Le « Brazzavillois » Denis Sassou N’Guesso (DSN) est allé en personne, jeudi 7 février, à l’aéroport de Maya Maya accueillir son tout nouveau homologue Kinois Félix Tshisekedi Tshilombo. Les deux hommes se connaissent bien. La chaleur de l’accueil incline à penser que « DSN » piaffait d’impatience de changer d’ « interlocuteur » sur l’autre rive du fleuve Congo.
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les cancans de Kinshasa-Lez-Immondices, des millions de Kinois ont suivi, jeudi 7 février, la retransmission en direct, sur « Télé Congo », la télévision nationale du « Congo d’en face », l’arrivée du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (Fatshi) à Brazzaville en provenance de Nairobi.
D’après mon ami qui prétend tout savoir sur tout, le président Sassou N’Guesso dissimulait à peine un certain bonheur. « Sassou n’a jamais été à l’aise avec le raïs Joseph Kabila Kabange qu’il considérait un peu comme un étranger, me dit l’ami en me demandant de ne le répéter à personne. Les deux hommes n’avaient pas grand chose à se dire ». Selon l’ami, les autorités brazzavilloises estimaient que le successeur de Mzee souffrait d’un déficit en « sensibilité congolo-congolaise ».
A en croire mon ami, Sassou était, jeudi, d’autant plus heureux qu’il est allé, en personne, à l’aéroport de Maya Maya pour accueillir son homologue kinois qu’il considère un peu comme « son fils ». Sans paternalisme. « Quelques jours auparavant, il avait dépêché son fils Christel auprès du successeur du raïs ».
J’ai rappelé à mon ami de ne pas tomber dans une sorte de candeur en oubliant les relations difficiles épisodiques entre les deux pays dont les capitales sont les plus proches du monde. « Tu as raison de le rappeler, me dit-il. N’oublies pas que Joseph Kabila a dirigé notre pays durant dix-huit ans. Il y a eu donc dix-huit années d’incompréhension entre Kinshasa et Brazzaville. Tout va changer avec l’arrivée au pouvoir à Kin d’un Congolais pur-sang. On va assister à la redynamisation des différentes commissions mixtes entre les deux pays ».
Mon ami de poursuivre: « Depuis qu’il a été investi, Fatshi a effectué un parcours sans faute tant au plan interne qu’externe ». Selon lui, tous « les déçus » du régime AFDL et ses avatars, incarnés par le raïs, espèrent que le nouveau Président va couper le cordon ombilical qui relie notre pays aux ex-parrains rwandais et ougandais dans chaque secteur de la vie nationale.
Anti-kabiliste primaire, mon ami dit espérer qu’après sa petite tournée africaine à Luanda, Naïrobi et Brazza, « Fatshi » a pu mesurer combien la voix du Congo-Kin était devenue inaudible. Et que la diplomatie congolaise a besoin d’une profonde restructuration. Érudit, l’ami de conclure notre conversation par cette citation de Jean-Paul Sartre: « La médiocrité ne s’imite pas ».
Par Robert Yuka ea Djema