La passation des marchés publics effectués par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’est pas clairement retracée comme l’exige la loi et manque beaucoup d’éléments essentiels tels que les coûts des travaux et les dates de réalisation.
Ce constat est fait par l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), une structure de la société civile, qui a fait une analyse des marchés publics de la CENI pendant la période allant de 2014 à 2017. Selon Valery Madianga, chargé de communication de l’ODEP, 80% des marchés publics passés par la CENI obtiennent « curieusement » les autorisations spéciales. « Par rapport aux marchés que nous avons pu consulter, nous avons constaté que 80% des marchés passés par la CENI obtiennent les autorisations spéciales de la Direction générale de passation des marchés publics. C’est légal de solliciter l’autorisation spéciale. Mais le décret du Premier ministre limite les autorisations spéciales uniquement sur des questions de défense et sécurité mais aussi des questions touchant à la stratégie nationale du pays. Mais lorsque vous voyez au niveau de la CENI, on demande une autorisation spéciale pour l’achat des véhicules, ça pose un tout petit peu un problème », regrette Valery Madianga.
Il dénonce aussi l’absence des contrôles de la part des structures chargées de faire le suivi. « Nous disons qu’il y a aussi faiblesse de contrôle au niveau des organes de contrôle, notamment à la Direction générale de contrôle et des marchés publics mais aussi l’Autorité de régulation des marchés publics qui ne jouent pas pleinement leur rôle. Pendant cette période, nous n’avons pas vu de traces, même un rapport d’audit de marchés publics passés par la CENI », s’indigne M. Madianga.
APA/