C’est par la force des choses, par devoir de conscience, et par sentiment de révolte que je rappelle à Joseph Kabila et à Alexis Tambwe Mwamba, deux tortionnaires du peuple congolais, très identifiés, dont le passage effraie en permanence le peuple congolais. Celui-ci attend avec impatience de comprendre ce qu’il en est advenu à notre compatriote, le Colonel John Tshibangu, détenu depuis plus de 48 heures, dans un cachot privé, dans l’irrespect des prescrits du Code pénal en la matière?
Depuis lors, aucune visite, me semble-t-il, n’est autorisé aux membres de sa famille, ni à ses avocats et, encore moins, à ses amis proches. Alors qu’à ce jour, cet officier congolais bénéficie, de fait, de la présomption d’innocence!
On se rappellera, dans un passé récent que John Tshibangu avait publiquement défié le pouvoir d’occupation pour mauvaise gestion de notre pays, et cela, au risque de sa vie. Malheureusement, bien que cette tentative ait été louable, le contexte n’y était pas du tout favorable. Ce dernier a été, donc arrêté dans sa cabale, en Tanzanie et ce pays qui bénéfice d’un investissement important de Joseph Kabila n’hésita guère pour transférer l’officier rebelle, le fugitif, entre les mains de son bourreau. Celui-ci n’est autre que Joseph Kabila dont personne n’ignore le reflexe et/ou l’intérêt glouton qu’il développe par sa nature même, en pareille opportunité.
Depuis ce temps-là, le Ministre de la Justice à l’époque des faits, qui n’est autre que Tambwe Mwamba, clama tout haut, au cours d’un café de presse, que John Tshibangu aurait un procès équitable dans un délai raisonnable, le plus bref possible! En réalité, plusieurs mois se sont déjà écoulés, depuis la date de sa mise en détention, en secret et on n’a toujours rien entendu du déroulement de ce procès!
Celui-ci est plutôt imaginaire, un bluff auquel personne ne peut prêter attention à y soupçonner comme parole de l’évangile. Tout au contraire les rumeurs de plus en plus persistantes bien que démenties, au départ, par une présentation de l’infortuné au public, reviennent à la surface de manière irrépressible, la nature ayant horreur du vide, pour indiquer en fin de compte, sans qu’on s’en émeuve, et sans surprise, que le Colonel John Tshibangu aurait été exécuté par le Sergent Major Kanda, de la DEMIAP, sur ordre de Joseph Kabila qui tient donc, à bien montrer à l’opinion congolaise, surtout aux plus récalcitrants d’entre nous, qu’il peut en tout temps cracher, piétiner et écraser tout Congolais, et surtout celles et ceux qui osent le défier ou marcher sur ses plates-bandes, le Congo Kinshasa, un pays qu’il a conquis par la force des armes, pays qu’il ne pourra plus quitter avec un doux et joli poème, mais bien par la lutte armée.
Faut-il me taire devant le lourd silence qui est tombé autour de ce vaillant soldat, le Colonel John Tshibangu, victime, à l’instar de tant d’autres compatriotes, comme le Grand Maître Ne Muanda Nsemi, Député national et Chef spirituel du Mouvement politico-religieux Bundu dia Mayala? Non, je ne me tairai pas, car ma mission est de sauver le Congo et les Congolais, dans ce pays qui m’a tout donné, par ce peuple qui a mis à ma disposition des moyens importants, alors que j’étais boursier du Gouvernement, pour parfaire ma formation universitaire en Occident, et en Amérique latine, particulièrement au Brésil où j’ai pu sans vanité, acquérir la compétence et les aptitudes nécessaires pour défendre, avec abnégation, la volonté d’un peuple souverain, la démocratie égalitaire, dans un environnement pourtant de plus en plus hostile aux esprits éveillés! Ainsi donc, même par des moyens les plus insignifiants aux yeux de nombre de mes compatriotes congolais, mon combat est d’informer, de dénoncer, de crier pour que notre « justice » ne demeure pas un simple slogan, mais soit appliquée à tous, de la même manière, sans distinction quelconque sur le sol de nos ancêtres, plutôt que de voir, de nos yeux, nos compatriotes émérites envoyés à la potence, sans aucune gêne, uniquement pour satisfaire un certain parvenu, dont on connaît à peine les origines!
Une fois de plus, j’invite ici mes frères militaires à se faire respecter plutôt que d’imaginer que le soldat authentique est celui qui obéit aveuglément aux ordres de la hiérarchie militaire, sans en évaluer les conséquences! Non, je dirai mille fois non! Il s’agit ici d’être un soldat au service d’une nation souveraine. Même si aujourd’hui notre armée est sous commandement d’officiers rwandais, de manière très concrète, je vous demande de cesser de tuer vos frères congolais du nord et du sud, de l’est et de l’ouest, ce qui est, hélas, la triste réalité aujourd’hui.
Retourner plutôt vos armes contre tous vos officiers subalternes et supérieurs qui intiment l’ordre de massacrer, injustement, vos semblables congolais, tous victimes, finalement de leur hospitalité légendaire.
Soldat congolais et chers compatriotes,
Vos frères et sœurs congolais ne désespèrent pas encore de vous. On attend de vous un sursaut d’orgueil et de patriotisme authentique, qui ne vous épargnera pas l’épreuve de force au risque de vos vies! Si l’on veut sauver le Congo, il est temps que vous vous mettiez en ordre de bataille, pour chasser l’occupant rwandais de notre pays!
Allez-vous nous décevoir? Loin de nous une telle perspective! Alors, l’action, c’est maintenant! N’ayez pas peur! Lancez-vous au combat, libérez vos frères d’armes incarcérés, torturés dans les geôles incontrôlées des forces d’occupation!
Soyez-en certains: le peuple vous suivra, le peuple sera derrière vous! Le peuple sera votre force d’appoint. Essayez seulement, vous serez étonnés du soulèvement général populaire qui s’en suivra, et, du coup, l’ennemi prendra bel et bien la poudre d’escampette! Il sera vaincu et nous chanterons à jamais la gloire de nos Aïeux qui nous ont légué un si beau pays, un paradis des plus convoités par tant de peuples de ce monde!
Protégeons donc notre dignité et notre liberté, notre terre et nos richesses!
L’action, c’est immédiatement aujourd’hui.
Demain, il sera trop tard!
Émancipez-vous de l’esclavage mental. Personne d’autre que nous-mêmes ne pourra libérer notre esprit.
Par Bamba di Lelo
Docteur en sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
jbadil@hotmail.be