Communales belges: Un candidat nommé Robert Mandjombe à Molenbeek

Les Belges et certains étrangers résidant dans le Royaume iront aux urnes le 14 octobre prochain pour élire les conseillers des 589 communes que compte le pays. Durée du mandat : six ans. En Belgique, les municipalités jouent un rôle de premier plan non seulement à travers un contact permanent avec la population mais aussi sur le plan fiscal, économique, social et culturel. Elles constituent un relais pour les trois pouvoirs de l’Etat. Le bourgmestre est le chef de la police. Il a en charge le maintien de l’ordre public. Des Subsahariens naturalisés Belges ont pris l’habitude de se lancer dans cette compétition. Cette fois, c’est le cas notamment de Robert Mandjombe. Né à Yabassi, près de Douala, au Cameroun, il est marié et père de trois enfants.

En Belgique, l’heure à la campagne électorale. Depuis plusieurs semaines, les affiches de propagande tapissent les murs de certains endroits notamment à Bruxelles. Qu’en est-il de Molenbeek? La campagne électorale fait rage.

La commune de Molenbeek a une superficie de 5,890 km². Elle est habitée par 97.000 âmes dont une forte population d’origine maghrébine. « Molenbeek est un kaléidoscope de communautés. Des communautés qui bouillonnent de créativité à travers un tissu associatif de plus dense ». L’homme qui parle s’appelle Robert Mandjombe. Il est candidat conseiller communal (36e).

Membre du PS (Parti socialiste) depuis 2012, « Robert » a pris goût à la politique à côté d’un père qui était un « militant de gauche ». Il est arrivé en Belgique en tant qu’étudiant. Il y vit depuis 26 ans. Profession: consultant-formateur en gestion de projets et évaluation.

Pour lui, au moment où les plus précarisés de la société font face à diverses injustices, « la seule réponse qui vaille c’est la promotion de la justice sociale et de l’égalité de chances ». C’est la défense de ces valeurs qui motivent sa descente dans l’arène politique. Outre ces principes, il a d’autres priorités. A savoir: une éducation de qualité. Sans omettre la tolérance et l’ouverture aux autres.

L’opinion belge a été secouée récemment par les « propos racistes » proférés à l’encontre de Cécile Djunga, la présentatrice météo de la RTBF. Ne craint-il pas d’être pas d’être stigmatisé sur la couleur de sa peau? « Le repli n’est nullement la réponse à opposer à ce genre d’agissement, lance-t-il. La seule réponse qui vaille c’est l’excellence. La haine ne peut prendre le pas sur la compétence ». Robert Mandjombe « encourage » la présentatrice de la RTBF à continuer son travail.

Il faut dire que le cas Cécile Djunga n’est pas unique en son genre. Candidat bourgmestre à Molenbeek sous les couleurs du parti nationaliste flamand de la N-VA, le Belge d’origine congolaise Laurent Mutambayi a fait l’objet d’attaques analogues de la part du Vlaams Belang.

Mandjombe devient aussitôt disert: « J’ai envie de dire que quand on sème le vent, on ne doit pas être étonné de récolter la tempête pas pour l’intéressé mais pour sa famille politique ». Pour Robert, la N-VA n’a fait que recevoir la monnaie de sa pièce. « La N-VA doit comprendre qu’il est temps de ranger le discours de haine dans le tiroir ».

A la question de savoir pourquoi un électeur devrait voter pour lui, Robert considère son appartenance au monde de l’entreprise comme « une réponse pour la défense des intérêts de la Cité ». Et de conclure: « Ma candidature constitue un signal aux personnes issues de l’immigration à savoir que tout est possible dans ce pays. Ils doivent s’impliquer dans la vie de la cité ».

 

B.A.W.

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