Coalition Fcc-Cach: Le choc des alliances!

Un parfum de crise se dégage au sein de la coalition Fcc-Cach. A quelques soixante-douze heures de la commémoration du premier anniversaire de la « passation de pouvoir civilisée » entre « Joseph Kabila » et Felix Tshisekedi, la cordialité n’est plus ce qu’elle était. Va-t-on assister à un « festival de déballage »?

« Je ne suis pas devenu Président de la République par la volonté d’un homme ». C’est une des « déclarations fortes » faites, lundi 19 janvier, par le président Felix Tshisekedi Tshilombo dans son adresse devant des Congolais de la diaspora à Londres.

Comme une réponse du berger à la bergère, dès mardi 20, une lettre – non authentifiée -, datée du 28 juillet 2018, circule sur les réseaux sociaux. L’expéditeur serait Felix Tshisekedi, président de l’UDPS. Le destinataire n’est autre que Néhémie Mwilanya Wilondja, alors « dircab » de « Joseph Kabila ». L’objet de cette correspondance incite à sourire: « Lettre confidentielle ».

Dès le deuxième paragraphe, on peut lire: « Je pense qu’il ne serait pas judicieux maintenant de me voir avec le Président de la République, cela va réveiller les soupçons au sein de l’opposition ».

Plus grave, au troisième paragraphe, on lit: « Par contre, je vous confirme que notre homme est en Afrique du Sud et prépare son retour en RDC par Kasumbalesa. Il faut tout faire pour l’en empêcher car son objectif est de s’enrôler pour l’élection présidentielle ». « S’il réussit, il va perturber tous nos plans, soyez ferme coûte que coûte ». « Il m’a confirmé qu’il sera à la frontière entre le 30 juillet et le 05 août 2018. (…)« .

FAKE NEWS. MAIS…

Un journaliste est par définition un investigateur. L’auteur de ces lignes a contacté plusieurs personnes susceptibles de confirmer ou d’infirmer l’authenticité de cette missive. Les réponses n’ont pas tardé: « fake news ».

Moïse Katumbi

Fake news ou pas, le rédacteur de ce document semble donner la réplique aux propos tenus par Fatshi dans son harangue de lundi. La volonté est de le présenter sous les traits d’une ancienne « taupe » de « Joseph Kabila » au sein de l’opposition. Il apparaît à travers cet écrit que l’alliance entre « Kabila » et Fatshi a été conclue bien avant l’organisation des consultations politiques du 30 décembre 2018. L’homme qui risquerait de « perturber » les « plans » à un « profil » qui rappelle l’ancien gouverneur Katanga Moïse Katumbi. Une affaire à suivre.

A Londres, « Fatshi » semble avoir pris conscience que ses « partenaires » du Fcc ne bougeront pas le petit doigt pour l’aider à réussir son mandat. Aussi a-t-il menacé de faire dissoudre l’Assemblée nationale. « Je n’ai pas besoin de créer une crise en RDC. Mais visiblement, il y en a qui veulent me pousser à bout et faire que je puisse dissoudre l’Assemblée nationale ».

Pour prévenir toute dérive dictatoriale, les constituants de 2005 avaient fait en sorte que le chef de l’Etat congolais n’ait plus à exercer un pouvoir solitaire « seul face à sa conscience ». Ainsi pour dissoudre l’Assemblée nationale, quelques préalables sont exigés.

Il faut que le pays soit secoué par une « crise persistante » entre le gouvernement et l’Assemblée nationale. La dissolution doit faire l’objet d’une sorte de consensus entre le président de la République, les présidents des deux chambres et le Premier ministre. Un vrai parcours du combattant quand on sait la place prépondérante qu’occupent les « kabilistes » sur l’échiquier institutionnel.

LE CHOC DES ALLIANCES

Après la diffusion de la fameuse lettre précitée, mardi 20 janvier, on a assisté à la rediffusion d’une vidéo où l’on voit les miliciens « bérets rouges » de « Kabila » avec à leur tête un certain Henri Magie wa Lufete. Celui-ci défie littéralement le président Tshisekedi: « Vous voulez dissoudre l’Assemblée nationale? Osez le faire… ».

Dans son adresse aux Congolais de la diaspora, Fatshi a découvert ce que la grande majorité des Congolais savait déjà. A savoir que « tout le monde n’est pas sincère » au sein de la coalition Fcc-Cach. Pour lui, il est arrivé au pouvoir « par la volonté de Dieu et du peuple ». Il croit dur comme fer qu’il ira jusqu’au bout de son quinquennat pour « servir le peuple ».

Ce n’est pas la première que Felix Tshisekedi profite d’un voyage à l’étranger pour évoquer des questions touchant à la politique intérieure.

Lors de sa visite à Washington, il n’avait pas manqué de surprendre ses interlocuteurs américains en leur demande de l’aider à « déboulonner » le « système dictatorial ». Rentré au pays, le locuteur s’empressa de faire une « mise au point » du genre « j’ai été mal compris ». C’était au mois d’avril.

En visite à Paris, au mois de novembre, Fatshi a qualifié ses anciens camarades restés dans l’opposition de « Ndoki ». Traduction: sorciers. Et ce tout en clamant qu’il est le « Président de tous les Congolais ». D’aucuns estiment que la communication de Fatshi est truffée des contradictions.

Dans la capitale du Royaume-Uni, « Felix » a prévenu les « ministres indisciplinés », étiquetés Fcc, qu’il n’hésitera plus à sévir contre tous ceux d’entre eux qui entreprendraient des actions pour le déstabiliser. On espère que le Président Fatshi ne sera pas contraint, dès son retour au pays, à faire acte de contrition. Vive le choc des alliances!

 

B.A.W.

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