Les dés sont jetés depuis le jeudi 6 mai. Zoé Kabila, le désormais ancien gouverneur du Tanganyika se conjugue au passé. Tel en a décidé la majorité des élus provinciaux de cette province issue du découpage de l’ancien Katanga. Ils ont été 13 députés provinciaux sur 25 à avoir voté pour cette déchéance après la motion de censure contre le gouverneur et tout son gouvernement déposée le 4 mai auprès du bureau de l’Assemblée provinciale. En dépit de son absence dans la juridiction, Zoé Kabila a simplement été viré, lui et l’ensemble de ses ministres provinciaux.
Schématiquement, les élus provinciaux ont reproché à l’ancien gouverneur la mauvaise gestion de la province et le manque de respect aux autres institutions dont l’Assemblée provinciale et les autorités nationales. Voilà qui est bien dit. Il faut retenir que le Tanganyika a compté parmi les provinces bouillonnantes avec des conflits inter-institutionnels. Des députés provinciaux avaient vu les routes menant à leur siège, barricadées pour les empêcher de statuer sur des motions similaires contre l’ancien bureau. Zoé lui-même avait échappé à des premières motions non examinées pour raisons diverses.
La chute de l’ancien gouverneur du Tanganyika scelle la chute aux enfers de la Kabilie dans les gouvernements provinciaux. C’est le dernier dinosaure de cette mouvance politique qui résistait encore à la machine impitoyable de l’Union sacrée. Tous les autres ont été soit reconvertis, soit évincés par le tsunami visant la reconversion des mentalités pour une gouvernance moderne.
SALONGO Hebdo n°33 du 10 mai 2021