Changement de mentalités – suites

Le 5 décembre 2014 Noël Kodia, analyste pour Libre Afrique écrit « –comment faire pour que l’alternance politique n’ait plus de difficultés à se concrétiser sur le continent? Il faut restreindre les pouvoirs des présidents qui apparaissent comme des monarques et qui se croient inamovibles car pratiquant le tribalisme, le népotisme, la corruption et la concussion pour se maintenir au pouvoir. Le pouvoir ne devrait pas paraître héréditaire comme l’a montré le Gabon, le Togo et la RD Congo: Ali Bongo, Faure Gnassigbé et Joseph Kabila ont remplacé leur père sans le consentement de leur peuple. Et ces situations politiques qui empêchent l’alternance sont en général provoquées par la faiblesse des institutions politiques: régime présidentiel, constitutions fragiles, assemblée pratiquement monolithique sans contrepoids solides. Les impératifs de la démocratie pluraliste exigent une culture de l’alternance politique qui devrait se fonder sur l’indépendance de la justice, la liberté, l’égalité devant la loi, la règle de la majorité et la consultation du peuple par voie électorale comme dans les démocraties occidentales. A la nouvelle génération africaine de provoquer le changement de mentalités. Aux politiques qui ne veulent pas de l’alternance au pouvoir de savoir que la jeunesse africaine est en train d’émerger comme un sérieux contrepoids pour se dresser contre leurs caprices. La jeunesse burkinabé l’a démontré ». Du n’importe quoi. Encore de non-sens. Dans le jargon de MBTT cela s’appelle manquer de stratégies concrètes c’est-à-dire une absence calamiteuse de voies et moyens pour aboutir au but visé.

Nombreux parmi nous considèrent que le Sénégal est le meilleur élève de pays francophone eu égard au progrès de démocratie et de développement économique si nous le comparons aux Etats anglophones. Si vous vous en doutez, vous n’avez qu’à vous référer à Jo Bongos pour qui « ‘l’anthropologie coloniale’ aura épargné l’Afrique du Sud, le Botswana, le Sénégal, le Ghana, l’Ethiopie, le Bénin – pour ne citer que ces pays, qui ont quasiment façonné leurs constitutions et mode de gouvernance à la même meule que le colonisateur… » L’auteur, Jo Bongos constate une différence de taille entre deux présidents de ce même pays: Diouf et Wade -deux exemples de l’alternative de régimes que nous peinons à réaliser. Inné ou acquis, environnement ou génétique, nous interroge MBTT.

Il faut remonter l’arbre de l’alternance de pouvoir jusqu’à ses racines, du temps du père de l’indépendance, le patriarche Léopold Cedar Senghor. Pendant que nous tergiversons à répondre sur l’ange protecteur de ce pays, l’actuel président Macky Sall accourt à la rescousse de ses prédécesseurs. Il déclare que ce sont eux seuls, les sénégalais qui sont responsables de la honteuse de dépendance, l’habitude tout attendre de l’Etat. Ce n’est pas vrai! Qui croirait que les Ndingari qui débarquaient au Zaïre en sandales mais qui en sortaient pleines les poches avec des sommes mirobolantes de dollars soient paresseux pour être qualifiés de la sorte. Vous les Zaïrois, vous confondez tout. Vous pensez que tous les ouestafs sont des sénégalais, nous reproche soudain Jo Bongos, le mpangi de MBTT. Il connait leur rouage et pourrait, générosité exige, nous édifier. Plutôt il choisit de nous montrer la poutre qui est dans nos yeux pendant que nous nous occupions de la poussière dans les yeux des ouestafs. Votre Héro national est venu en sandales non? Ses mentors mêmement. Y a-t-il pire que de chausser les bottes de jardinier? Ils doivent travailler dur dans le jardin pour gagner des milliards. Si travailler dur signifie jouer au Nintendo ironise Jo Bongos. Pour lui, ça c’est de la paresse payante cependant. Trouvons un prétexte pour enfermer Jo Bongos dans son sophisme afin de nous évader ailleurs.

Ousseynou Balde a publié le 20 octobre 2014 un article sur un des discours du président Sall. Il l’a intitulé « il faut un changement de mentalité pour plus de travail et moins de gaspillage ». L’allocution se déroule à Bennoo Bokk Yakaar. Le président préconise comme condition sine qua none de l’émergence de son pays par un baptême de changement de mentalité. Le président ne va pas du dos de la cuillère. Ce sont les populations qui doivent changer leurs mentalités. Nous croyons rêver. Alors nous lançons un SOS. Qui viendra à notre secours?

