidé pour les réformes institutionnelles, à l’issue des entretiens qu’il a eus lundi 9 novembre au Palais de la nation, avec le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans le cadre des consultations présidentielles entamées depuis le 2 novembre 2020.
Le gynécologue Mukwege a proposé des changements structurels pour mettre fin aux interminables crises que connait le pays.
« Notre pays ne décollera pas, son décollage sera toujours hypothétique si on n’a pas des réformes profondes, courageuses, ambitieuses qui permettront d’avoir une armée, une police, un service de renseignements apolitiques et professionnels » a-t-il dit. Ajoutant: « toutes les crises que nous connaissons c’est parce que chacun veut contrôler les institutions pour se maintenir au pouvoir. Il nous faut une Cour constitutionnelle et une CENI apolitiques. Si nous avons des institutions apolitiques, neutres, professionnelles, chacun pourra prévaloir sa capacité de gouverner et ne pas compter sur une hypothétique fraude ». Pour le Prix Nobel de la Paix, les crimes ne peuvent pas rester impunis étant donné que les criminels continuent à insécuriser l’Est du Congo, donc toute la République.
« Nous avons demandé au Chef de l’Etat de s’impliquer personnellement. Il doit être le porte-flambeau de cette lutte contre l’impunité en adressant une lettre demandant au secrétaire général des Nations Unies de s’adresser au Conseil de sécurité pour la mise en œuvre d’un tribunal pénal international pour le Congo. Cette lutte contre l’impunité passera absolument par la mise en œuvre des recommandations du rapport Mapping », a-t-il dit.
Le Dr Denis Mukwege a également demandé à nos dirigeants de rompre avec les antivaleurs qui caractérisent notre pays, notamment la corruption et le système de gouvernance qui avaient été installés. « La coalition ne doit pas être une oasis où se cachent les criminels. Je ne suis pas juge, mais s’il y a des personnes au sein de la coalition qui ont commis des crimes, il faudra qu’ils répondent de ces crimes », a-t-il insisté.
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