Depuis quelques semaines, le Tout-Kinshasa n’a qu’un mot dans la bouche: « Ujana ». Il s’agit d’un mot swahili qui signifie « jeunesse ». A Kinshasa, « Ujana » désigne désormais des jeunes racoleuses très légèrement vêtues qui vont « à la chasse » aux hommes mariés, âgés et friqués. Une nouvelle forme de prostitution. Problèmes: les jeunes prostitués sont des très jeunes filles sorties à peine de la puberté (14 à 16 ans). Elles n’ont jamais entendu parler du virus HIV. Les « pouvoirs publics » et les parents ont une grosse part de responsabilité.
Mégalopole d’une superficie de 9.900 km², habitée par plus de dix millions d’habitants, la capitale congolaise va-t-elle être proclamée « l’empire de la prostitution juvénile »?
Depuis plusieurs semaines, des très jeunes filles vêtues très légèrement de haut en bas arpentent les rues des quartiers chauds de la capitale. C’est le cas notamment de « Matonge », « Bon Marché » ou la Gombe.
Ces très jeunes filles vont « à la chasse » aux hommes friqués. Peu importe que ces « Messieurs » généralement mariés aient l’âge de leurs géniteurs. Elles aiment mener une vie de luxe. Elles vendent leur « innocence » contre des espèces sonnantes et trébuchantes que papa et maman ne savent pas leur donner.
Sur les réseaux sociaux, on peut visionner des ébats entre ces « Ujana » avec des hommes très virils d’un certain âge rencontrés dans un « Nganda » ou dans la rue. Certains de ces individus poussent leur vice à « prendre » deux « fillettes » à la fois.
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-la-poubelle, cette capitale surnommée jadis « Kinshasa Kiesse » (Kin-la-joie) va connaître une explosion du virus HIV. « Sur les réseaux sociaux, on peut voir des hommes mûrs coucher avec ces très jeunes filles sans porter de préservatif », dit-il avant de tonner: « A quoi sert le ministère de la Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté que dirige Maguy Kiala et le ministère du Genre, enfant et famille de Chantal Nsafu? Ces ministères ne sont-ils bons que pour endoctriner la jeunesse congolaise sur des enjeux ‘wumelistes’? »
Selon mon ami, le phénomène fait tâches d’huile. Dans les amphithéâtres des universités de la capitale, des jeunes étudiantes s’afficheraient, elles aussi, sans soutien-gorge ni sous-vêtement.
A en croire mon ami qui sait décidément tout sur tout, cette crise sociétale doit interpeller ceux qui nous gouvernent. Selon l’ami, l’Etat AFDL-CPP-PPRD-MP-FCC qui avait promis de « laver plus blanc » que Seseskul a lamentablement échoué. Le renouveau promis par la création des emplois n’a pas eu lieu. La société a perdu ses repères. Appauvris, les parents ont perdu toute autorité sur leurs enfants. Me regardant droit dans les yeux, l’ami lance: « Sais-tu que Kinshasa avec ses 10 à 12 millions d’habitants ne comptent pas plus de 200.000 emplois salariés? Comment veux-tu que nos jeunes filles ne soient-elles pas tentées par la prostitution pour combler le vide que les parents ont cessé de combler depuis belle lurette? ».
Prenant mon courage avec mes deux mains, j’ai posé à l’ami une question simple: « Que devrions-nous faire? » Pour toute réponse, il sortit de sa poche un exemplaire de la Constitution. Je vois son index droit s’arrêter sur les alinéas premier, cinq et six de l’article 41. « Votre raïs qui tente désespérément de s’accrocher au pouvoir à travers son ‘dauphin’ n’avait-il pas juré devant Dieu et la nation d’observer et de défendre la Constitution et lois? Quel en est le résultat? », aboie-t-il littéralement. Il poursuit: « Est-il franchement besoin de rappeler que l’enfant mineur est celui qui n’a pas encore atteint l’âge de 18 ans? Est-il également besoin de rappeler que les pouvoirs publics ont l’obligation de protéger les enfants et de déférer devant la justice les auteurs et les complices des actes de violence à l’égard des enfants? Est-il enfin besoin de rappeler aux politiciens assoiffés de pouvoir que toutes autres formes d’exploitation d’enfants mineurs sont punies par la loi? Faudrait-il un dessin pour faire comprendre à nos politiciens qui regardent et laissent faire que tout rapport sexuel avec un enfant âgé de moins de 18 ans est un viol? »
Anti-raïs primaire, mon ami de conclure: « Le phénomène Ujana met à nu la démission de l’Etat AFDL-CPP-PPRD-MP-FCC et scelle la faillite sociale des 17 années de pouvoir de l’autorité immorale des Fosses communes au Congo (FCC) ».
Robert Yuka ea Djema