C’est MBTT qui débarque. Sans tarder, tout feu tout flamme, le voici qui revient à charge « […] Quand on est conscient de la nécessité d’un tel changement, on devrait commencer par s’interroger sur soi-même. A-t-on soi-même changé de mentalité? […] », MBTT, 18 mai, 2017. A tout le moins, quelle est votre stratégie Monsieur le président? Comme si cela ne suffisait pas, vous impliquez nos leaders politiques, les chefs religieux et le personnel de l’administration public. Vous leur dites qu’ils doivent se transformer désormais en agents de développement et qu’ils arrêtent de donner des ordres. « Sans quoi, dit-il, le pays ne se développera jamais ». Octobre, 2014. Monsieur le président, vous avez une chance. Sinon, le roi des Belges Léopold II vous aurez accusé de plagia de sa mission salvatrice au Congo.

Le président Sall déclare alors « Tout le monde attend tout de l’Etat, mais il faudrait d’abord qu’on se mette au travail… Nous devons engager ce combat essentiel pour ce pays, c’est-à-dire le changement de mentalités… Il faut des mentalités nouvelles dans l’administration qui doit être une administration de développement et non une administration de commandement. C’est très important ce changement de mentalités… Il faut impliquer tous les leaders politiques et religieux pour le changement de mentalités dans ce pays, pour qu’il y ait plus de travail et moins de gaspillage ». Encore un chapelet de vœux pieux, nous chuchote MBTT. Demandez-lui, quelle est sa stratégie?

Jo Bongos nous avertit qu’il n’aime pas la diplomatie et la langue de bois qui règne de cette sphère. A vos marques! Prêts? Il lâche la bombe « […] il est grand temps de mettre un terme à la mystification, à la déification qui entoure la fonction du président de la république. Les africains et les chinois sont des cancres du monde à cet égard. Cette déification du président de la république est très choquante, surtout lorsqu’elle permet d’occulter un déficit de leadership […] »

Il est certes vrai que nous avons tous besoin du changement, mais ne doit-il pas commencer par le sommet? Le président de la république est le premier administrateur. Les administrateurs dépendent de la fonction publique. La fonction publique appartient à son tour au pouvoir exécutif, nous apprend BAW dans son article: « Que reste-t-il de la séparation des pouvoirs? » Nous nous livrons à notre nostalgie et nos jérémiades.

La gestion par l’exemple veut que nos présidents fassent au quotidien la démonstration de ce changement de mentalité qu’ils prêchent. Nono nous prévient que le président Sall fait la poésie sans le savoir. Il nous donne un des vers sala sala rienloba loba mingi. Ne commandent-ils pas en disant aux agents de l’administration qu’ils ne doivent plus commander? En plus, quelle est la couleur d’une administration de développement? A quoi ressemble-t-elle? Monsieur le président, pourriez-vous nous en donner quelques exemples? Nous ne pouvons pas produire ce que nous ne pouvons pas définir. Si vous voulez que nous soyons aux bureaux à 8:00 et que nous en quittions à 16:00, soyez simple et clair dans votre langage. Surtout soyez-là vous-mêmes, car nous vous soumettrons des dossiers brulants de corruptions (Panama Papers), de légalité (de l’élasticité de mandats) de légitimité (le contentieux des élections perdues ou contestées), de bilan (promesses non réalisées) que vous devez analyser et nous pourvoir des solutions. Payez nos soldes, assurez-nous le transport public, entretenez nos routes, etc.

C’est au président Sall que vous vous adressez ainsi? Rétorque le commandant de sa garde prétorienne. Il ne faut pas le confondre, lui ce n’est pas le « ha tu one kitu ». Vous n’avez qu’à vous rendre compte de ses réalisations: comme repère, vous n’avez qu’à vous référer désormais au nouvel Aéroport International Blaise Diagne. D’ailleurs il a décidé que toute l’Afrique devienne un chantier quinquennal, non décennal. Lui, il récidive. Ce sont des plans de la Belgique au Congo qu’il est entrain de copier. Désormais toute l’Afrique doit lui emboiter les pas déclare le commandant. Les récalcitrants ne s’en prendront qu’à eux-mêmes. Sinon, ils subiront le sort de Yahya Jammeh.

Nous sommes désireux de lui accorder le bénéfice du doute. Le fait qu’il ait mentionné la contribution des confessions religieuses nous fait tiquer. Il fait appel aux politiciens tout en sachant bien que ce sont des charognards et à leurs complices, les chefs religieux dont il connait très bien le passé de complices du colonialisme. Visiblement, il n’a pas lu le livre de l’abbé Evariste Pini-Pini, nous dit discrètement MBTT. Pour quel résultat?

« A la veille des élections de 2011, Monseigneur Laurent Monsengwo avait invité ‘tous les fidèles à se dépouiller du vieil homme des antivaleurs que sont la corruption, la cupidité, le vol et le mensonge’, pour ‘un vote responsable’ (Radio Okapi, 24 avril 2011). Mais il ne s’agit là que d’un vœu ou d’une prière qui cadre parfaitement avec les fonctions du prélat. Dans la gouvernance d’un Etat, les vœux et prières n’ont pas de place. Il y a par contre de la place pour les stratégies », MBTT. Il a d’ailleurs dit à dieu à ses anciens bienfaiteurs de Kiniati. Ce dont lui vaut la condamnation pour haute trahison et dénie de foi religieuse, d’ingratitude, d’abandon de ses mentors. Attendons la sentence qui sera dite par Mamale.

