Chers compatriotes,
Chères mamans et chers pères,
Chères sœurs et chers frères,
Parmi les événements tragiques et douloureux qui marqueront l’année 2020, l’actuelle pandémie de Covid19, dit Coronavirus, résume les menaces et les risques qu’un grand pays affaibli comme le nôtre doit savoir affronter, la détermination, le courage et l’abnégation nécessaires pour les surmonter.
La pandémie de Covid19, dit Coronavirus, est une crise sanitaire qui peut emporter notre pays si nous n’y prenons garde. Il est impérieux que nous ayons tous en permanence à l’esprit la menace qu’il représente pour la vie de chacun et chacune d’entre nous.
Même si les scientifiques insistent sur la relativité statistique de sa létalité en regard notamment des différentes tranches d’âge et de certains profils pathologiques propices, tout indique, au regard de la conjoncture actuelle, que ce virus reste singulièrement, en RDC, un danger vital individuel et collectif susceptible de se jouer des statistiques et de frapper, au-delà des plus vulnérables d’entre nous, l’ensemble de la population.
La dégradation générale des conditions d’hygiène à travers notre pays, la faiblesse structurelle de son dispositif de santé publique, la présence concomitante d’autres maladies virulentes graves comme l’Ebola, le dégradation des sources d’eau potable, l’ingestion d’une eau impropre à la
consommation, et la fatigue des organismes d’une majorité significative de notre population exposée depuis tant de décennies à la souffrance de la précarité, à l’indigence et à la sous-alimentation. Voilà les principaux facteurs constitutifs d’un cocktail conjoncturel qui, en RDC, risque d’amplifier dangereusement l’impact sanitaire et social de la maladie.
Devant mon impuissance à faire quelque chose de concret dans ce contexte vital préoccupant, et avant tout autre propos, mon devoir est de vous rappeler que nous avons dans notre pays des virologues, des épidémiologistes très compétents qui nous conseillent les politiques pour la gestion de cette crise sanitaire. Remettons nous à leur savoir et observons scrupuleusement leurs consignes.
Il s’agit d’abord de se laver les mains précautionneusement et régulièrement avec du savon et le cas échéant avec du gel anti-bactérien ; ensuite de respecter une distanciation sociale minimale d’un
mètre et demi minimum entre les personnes qui ne résident pas sous le même toit ; et enfin pour ceux d’entre vous qui, bien qu’affectés, doivent demeurer à domicile, de prendre soin d’eux mais aussi des
autres en respectant un confinement total.
Je mesure la difficulté existentielle pour les uns et les autres d’observer scrupuleusement l’obligation de confinement dans un pays où il faut sortir pour chercher à manger et à boire. Avons-nous d’autre choix ? Je pense que non.
Le Coronavirus tue. Il se repend dans notre pays déjà miné par d’autres fléaux épidémiologiques et nous n’avons malheureusement pas une armature sanitaire capable de faire face à une telle catastrophe. Même si nous en disposions, seule la stricte observation scrupuleuse des consignes sanitaires émises par les autorités permettraient de minimiser l’impact tragique de cette pandémie dans notre pays. Cette situation me brise le cœur. Mais, l’heure n’est plus à la polémique. L’heure est au rassemblement de la Nation tout entière. Aussi je vous incite et vous invite, malgré toutes les difficultés que cela implique, à considérer de manière responsable les mesures d’ordre sanitaire édictées par les autorités publiques nationales et locales.
Je suis conscient cependant qu’au-delà de ces recommandations, de telles mesures vont être financièrement et socialement très difficiles à tenir pour la plupart d’entre nous. Nous n’y sommes en effet pas préparés. Il est question avant toute chose des difficultés inexorablement liées à la satisfaction de nos besoins élémentaires. Il faut en effet continuer à satisfaire ces derniers, à commencer par l’approvisionnement des denrées alimentaires de base, sans trop nous exposer au virus. Ce ne sera pas facile. Pourtant le choix ne nous est pas donné : il faut contenir le plus possible la propagation du virus. C’est là l’une des conditions sine qua non à la préservation de la vie du plus grand nombre d’entre nous.
C’est pourquoi je crois que pour compenser les conséquences sociales douloureuses liées à cette épreuve – une de plus depuis tant d’années d’instabilité et d’insécurité, de conflits sanglants et de déchirements -, il nous faut élever notre conscience dans un grand élan mobilisateur de solidarité nationale. En l’état actuel des événements, il ne saurait être d’autre vertu que celle de la considération bienveillante dont nous devons faire preuve les uns à l’égard des autres, et par conséquent de la solidarité que nous devons nous témoigner, surtout vis-à-vis des plus faibles, des plus démunis et des plus exposés d’entre nous.
Il est un fait que l’Etat doit assumer la part de responsabilité qui lui revient, en pourvoyant notamment, à la mobilisation d’infrastructures hospitalières de circonstance, à l’acheminement du matériel médicale indispensable pour la détection de la maladie et la prodigation des soins, à la livraison des équipements idoines aux personnels soignants de première ligne d’abord et au peuple ensuite (des masques et des gants de protection notamment).
Mais au-delà de ces obligations régaliennes, je vous encourage à mettre en place, avec ou sans l’aide de l’Etat ou des collectivités locales, des formes inédites d’entraide collective pour affronter l’adversité. Ce ne sera pas facile mais nous devons y parvenir, quartier par quartier, village par village, à travers tout le pays, pour que personne ne manque de quoi s’alimenter et subvenir aux premières nécessités.
C’est une bataille sans relâche qu’il va nous falloir mener dans les mois qui viennent. Il nous faudra déployer des trésors de courage et de combativité dans un environnement qui ne s’y prête guère. Mais notre nation dispose des ressources fondamentales qui lui permettront de surmonter cette épreuve.
Je vous adresse au nom de l’ensemble des membres du Directoire national de l’UNIR MN, nos plus fraternels et chaleureux encouragements. Vous n’êtes pas seuls. Il faut garder et nourrir l’espérance quoi qu’il advienne. Persévérer ensemble en ce sens, afin de rester, chacune et chacun d’entre nous, sain et sauf, pour que nous ayons un jour prochain la joie de nous retrouver réunis dans notre victoire sur la maladie et sur la mort.
Je forme des vœux pour vous tous en m’adressant d’abord à ceux qui souffrent, à tous ceux qui sont dans l’incapacité matérielle à faire face à cette crise, à ceux qui sont loin de chez eux, à ceux qui sont seuls. Que l’Eternel, par sa Grâce, accompagne chacun et chacune d’entre nous sur le chemin éprouvant qui nous attend. Que depuis nos terres orientales d’Ituri et du Kivu si durement éprouvées par les conflits, jusqu’au Bas Congo, en passant par le Maniema, Tshopo, le Katanga, le Kasai, le Bandundu et l’Equateur, Il nous aide à garder unis et solidaires devant l’adversité tous les maillons de la grande chaîne d’Union entre les Congolais.
Le Président de l’UNIR MN
Frédéric Boyenga Bofala