Dans notre pays convoité par tous les pays voisins, on ne peut jamais dire: Nihil novi sub sole! Pour ceux qui ne causent pas le latin comme le cardinal Ambongo, cela veut dire « Rien de nouveau sous le soleil ». Un combat au couteau est actuellement engagé entre les calotins, les inénarrables pasteurs des églises évangéliques, les tribus, les communautés, les politiciens, la population. Il ne manque plus que les crocodiles! L’enjeu se résume en sept mots: contrôle de la présidence de la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Enfer et damnation!
Toutes les péripéties dans le processus de désignation des membres de la centrale électorale n’honorent personne. Cela rappelle la confusion autour de la désignation de l’abbé Apollinaire Malu Malu, Daniel Mulunda Ngoy, Corneille Nangaa et Ronsard Malonda. Aujourd’hui, bis repetita! D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, chacun veut tirer la couverture de son côté. Stupeur et tremblements!
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Huit confessions religieuses ont été chargées par la loi pour désigner le président de la CENI. C’est là que les hommes de Dieu se crêpent les chignons. Cette expression est généralement réservée aux femmes qui se battent. Mais comme les religieux portent aussi des soutanes ou des robes, c’est kif-kif. La religion a toujours semé la zizanie entre les hommes. Il en est de même de la politique. Que de guerres meurtrières n’ont pas été menées en leur nom? Avec ça, on leur demande de trouver un consensus! In cauda venenum.
Il apparaît que six confessions religieuses, à savoir les églises du réveil, les orthodoxes, les musulmans, les salutistes, les indépendantistes et les évangéliques… ont désigné, le 27 juillet, Denis Kadima comme président de la CENI au détriment du candidat de l’église catholique Cyrille Ebotoko. Sacrilège! C’est ainsi que la guerre de clocher fut déclenchée. L’Eglise catholique et l’Eglise du Christ au Congo déclarèrent urbi et orbi que, faute de consensus, elles n’ont pas participé à la désignation des délégués à la CENI. Elles considèrent que, sur le plan éthique et de l’indépendance, les griefs retenus contre les deux candidats en lice, qui seraient les meilleurs sur le plan technique, affectent leur indépendance, leur réputation et leur crédibilité. Ils demandent dès lors que les deux candidats en question soient écartés de la course. Stupeur et tremblements!
En revanche, les six autres confessions religieuses estiment que les griefs relevés contre les deux candidats ne sont pas soit prouvés soit ne les concernent pas directement. Les six avaient appelé au vote, mais le président de la plateforme regroupant les huit chefs religieux n’en avait pas voulu. Qui l’eût cru? Qui l’eût dit?
Ceci expliquant cela, mon ami qui sait tout affirme que la CENI ne sera jamais dépolitisée et indépendante. Elle est incapable de piloter un processus électoral démocratique, apaisé et transparent. Elle est inutile et coûteuse. Il faut donc la supprimer et organiser les élections comme dans les vieilles démocraties. Enfer et damnation!
Toute action entraîne une réaction. C’est la troisième loi de Newton. L’accusant d’être l’auteur intellectuel de ce naufrage, des individus non autrement identifiés sont allés caillasser la résidence du cardinal Ambongo tout en l’injuriant.
« Ô rage! Ô désespoir! Ô vieillesse ennemie! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie? » Comme si cela ne suffisait pas, une foule en colère a pillé, le 4 août, un magasin appartenant à un Indopakistanais, dans le quartier Mbudi à Mont Ngafula. Elle a tout emporté. Elle protestait contre la mort d’un jeune Congolais, Joel Malu Shindani, 27 ans, décédé le 2 aout en Inde alors qu’il était en détention dans un poste de police. Heureusement que notre police a vite rétabli l’ordre. Les tensions ont duré plusieurs jours. On dit chez nous que quiconque taquine un nid de guêpes doit savoir courir…
GML