Vous exagérez, nous disons à Mamale. C’est depuis longtemps que MBTT s’est réconcilié avec ses anciens mentors. Il leur accorde tout leur crédit. Sans eux il serait nul, notre Mbula Matari sans frontière. C’est grâce à ces Jésuites qui l’ont forgé dans leur moule d’un enseignement rigoureux qu’il peut se targuer être un savant. Sans cela il ne serait jamais parvenu à Wantanshi. Il ne se plaindrait pas de l’odeur nauséabonde de Mampala. Jo Bongos n’aime pas le plagia, l’usage du terme savant lui revient l’exclusivité, nous pipe-t-on. Veuillez nous absoudre, Mpangi.

Nous avons demandé à Nkua Mambu de faire un coup de fils: allo, allo, allo! Au pays englouti dans le Milonga ya Kwango et voici la réponse qu’il a eu pour nous.

« Nous sommes nés à la mission des pères blancs. Nos parents, généralement nos pères étaient de travailleurs de la mission. Qui un maçon, qui un jardinier, qui un menuisier, un cuisinier, des boys de blancs etc. Nos mères s’occupaient de nous les enfants leurs vies durant. Nos parents étaient payés régulièrement. Nous avions abondamment de nourriture et suffisamment de vêtements. L’école était gratuite bien qu’on ne nous donner pas de grands diplômes. Nous étions heureux. Nous nous considérions parfois pour des bourgeois. L’eau coulait au robinet, et le soir, il y avait du courant alimenté par un groupe électrogène, chez les religieuses et les prêtres. Avec cela, ils nous projetaient des films, les samedis soir après la messe: on nous montrait des films religieux, du Western, Indien et chinois- Bruce Lee. Il y avait un atelier où l’on fabriquait des meubles et où l’on reparait de petites machines. Les pères blancs avaient un moulin, on apportait du manioc et du mais pour être moulus. Ils avaient aussi une rizerie qui décortiquait le puddy. A la procure de missions on vendait des produits manufacturés, des articles se vendaient à moins cher que chez des commerçants du coin. La liste est longue. Est venue l’indépendance. Puis est venue la relève des blancs par des noirs. Les pères blancs sont partis, le démon de la misère a surgi. Quelques années plus tard, tout est tombé à l’eau. Les esprits de blancs, fâchés, sont venus reprendre leurs effets. Tout est tombé en panne et à la ruine. Les machines démobilisées, certaines garnissent les musées, d’autres sont allées à la casse. Tout est mitraille. C’est à ceux-là même que vous comptez accorder le développement du pays? Qu’ils commencent par vous donner leurs exemples du bon leadership ».

Ce sont les terribles enfants du pays de Faso qui nous viennent cette fois au secours devant la menace de MBTT qui devient de moins en moins patient. Le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE a lancé le Programme d’Appui au Développement des Economies locales (PADEL) à Dori. Ce dernier est le chef-lieu de la région du Sahel. Il s’exprimait le vendredi 18 novembre 2016 en ses termes: « Il faut également lutter contre les pratiques qui sont obsolètes, notamment les mariages précoces. Nous devons travailler à ce que les femmes et les jeunes filles puissent aller à l’école, participer au développement autrement. Pour que nous puissions changer le Burkina Faso, il faut que nous changions nos mentalités. C’est la première base du vraiment changement… Je voudrais féliciter cette initiative à laquelle l’Etat, les collectivités territoriales et nos partenaires au développement ont contribué. J’espère que d’ici à 2020, nous constaterons les effets induits de ce que nous avons lancé aujourd’hui à Dori et dans d’autres régions », a-t-il souhaité. Communique de la Présidence le 20 novembre 2016.

C’est depuis Adam que l’on nous parle de changement de mentalité. Tous les prophètes ont parlé du changement de mentalité. De Jésus, Pierre, Paul, tous les apôtres et disciplines, n’ont parlé sur rien d’autres que les changements de mentalité. C’est quoi la conversion, la repentance si ce n’est le changement de mentalité. Du curé d’une petite paroisse au souverain Pontife actuel tous parlent de changement de mentalités. Ceux qui s’en sortent sont ceux qui ont ficelé de bonnes stratégies. Pérorer des journées longues comme Jean Baptiste dans le désert ne changera pas d’un seul iota ce pays. Faites comme Moise: voici les dix commandements, les lois sont dans les livres de Lévitiques et Deutéronomes. Vous y trouverez les prescrits et les proscrits. C’est cela être pragmatique. Lapidez ce qui ne les obéissent, récompensez ceux qui se soumettent, nous recommande MBTT. Va vers la fourmi, paresseux; Considère ses voies, et deviens sage. Elle n’a ni chef, Ni inspecteur, ni maître, Proverbes 6:6&7.

 

Par Nawej Katond

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