Transition sans Kabila: manifeste du citoyen congolais-premier anniversaire

RAPPEL DU CONTEXTE

I. Du 15 au 17 août 2017 à Paris en France, les représentants de plusieurs dizaines d’organisations non-gouvernementales, des mouvements citoyens, des journalistes engagés et des personnalités indépendantes, tous des citoyens congolais à part entière, vivant au pays ou dans la Diaspora, s’étaient retrouvés lors de la rencontre citoyenne de la société civile congolaise organisée pour réfléchir sur le thème « Mobilisation citoyenne pour le retour à l’ordre constitutionnel en République Démocratique Congo ».

II. La rencontre était une contribution à la lutte héroïque menée par la société civile congolaise au sein des mouvements citoyens, des organisations de défense de la démocratie et des droits de l’homme et de la presse indépendante en vue du respect de la Constitution ainsi qu’une réponse citoyenne à la Déclaration de la Conférence Episcopale Nationale Congolaise (CENCO) qui était intitulée « Le Pays va très mal. Debout, Congolais ! Décembre 2017 approche » et qui nous interpellait au sursaut patriotique conformément à notre Hymne national, « Debout Congolais ! ».

III. La rencontre de Paris avait débouché sur l’adoption du Manifeste du Citoyen congolais préconisant une Transition citoyenne Sans Joseph Kabila (TSK) devenu un président illégitime et illégal depuis l’expiration de son dernier mandat constitutionnel en 2016 et sans la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) dans sa configuration actuelle qui en fait un organe totalement assujetti à la Majorité présidentielle et à son Autorité morale.

IV. Le Manifeste signé à Paris en date du 19 août 2018 avait été endossé par plusieurs millions de Congolais dont les universitaires qui y avaient solennellement adhéré à travers la Déclaration finale de leur conférence organisée les 28 et 29 août 2017 à Kinshasa sur le thème: « Nation congolaise en péril: responsabilité sociale des universitaires ».

Une année après la signature du Manifeste, il convient de s’interroger sur le chemin parcouru et les prochaines étapes à franchir dans cette longue marche de notre peuple vers la liberté.

INVENTION DU CONCEPT DE LA TSK

V. Nous tenons à remercier et à féliciter tous les collègues qui avaient pris part à la Conférence de Paris pour avoir inventé le concept de la TSK et pour leur vision « prophétique ». En intellectuels organiques de leur peuple, ils étaient en mesure de scruter l’avenir en préconisant une TSK comme indispensable à la résolution de la crise politique congolaise dont Joseph Kabila était la principale cause.

VI. En forçant Joseph Kabila à renoncer à son projet funeste d’un troisième mandat présidentiel malgré sa « passion pour le pouvoir », nous avons ensemble gagné une bataille sans précédent dans l’histoire de notre pays. L’avenir de ce pays se déclinera désormais SK (Sans Kabila) comme Président de la République. C’est la victoire de tout un peuple au prix de nombreux sacrifices.

VII. Gardons une pensée pieuse envers les victimes de toutes les violations des droits de l’homme, y compris celles de la répression barbare des manifestations pacifiques des 31 décembre 2017, 21 janvier et 25 février 2018 ainsi qu’envers tous les martyrs de la démocratie dans notre pays.

VIII. Restons solidaires des organisations de la société civile, des universitaires, des étudiants, des jeunes, des fonctionnaires, des travailleurs, des acteurs politiques acquis au changement démocratique, et des mouvements citoyens dont les actions s’inscrivent parfaitement dans le cadre de l’objectif final poursuivi par les signataires du Manifeste, géniteurs de la TSK.

SITUATION POLITIQUE ACTUELLE

IX. En dépit du fait que Mr Kabila ait été forcé de renoncer à un troisième présidentiel, et malgré l’enregistrement des candidatures aux élections présidentielle, législatives nationales et provinciales prévues au 23 décembre 2018, la situation naguère décriée n’a pas changé et s’est même aggravée:

  • L’Accord du 31 décembre 2017 conçu comme une solution à la crise n’a toujours pas été appliqué intégralement et de bonne foi par Mr Kabila.
  • Les prisonniers politiques n’ont pas été libérés; certains congolais restent condamnés à l’exil tandis que plusieurs membres de la société civile sont arbitrairement et illégalement poursuivis, arrêtés ou condamnés à vivre en clandestinité dans leur propre pays.
  • La République Démocratique du Congo a été transformée en un parti-Etat de fait avec la création du Front Commun des Congolais (FCC), une plate-forme électorale formée en plein Conseil des Ministres dont Mr Kabila est l’Autorité Morale et à laquelle tous les membres des institutions publiques nationales, provinciales et locales ont été obligés d’adhérer.
  • La CENI est inféodée au pouvoir en place. Son instrumentalisation par le régime, son refus d’assainir le fichier électoral qui comprendrait plus de 10 millions d’électeurs fictifs et son entêtement à utiliser une machine à voter non prévue par la loi et commandée au mépris de toutes les règles de bonne gouvernance augurent de massives fraudes électorales au profit du FCC et de ses candidats.
  • Il ne saurait y avoir des élections libres, inclusives, crédibles, transparentes et paisibles à la date du 23 décembre 2018 malgré la renonciation de Mr Kabila à un troisième mandat.

NOUVELLES ETAPES DE LA LUTTE, TRANSITION SANS KABILA (TSK), APPEL A LA MOBILISATION ET A LA SOLIDARITE

X. L’instauration d’un régime véritablement démocratique qui permette au peuple congolais de bâtir un pays plus beau qu’avant qui serve de moteur la Renaissance africaine constitue l’objectif ultime d’une lutte nationale de libération qui devra se poursuivre jusqu’ à ce que cet objectif soit atteint.

XI. Exigeons la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques et des membres de la société civile illégalement détenus ou obligés à vivre en clandestinité, le retour de toutes les personnes condamnées à l’exil, le rapatriement du corps du défunt Président Etienne Tshisekedi, et la cessation de toutes les poursuites engagées contre les représentants des forces démocratiques en vue de la description du climat politique.

XII. Réaffirmons avec force qu’une Transition citoyenne Sans Kabila (TSK) s’impose pour conduire le pays à des élections libres, paisibles, transparentes, inclusives et crédibles. Une telle Transition n’est possible qu’avec de nouveaux animateurs de la CENI, un fichier électoral assaini, l’abandon de la machine à voter, une Cour Constitutionnelle, une armée, une police, des services de sécurité et des médias publics (RTNC) républicains et au service de la Nation congolaise, non celui d’un individu, d’un parti ou d’un regroupement politique.

XIII. Demandons à la Communauté internationale, spécialement au Conseil de Sécurité, à l’Union africaine, à la Communauté des Etats de l’Afrique australe (SADC), à la Conférence internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL), à la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), à l’Union européenne (UE), à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et aux pays démocratiques qui se disent « Amis du Congo » de faciliter à la mise en œuvre de la TSK dès lors que Joseph Kabila, son Gouvernement et sa CENI ont failli à leurs missions et à leurs engagements solennels d’organiser des élections démocratiques, libres, transparentes, crédibles, paisibles et inclusives dans notre pays.

** ESILI ** INAISHA ** IMENI ** KUAJIKI**

Fait à Kinshasa, ce vendredi 24 août 2018.

 

Pour les signataires du manifeste
Prof André Mbata Mangu
+243 8211729908
Mme Leonnie Kandolo
+243819677757

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